27 juillet 2010

DU VRAC

Sans frac
Les Aussies ont donc gagné les Boks... bien pour eux, pour les Tri, le rugby hémisudiste... pour nous... bref, il est important que chacun s’améliore pour hausser le niveau, équilibrer un peu plus les forces en présence. Du grand Black c’est kiffant, du gros Bok, du meilleur Aussie c’est quand même plus excitant. Cooper nous a gratifié de superbes figures, entachées bien hélas par un placage trop relevé, même si moins marqué que celui de De Villiers, qui lui vaut suspension pour les prochaines joutes. Dommage. Va manquer. Mais ce geste est interdit, on ne peut lésiner avec ces débordements, trop dangereux au rugby... donc nécessaire de sanctionner sans même discuter. 

Le pack Australien s’est mieux comporté que lors des précédentes rencontres face aux Bifs... même si l’on déplore chez eux ces percussions solo, poutre dans le mur, épuisantes, lourdingues, pas très aguichantes, maçonniques, ennuyeuses, loin des fluidités engageantes... qui au final engendrent des attaques quand même stéréotypées. Même si peuvent enchaîner de longues séquences sans paumer le cuir.
Pas mieux chez les Boks cette fois où les pauvres ailiers ne reçoivent jamais de ballon dans de bonnes conditions... décalés... lancés tout berzingue... doivent sacrément ronger leur frein les bougres. Faut dire que les centres Sudafs n’engagent pas aux variations intempestives... sont solides, pas très finauds... Jacobs manque, on se répète, on insiste... s’ils n’ont pas un malin au centre, retrouvent immédiatement leur jeu bourrin d’antan... en sus le père Morne Steyn, savateur hors pair, n’a ce coup ci rien organisé avec les pieds... pas de petits coups judicieux au dessus de la défense montante, très serrée adverse, pas de grands renversements open champ... un drop poussif... à la main n’en parlons pas. Un vrai problème ces zarpionneurs hyper habiles pas géniaux dans le jeu... de tout temps. Comment se passer d’eux quand on n’en possède pas d’autres ? S’ils ne sont pas déterminants dans l’organisation, ils finissent à la longue par vraiment plomber l’équipe... mais on ne peut les virer facilement. Nous y reviendrons.

A la mêlée, Pienaar n’a pas brillé. Un poste vraiment spécifique il est vrai... faut pratiquer longuement pour en connaître tous les rouages... accélération... tempérance... précision, vivacité des sorties... orientation des avants... distributions inattendues... alternées... visionnaires... coups de pompes hyper réglées derrière le paquet. Qu’il soit polyvalent est un fait, possible d’ouverture à l’aile... sinon arrière, comme son cas. A la mêlée faut longuement pratiquer, ne faire que ça en somme. Faut le laisser jusqu’au rétablissement de Du Preez... a de la tête, doit juste pratiquer.

Genia, son homologue Australien a sacrément failli dans la distribution à proprement parler. Les ratés qu’évoquait le coach Robbie Dean dans une conférence de presse, sont aussi de son fait... manque un peu de tête le gazier, de vision, voire de vitesse dans la transmission. Même s’il plante son try. Lors d’une attaque bien menée précipitant les Boks dans leur 22, il choisit le côté le plus fourni en hommes à droite, alors qu’à sa gauche il y avait un boulevard d’essai tout fait. Lourdingue ça quand on connaît ce jeu... qu’on l’a pratiqué... très râlant de se retrouver avec un espace ouvert en deux contre un, et voir le demi de mêlée prendre l’option sans issue... la plus bouchée, saturée de gonzes... avec toute la défense adverse comme un mur infranchissable faisant front. En sus, sa posture transmitive est trop lisible. Ach ! On anticipe aisément de quel côté il va balancer l’ogive. Très très rares les hyper grands demi de mêlées qui étonnent par leurs choix. Le plus parfait, jamais encore dépassé sans l’ombre d’un doute est Gareth Edwards. Pas pour rien, même si ce genre de considération possède ses grandes limites eu égard à la diversité des postes, qu’il détienne le titre honorifique de plus grand joueur de tous les temps... pour une quasi unanimité ! A ce poste en tout cas, c’est sûr... pour le reste on s’en balance.


Donc un pack Australien qui se tient mieux, en première ligne notamment... un Sharp qui reprend du service... puissant... un Rocky Elsom joueur comme on sait... un Giteau en premier centre capable de créer du décalage, un Cooper top classe dans les petits espaces qui transmet le cuir comme personne, feinte, passe les bras... mais pas de grands ailiers pur sang... surtout niveau placement. Mitchell ne sait pas se positionner... toujours trop près du porteur du ballon... n’anticipe pas les croisées. Cooper à moment lui a signifié le placement... l’empaf n’a pas su réagir... parfois trop fin l’ouverture... ces coéquipiers n’anticipent pas son geste... doivent apprendre à se connaître.

Même s’il (Mitchell) peut prendre par ses crochets des trajectoires surprenantes, ce n’est pas un ailier à proprement parler.
Mais on sent quand même de la bonne graine dans ces lignes arrières, faudra suivre ça de près.Doivent sans doute se trouver... jouer ensemble...
Par contre, tous affûtés question défense... là rien à dire... savent plaquer... fermer l’espace. C’est là aussi qu’ils ont remporté le match.Mitchell plante quand même son try après une belle action orchestrée par Will Genia et malin Giteau... à notre goût quand même un peu à l’arrache (l’essai bien sûr).
Que l’Australie se porte mieux, c’est un fait... mais ont largement profité de l’indiscipline des Boks, de leur flottement... même en touche, c’est dire.... de leur baisse évidente de rendement. Si ces derniers retrouvent leur jeu, ce qui ne saurait tarder... car il leur manque quand même quelques pièces importantes, prétendons que les Aussies sont encore loin de leur niveau... faut pas pousser mémé !!! La mécanique Bok est déréglée... mais ce n’est qu’un moment... comme il en arrive parfois après de superbes périodes époustouflantes... rien d’inquiétant à nos yeux. On matera toussa en Afsud lors des matchs retour.
© Le Pilier