01 novembre 2007

LA PASSE À L'AILE


Un homme, une action
Comme nous nous prêtions à l’exercice, il y a 10 mois, pour un utopique affrontement avec la Jupiter Team, ferons sélection des meilleurs joueurs de la planète, Coupe du Monde dont la clausule nous laissa quelque peu déconcerté, pour cause d’espoir déçu, dubitation affichée quant à l’arbitrage oscillant, tout oseille influant directions entendues ; un rendu d’honneur à ces hommes valeureux, habiles, impavides et forts, qui par certaines de leurs actions ont su dresser chez nous l’échine sensible, première manifestation de notre sentiment esthétique et percussif, comme la tête et les pieds. Le Pilier occipital mais cœur palpitant, reviendra céans sur des moments de grâce qui à ses yeux ont coloré cette compétition, mettant en relief ce qu’il y a de mieux en ovalie en cette époque où le biceps voudrait s’émanciper du cortex qui l’anime. La force c’est bien, la tête c’est mieux. Fi donc des médiatiques élucubrations chabalistes, nous nous attarderons sur les vraies valeurs des gonzes tout en proposant tactiques nouvelles, car le rugby est loin d’avoir livré toutes ses subtilités, possibilités, embastillé parfois dans ces défenses, certes efficaces comme nécessaire, mais qui feraient oublier que la première vertu c’est l’attaque, si les échecs répétés de cette seule stratégie défensive n’en limitait le champ victorieux, comme le plaisir des yeux.
L’attaque donc, la passe, la trajectoire sont les maîtres mots de cet art du combat, tel que nous le concevons, dans notre lieu de saveurs espérées, en tout cas. La forme même du ballon l’indique, le propose ainsi, l’insuffle.

Un œil avons jeté sur notre championnat le week-end dernier, force est de constater pénurie de centres en notre hexagone (hors Florian Fritz), faiblesse de l’attaque qui devient prévisible, stéréotypée. Les oppositions bien organisées ne sont pas seules causes de ce désagrément sinon empêchement. La France doit travailler sa passe autrement dit transmission, terme emblématique des complicités requises, des ententes dues à l’écoute, à la vue, compréhension de l’autre, occupation, création d’espace, substratum liant des entités singulières ne faisant qu’un.
© Le Pilier