Pour bien rire dans les foyers
Un pilier qui transpire la prose comme un éléphant souffle dans sa trompe pantelante pour jouer des airs de Miles Davis, ça fait des couacs... c’est l’idem d’un cyclope en bermuda, portant son regard solitaire chaussé de Ray Ban vers l’azur infini et les cieux blindés de fleurs étincelantes, de mystères, en se grattant le derche... Ça vous zéblouit la raison d’un parfum poétique... vous chatouille l’entendement proésique... et votre tête opine à s’enivrer de l’onirique don sous la lune palote... ronde muse cyclique qui pleinement ravit le marcheur solitaire... poète infatigable espérant la beauté quand au stérile hiver l’inspiration hiberne... Gasp !
La lanterne cosmique, muse du grand rêveur, de sa molle clarté distillera l’espoir, délivrera sans doute cette âme par trop sensible du joug accablant d’un vide insondable, qu’obombre ce papier que la blancheur hélas, a du mal à défendre !!!
Dès lors, la prose est en chemin, et le temps invisible suspendra son cours perpétuel au profit d’un sentiment d’éternité. L’être alors flottant, tout joyeux, tout comblé, serrant la plume aux doigts, enfin, livrera dispendieux les merveilles multicolores des profondeurs secrètes de son moi le plus mûr... le plus intense, le plus gourd !!! Ach !
Au dessus de la mêlée, le sympathique pilier Simon, est de ceux-là. Généreusement inspiré, féalement voué à l’ovale passion, aussi fort dans le ruck que solide de rein dans le lyrisme suave, son livre est un bijou dont nous livrons céans des extraits authentiques.
L’avions promis, voilà !
Sa perle s’intitule « la mêlée », hé hé, celle des corps emmêlés qui se frottent le cuir et transpirent beaucoup. Un bouquin cadeau, que l’on devrait offrir pour tout plein superplomb dans les stations, tant sa texture physique s’y prête... ou mieux avec du pastaga, en litre, pour vraiment apprécier les impertinentes figures, les intempestives soudures !!!!
Mais fi des bafouilles, commençons la ballade tropologique. On vous le fait chapitre par chapitre pour ne pas vous priver les côtes d’un fendu enchaîné... Arf arf ! N’avons pas pu nous zaussi résister à la tentation pressante de nous plonger dans cette fièvre ardente que l’inspiration débride sans crainte aucune de l’impact Apollinien. Après tout, Simon ouvre la voie comme une première ligne impavide qu’il est... nous emboîtons le pas. N’avions jamais osé nous lancer sur le terrain magique des figures frondeuses, aléatoires, totalement perméables aux associations débridées et profondes comme des flaques d'acier sur du bitume en feu. C’est fait !
Voici donc les extraits.
Chapitre premier donc, qui s’intitule « Liaison »... mon Gaston.
"Le vestiaire s'est déjà tellement éloigné de nous.
Six minutes que l'on est sorti de sa nuit.
Cette nuit chaude où les silences épicés habitent les cris et les coups."
Ça démarre sur les chapeaux de roues. Un vestiaire qui fuite... une sombritude qui s’en va... des cris zé coups très fréquentés par de nombreux silences aux aromates divers, qui crèchent dans ces glottes brutales que la nuit brûlante condimente, quand la moutarde vous monte au nez ? C’est bien fait !
"Six minutes de lumière, de foule, et toujours rien.
Un ciel incertain avec des oiseaux que je ne connais pas."
Piafs anonymes... Ô solitude...
"Des arbres qui plient leur fragilité en une vibration lumineuse."
Plier la niaiserie pour esquisser un gros OUARF !!!!
"Une tribune qui dort comme un vieux chien. "
Un gradin en béton qui remue la queue, c'est presque mieux...
« Je cours après le ballon pour l'attraper et le jeter loin, là-bas de l'autre côté de la rivière paresseuse qui encercle ce stade. La jeter en avant. Tabou absolu du joueur de rugby que je transgresserai dans une raideur gauche et fière. »
Une raideur gauche et fière assumée !!! Bel effet !!!
"J'attends la mêlée comme une vieille élégante attend son giton. Lucide et humide. Mais le ballon roule quelques pas et l'arbitre siffle enfin. J'ouvre mes branchies, mes yeux. Mes pores aspirent l'océan"
Humide la grabataire... ya pas d'âge pour ouvrir ses branchies aux andouilles !!!
"Les autres sont déjà là, poussés par des gestes lents et capiteux. Le reste des joueurs, ceux qui ne connaîtront jamais l'éclair lumineux du dessous, ceux-là tournent en rond dans une poussière de mots aigus"
Gnac gnac ouarf ouarf et naf naf !!!! Mots aigus = cassis obtus !!!!
"Je me faufile entre ceux qui n'ont rien à voir, ceux qui, semblables à l'attroupement voyeur d'un accident, sont rejetés à la marge des pulsations de la vie"
Ga !!!
"Je suis une pierre souple."
OOOUUUAAAAARRRRRFFFFF !!!!!! Du beau... en bloc de béton dur, léger comme un duvet d’oie d'acier... élégant comme un mammouth sur des patins en os de lapin, figurant des arabesques au sol immaculé de l’ère glacière... poétique excentrique, comme un moustique dans le bayou s’éprend d’un bombe anti-poux en y plantant son dard. Simon le poète pierrafeu de l'âge du caillou !!!
"Le pilier droit est la tête de pont, la tête de con, de la mêlée, celle qui part loin et seule. Il est celui qui va répandre la maladie et la mort. Une fois là-bas, au milieu des autres, il est seul comme un rocher au milieu du ruisseau."
L'enclume au milieu des naseaux... une aspirine vite !!!
"La mêlée est ce combat magmatique et spirituel. Cette partie d'échecs utérine, où l'une de ces créatures inquiétantes doit empaler l'autre pour vaincre."
Une partie d'échecs utérine ? Aux forceps la prose qui vagit de l'utérin terrain !!!
"L'arrière du monstre, la deuxième ligne, va se mettre en place à notre cul comme deux puissantes pattes." Des pâtes au cul bolognaises...
"Je deviendrais l'une de ces portes lourdes et vieilles derrière lesquels s'abritent les enfants."
Porte ouverte n'abrite bête !!!
"Il jette un regard transparent sur l'horizon."
... un œil aqueux sur les croupions !
"Je hurle quelque chose. Il glisse un peu."
Je dis rien... il laboure le terrain...
"De loin on pourrait croire qu’il est en train de prendre de grandes aspirations avant l'apnée le glissant dans la noirceur étincelante de la Terre."
Une clarté sombre quoi, anoxique ! On traduit !!!
Voilà pour le premier impact, au sol grassouillet de l’inspiration oseuse, sans parachute, de Serge Simon. Les autres chapitres suivront, plus magistraux encore, plus pelle à tarte, plus soliveaux, pour tous les ruminants timides qui rêvent eux zaussi, dans le silence invisible et transpirant de leur vie tabulaire, d’ouvrir leurs vannes créatrices à dilater la rate des lecteurs assoiffés !!! ça promet !!! © Le Pilier