14 octobre 2007

LA DICTATURE DU RÊVE


La plus belle affiche
Certains petits journaux de notre hexagone à clochers s'amusent à titrer leurs folliculaires de désopilants « Les Anglais se plaisent à briser le rêve de tout un peuple » « l’Angleterre met fin au grand rêve en bleu »…
De nombreux témoignages, entendus de ci de là, se plaignent d’être assimilés à cette pensée commune, préfabriquée, dont on dit tout en en connaissant trop peu… sinon rien. A l’instar des politiques qui prétendent parler en votre nom, s’arrogeant le droit permanent de commencer chaque sentence par, les Français veulent ou ne veulent pas… pati…pata…patatita… susucre, cotillons, cassoulets, trombinettes et flons flons… les journalistes ne développent bien souvent, que délirants désirs qui ne correspondent en rien à vos attentes en subsumant tous les citoyens sous le même dénominateur, sous la même humeur. On connaît la musique comme le chef d’orchestre, on ne va pas s’étendre. Mais plus encore que ces péremptoires et fictionnelles attentes on voudrait nous imposer du rêve. Gasp !!!!!

« Le rêve de tout un peuple » Quel culot… quelle audace peu vergogneuse… quelle fourberie… quelle dictature des convoitises, des profondes volitions… quelle non prise en compte des singularités, des intelligences diverses, des entités savantes qui en rien ne participent de la commune loi, même si parfois font un brin de cheminement côte à côte. Car quoi c’est n’être pas Français que d'avoir d’autres aspirations ? On voudrait tous nous mettre dans la même sacoche au cul de ce petit-vélo-pédalage-tous-idem ? Des clous !!! Ni seuls, ni avec tous, mais parlant au nom d’une communauté ancrée dans le patrimoine culturel, social, institutionnel, esthétique de notre patrie, le Pilier défend haut et fort ses couleurs sans en imposer en rien ses vertus. De même qu’il n’y a qu’un Président de la République, il n’y a qu’un Pilier. Notre rêve n’est pas celui des autres… Jamais ne nous laissons endormir sur le matelas des andoxas les plus courants, les poncifs les plus récurés, les plus asiniens, les plus brouteurs, les plus soporifiques… A contrario donc de « tout ce peuple » défini par les journalistes fabulateurs, dont nous n'imaginons l’existence réelle qu’avec circonspection quant à sa définition comme à ses désirs, le Pilier avoue céans son onirique déception que partage un bon nombre d’entre vous.

Même s’il est vrai que nous aimerions voir un véritable quinze de France, digne de ce nom, compétitif, régulier, entreprenant, astucieux, qui ne se contente pas d’usurper une victoire aux All Blacks par un en avant déconcertant et se retrouvant en demi sans avoir produit le moindre jeu plaisant, avec des passes lourdes et pesantes comme des zenclumes… même si nous souhaitons des hommes de bonnes têtes et meneurs affûtés, connaisseurs profonds du rugby à XV à la direction de nos troupes, notre rêve premier pour cette Coupe du Monde n’était pas de voir ce rugby gagnant. Cette équipe en rien ne nous faisait rêver. On ne parlera pas des 45 millions de Français restés hors du champ télévisuel, qui n'ont cure du rugby et que nous saluons comme hommage au rêve de chacun...

Pour notre part en tout cas, avons été privés du meilleur des concerts, de la plus belle des affiches, attendue des saveurs*, les grands esthètes, les subtils…
Une master finale All Blacks vs Sud Afrique, car c’est ce que l’on possédait de plus beau en ce jour d’automne coloré. L’ovalie mise au rang de huitième art, c’était sans doute aucun ce qui nous attendait pour parfaire cette mondiale compette. Dommage pour nous tous, y'aura du Bif réaliste mais pas folichon... sinon des Boks. Et ne vendons pas la peau du Puma argentin avant de l’avoir maté...

*Saveurs : Ceux qui savent.
© Le Pilier