L'Hebdo pas falot !
Enfin du souffle frais, du prêt à découdre, de l’astiquage joyeux, de la guerre ouverte, du massif, de l’avoine, à faire chanter la gamme aux dentitions les plus closes, enfin du Franco-motivant-les-troupes, de la langue pas collante en sapin résineux, enfin du flux, de la tenue, du marchepied frondeur,
enfin le retour de la paire de claques, enfin cet indicible humour qui rafraîchit l’autour d’un oxygénant zéph, enfin le plein d’aise lurone, capiteuse saveur ne craignant pas surdose…
Rugby Hebdo nous plait !
Rugby Hebdo réactive cet enthousiasme que la pleureuse engeance par sa molle passivité contemplative veut éradiquer, dans sa tabulaire contrée idéale du
Tout-au-même-niveau-et-surtout-pas-de-vague, sous couvert de solidarisme, de tolérancitude, de sentiment diffus entre le rien à dire et le tout à attendre, de respect suspect et castratif...
Rugby Hebdo indispose l’ankylose des mous, la démagogie des émollientes causes, faisant œuvre au pire de santé publique… Secouer la pusillanime engeance pour son bien est d’un humanisme plus touchant que d’ânonner les valeurs soumitives qu'elle revendique, comme état des lieux de son impuissance.
Respecte toi, le reste va de soi…Désopilante agitation en tout cas que ce brouhaha tempeste !
Le rédacteur en chef, réceptacle premier de l’étourdissement, en a sûrement les esgourdes vrombissantes si on en juge par le nombre conséquent de piailleries scandalisées.
Pour tout dire et simplement, il faut être vraiment borné pour ne pas mettre les propos de l’Hebdo au juste niveau et en saisir l’intention première, ou bien ne rien connaître au rugby, à l’ambiance d’avant match qui galvanise et soude le groupe vers le seul but: vaincre l'ennemi !
Savoir lire, c'est noter le juste ton... sinon il n'y aurait qu'une seule forme, qu'une seule manière de faire... de penser... plus de style... et en l'occurence plus d'amour vache, partant plus de joie...
Que du castra.
Car en fait de santé publique ce magazine ne soupçonne pas à quel point il est roboratif.
Non content de réveiller les spongieux endormis accablant l’hexagone ovaliste, non content de pousser les bleus au baston, gageons qu’il ravive un peu l’arrogance de nos cousins devenus ces derniers temps, à notre goût par trop sympathiques à l’instar de leur Capitaine Martin Corry (sur la photo cruelle à genoux), trop bon zig nous semble-t'il pour devenir un rosbif digne de son histoire. Nos Tommies n’ont plus cet air altier, cette innocence perfide, ce mépris souriant, cette maligne et vertueuse attitude toute Britannique qui éclairaient le faciès des Martin Johnson, des Dallaglio, des Thompson poussant nos troupes au surchauffement pugiliste, au rentrer dans le lard, au don généreux de sa personne pour atomiser l’autre…
What a pity ! La rose sympathique ? Sans épineuse intention ? Franchement amicale ?
Mais c’est la fin du monde !
Plus d’amitié cruelle avec nos chers cousins ? Mais c’est la cata funeste !
Les Bifs on les aime arrogants, fourbes, provocateurs, assassins, diplomates, moqueurs, méchants… en pleine forme quoi !!!
Plus de querelle égal plus d’entretien, plus de souffle, plus de jus, plus rien de nothing de que dalle… Le néant, l’ennui, c’est la dictature du grand mou ! La fin du grand tout !
Voilà en substance pourquoi
Rugby Hebdo est nécessaire, vous n’aviez pas compris ça, philistins ? Voilà pourquoi le Pilier, reconnaissant l'humoristique posture, s’affirme protecteur devant la vindicte grasse des out of game, apprécie cette différence de ton qui rend le paysage périodique coloré et amuse les initiés comme les curieux.
Certes aplatir l'adversaire atteint n'est pas trés gentleman mais dire que c'est pour son bien est plutôt malin... Aprés tout comment faire mieux pour réveiller la conscience endormie de cette équipe par trop incertaine, irrégulière, et même parfois molle ?
Ça fait sortir la massue de la malle…pour la graisser… l’entretenir… la manipuler... et rendre hommage à l’ennemi en applatissant sa carafe, broyant ses abattis, perforant son occiput, éclatant ses ornières et saluer ainsi dignement, comme il convient, sa valeur combative appréciée de tous les pros de décrassage, de la chique et du tampon... Nécessités émancipatrices et joviales dans ce cadre où la règle d'or est
le respect des lois.
Au Rugby comme à la guerre on aime rentrer dans le choux quand c'est pas du mou !
Une juste parenthèse... Un ami du Pilier rosbif de son état génétique, nobody’s perfect, se plaisait à commenter ce titre vivifiant m’assurant que chez eux l’humour éristique est encore plus prononcé. D’accord avec nous sur le ramollo du quinze de la Queen, il espérait que ces bagatelles réveilleraient un brin leur susceptibilité et partant leur désir de planter les froggies dans leur course au Chelem.
Dans l’attente d’une guerre ouverte…
© Le Pilier