Tournée rebondissante.
Week-end de revanche pour l’hémisphère Sud qui rentre victorieuse des ses confrontations européennes hors Pacific Islands.
Wallabies dominent l’écosse, Boks les Anglais, Blacks la planète.
Les Pumas confirment leur montée en puissance, même s’ils perdent d’un point contre des Français ennuyeux, ainsi que leur appartenance au cercle des huit meilleures nations du XV.
Après ce tango Argentin bien mené, on attendrait la valse des entraîneurs pour clore un salon d’automne afficheur des faiblesses des uns, France, Angleterre, de l’irrégularité des autres, Boks, Wallabies. Les Anglais limogent Robinson, nous disions depuis lurette que « si Woodward s’en va il faut changer ses lieutenants et non les promouvoir au rang de commandant en chef ! »
Nous n’aurons pas, chez nous une pareille audace ! Virer Laporte et consorts serait un noël de l'avent et donnerait fraîcheur à cette saison d’hiver qui en manque désormais ! Réchauffement de la planète attisant hélas notre exaspération !
L’entraîneur des Boks n’est pas non plus à la fête, celui des Wallabies, lui laisser du temps…
Revenons aux rocking des crampons sur la verte pâture de Twickenham pour introduction.
Les antilopes ont résisté à la, malgré tout, meilleure tenue des Anglais. Certes ces derniers n’ont pas fait de belles attaques qui firent leurs succès les quatre années précédant le sacre, certes leur pack n'a plus la prestance ni la soudure du précédent, certes les centres n'ont pas la classe de l'élégant Greenwood, de l'avisé Catt. Mêmes erreurs cependant que nous dénoncions dans un précédent article, qui ont à voir avec un état d'esprit plus que sur la faiblesse des joueurs. Cet article intitulé « Dieu sauve l’épine » dans le dossier « God save the Queen » sis en notre Blog décapant, dénonçait un état de fait critiquable et rendait hommage au collectif unique des All Blacks. A lire ou relire si nécessaire.
Les Anglais avaient la possibilité de marquer sans bavure, si le centre près de l’en but avait eu dans l’esprit cette vertu fondamentale qui fait la subtile force des Blacks et ne semble pas être intégrée par beaucoup: la transmission avant toute chose !
A sa droite un joueur seul aurait pu porter le ballon dans l’en but sans difficulté. Excusez notre inlassable répétition mais il faut bien enfoncer les clous pour fixer les esprits, espérer se mouvoir au sein d’un édifice analytique simple mais pertinent. Ce qui importe c’est le ballon et non pas celui le porte dans l’en but. Il faut avoir cette idée à l’esprit en permanence. Chaque effort, chaque exploit personnel doit se conclure par une remise de l’ovale convoitise à son partenaire. Sans cette obsession il n’est pas de jeu collectif digne de ce nom.
Une erreur grotesque de Robinson est d’avoir changé en deuxième mi-temps son demi de mêlée Peter Richards alors que ce dernier donnait un élan non négligeable à son équipe avec un Andy Goode meilleur que le soporifique Hodgson. Ça roulait plutôt mieux que d’habitude, faut bien dire, alors ? A moins que Richards ne soit sorti sur blessure, nous n’avons pas saisi ce moment, cette faute d’appréciation semble montrer un entêtement qu’il serait déplacé d’accabler eu égard à cette similaire façon d’agir chez notre emblématique et surprenant duo !
Notons quand même ce parallèle entre cette insistance du coach Anglais à faire jouer Hodgson pendant des années sans résultat, sans vraiment en essayer d’autres, et la façon d’agir de Laporte qui choisit semble-t-il ses joueurs par défaut, c'est-à-dire quand il y a des blessés. Souvenez vous lors de la précédente tournée d’automne, Castaignède n’a pas joué en dix, il aurait été intéressant de voir cette perle à l’ouverture, même d’y tester Damien Traille... au lieu d’attendre la blessure du seul joueur qu’il affectionne et dont nous prétendons que ce n’est pas là son poste.
Ou était ce fameux Vermeulen pendant tois ans ?
A quoi servent donc les tournées si ce n’est à l’instar des All Blacks de faire jouer un maximum de joueurs, mettre même des bons au repos s’il le faut et ne plus entendre cette inanité hélas proverbiale mille fois répétée : On ne change pas une équipe qui gagne.
Beauxis est parait-il un excellent joueur alors qu’attendent ils nos pas Jojo et Bernie de la parlote contradictoire ? Toujours ce récurrent conservatisme sans doute, cet inopérant népotisme, ce désolant copinage, cette désespérante incompétence ? Faites votre choix parmi ces propositions. La vérité sans doute y transpire des gouttes grosses d’un pilier en charge et percussif.
Pour un retour au match, Prétorius fait gagner son équipe sans convaincre. Matfield, Burger et j’en passe manquaient incontestablement pour parfaire une assise d’un pack d’avant qui est la valeur habituelle des Boks. A noter la bonne prestation du jeune Frans Steyn le Sudaf, une place d’arrière assurée sachant que Montgomery n’est pas un manchot. Ils pourront alterner si blessure ou manque de forme de l’un.
On passera sur l’essai de Cueto qui n’y est visiblement pas mais accepté par les mateurs de vidéo. De qui cette erreur ? Des noms, des noms !
En somme et clausule une meilleure prestation des Anglais et des Boks, un match très engagé agréable malgré tout, un Ben Cohen impérial en défense qui a certainement sauvé son équipe du pire.
Bon rétablissement les Rosbifs ! Peut être un nouveau souffle avec le nouveau coach ? Martin Johnson, Warren Gatland où Nick Mallett l’ancien du stade Français, sont les noms qui circulent. Même si l’on sait qu’une équipe est faites de joueurs, que certains moments il y a manque d’entités performantes, l’entraîneur n’en est pas moins la pièce maîtresse qui organise, fédère, construit et choisit ce qu’il y a de mieux pour faire un corps uni, solide, volontaire et enthousiaste.
© Le Pilier