... sauf le Pilier
Des palabrettes toutes sortes saturent l’espace médiatique de fatiguants constats, de mauvaises justifications. Le Pilier mesuré, comme d’accoutume, ne voudrait en rien ajouter de l’huile frelatée sur le feu des petites désolations, mais se doit, pour contrebalancer l’inexact qui phagocyte la toile, le muselé général de la vérité vraie, comme le font tous les modules diffuseurs, de soutenir un lectorat fidèle, non sans humour, bon connaisseur du XV, intempestif et souple, afin de remettre à la juste place ce qui est déplacé ! Nous ne situerons pas les sources de ces merveilles pour ne pas accentuer une détresse somme toute pathétique, accabler la gente sinueuse qui jusqu’à l’ultime face au mur, en rien ne peut, ne veut, considérer la fatalité gênante. Ce florilège succinct, donc, d'irréalistes zopinions, mensonger, trompeur des sots, rendra compte de l’ambiance d’après Waterloo, qui dégouline sur la typo même de tous les claviers de l’hexagonale ovalie, nous imposant de fait, quelque remise en ordre.
« Le rêve brisé… »
« Le XV de France, une étoile filante et puis c’est tout… »
Quelle défilante étoile en effet ! De quel cosmos parle-t-on ? Celui des aveugles où les borgnes sont rois ? Celui de ceux qui reçoivent un coup sur l’occiput et prennent les trente six chandelles pour un moment de grâce ? Un spot 1O watts oui, pris dans la comète de Allez-les-Bleus, fade à neuneus... Pas même une étincelle de boîte d’hallu, ni loupiote à lire le catalogue des trois petits suisses sur mikéa canap.
« On avait l’état d’esprit, on a peut-être parfois manqué de finitions… »
( Sic, couic, et authentic…) Fallait la faire celle-là !!! Hé oui, c’est beau l’esprit visible dans sa non présence, ni réalisation… Il doit s’agir dans ce cas, d’un esprit retors, bien planqué dans l’inconscience, qui ne conclut jamais un acte qu’il ne comprend même pas, dont il ne sait rien, qui justifie tout en rendant compte du vide… Ach !!! Ourg !!! Sruntch et Splash !!!
Peut-être donc, parfois, il semblerait, si l’on se penche bien sur la déception, qu’on aurait pu, dû, sans doute, en fin de compte, parmi d’autres choses, bâtir de la finition pour terminer sous des combles de bonheur, des poutres de victoire, des chambranles d'autosatisfaction, des poignées entières de portes, ouvertes au délirant congratulé... mais que pas d'bol... pas de bol !!!
« On a plus manqué de chance que d’autre chose…»
Bien vu l’ami, ça pèse moins lourd.
« Une troisième place pour la beauté du geste… »
Une beauté de geste attendue ? A qui s’adresse-t-on ? Au quatrième âge ? A la gérontovalie gavée de pilule bleu-bleu, pour approfondir son grand dodo bien grégaire et passif ? Alors que la messe est dite, l’hostie amère consommée, le miracle nul et non avenu, et qu’il y a huit ans que ça dure ? Cette équipe a tout dit. Depuis lurette. Mathusalem. Allons allons !!! Des clous la beauté du geste, sinon un petit marteau pour fermer le cercueil…
« Nous remercions les Bleus… »
Pour quoi ? Les zhématomes ? L’ennui ? Le pipolisme asinien ? Le nothing ? Le vide état ? Le flanby ? La rapine comédie ? Les palanqués de mou ? Les passes d’amateurs ?
Les stratégies poussives ? Les tatanes tout azimut ? Les places exorbitantes ? Les prunes ? Les noyaux ?
« On a battu les meilleurs… (Les All Blacks) »
Ho Ho ! C’est du sommet himalayen ça ! De l’orbitale gratification ! Du zénithal trophée ! On pavoise ! On s'ennoblit ! Du trônus en susucre de canne à pêche pour poisson pané ! De la suprême pastille à colorer du galon ça ! Une légion d’odeur douteuse ouais… un dol manifeste… un sans vergognisme à chasser le dernier diable de la porte de Rashomon*…
« Ils sont tombés de haut… »
Zétaient où ? En orbite ? Dans l’insondable paradis d’un empyrée secret ? Flottant bien au dessus de nos humaines conditions ? Sont p't'êt monté trop haut. Sachant, comme l'exprime nos vénérables petites bêtes, qu'avec un escalier prévu pour la montée, on réussit souvent à monter plus bas qu'on ne serait descendu avec un escalier prévu pour la descente. Pas la patte au pâtis en tout cas, ni la passe au parvis... de la sainte et généreuse transmission.
« Mais où est passé le french flair ? »
Ya qu'à chercher pas bien loin... Quand l’odeur est méphitique on réduit son souffle, boubouche sa narine, inspire à petits coups. La chaussette éculée est rance, on la jette au lavo. Certes y’aura toujours une médiatique entente pour balancer du Souplex et faire croire au nettoyage des fib’es, sans mic’obes, aux vertus des zenzymes gloutons qui lavent encore plus blanc quand tout est vraiment noir, mais la laineuse et chauffe arpions gardera tous ses trous.
« La sélection n’était pas bonne… »
C’est le menu entier qui était sans goût, et le chef cuisinier déplorable.
« Il faut rebondir… »
Hé Hé ! Sauf que pour le coup, le rebond aléatoire de l’ovale module était Bif, Argentin et d’autres précédentes giflées… Avant de rebondir il faut savoir courir.
« On y croyait… »
A force de croire n’importe quoi on prend des vessies pour des chandelles… On finit par manger du ronron croyant que c’est de l’entrecôte... On grignote sa biscotte on dit que c’est du pain bénit... On fait le dindon de la farce... la farce avec vos deniers...
« Sommes fiers de cette équipe… »
Oui nous sommes très fiers qu’il ne se soit rien passé, très fiers de ces marteaux de passes, de ces enclumes de transmissions, supra fiers des ratés, du vide zazen stratégique, du pire rugby Français depuis François premier, depuis Jules, depuis l’invention de la roue qui tourne… depuis l'apparition des grOs mensonges.
L’inventaire n’est certes pas exhaustif. Il suffit.
Le Pilier n’insistera plus sur les prodromes assommants de ces huit dernières années de sommeil tricolovaliste, causes d'échecs, mais surtout de mauvais jeu… Avons tout dit depuis l’ouverture de ce Blog, en moult endroits. Sommes bien les seuls. En rien ne nous sommes fourvoyés. Tout était là, comme disions, il ne s’agissait que de savoir lire… au sens figuré si suivez. Nous n’en tirons aucune gloire, aucun plaisir.
Laportière se ferme, nous n’en parlerons plus, car seul son rôle d'entraîneur
nous importait, sinon pour évoquer cette période qui restera dans les mémoires comme une énorme pénurie dans un kolkhoze Stalinien. Tout reste à faire et le XV de France prendra une autre tournure, on l'espère... Une pincée de révolution, avec quelques zestes de vertus démocratiques, dans une vraie marmite à dissoudre cooptation, amicale des incompétents, usurpateurs et médiocrates. Le rugby tel que nous l’aimons ne s’arrête de toute façon pas à la porte des Bleus. Souhaitons que le nord prenne la mesure parfaite de ses manques et partant rivalise avec les
Nations du Sud pour des affronts réguliers, équilibrés, sans trop de palabres, avec zèle et simplicité, redonnant à ce jeu un souffle engageant, à son esprit une dimension vertueuse, sacrée. Car le feu nous anime dès que les entités d’un groupe ne font qu’un, que la passe est réussie, que la tête subtile, que la transmission généreuse, que les trajectoires ouvrent cet ineffable espace vers l’essai attendu, que les valeurs ne sont que mises en actes et preuves de l’intelligence, de la probité, de la justesse, de la mesure, du courage, de la civilité des hommes...
Nous écrivions nos bagatelles pour plaire, distraire, amuser quelqu'unes, que nous saluons, et d’autres, plus masculines, figures humaines amicales que nous avons eu la surprise de fédérer en ce lieu modeste, pléonasmique et singulièrement génial.
*Rashomon : Film du maître Kurosawa, à savourer si inconnu de vous.
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