Pour l'élitisme
Loin du championnat pépère d’icy, des passes maman, molles chaussettes pour transmissions imprécises… des secondes lignes pas toujours cavaleurs… le super 14 nous ravit par la vivacité de son rythme. Avons maté les Blues des Rokocoko, Woodcock et autres Mealamu connus… qui s’astiquaient les abattis contre les Chiefs de Muliaina, zélé Sivivatu… moustachu pour l’occase, Lauaki (la tof) et consorts… 32-14 au final pour les Blues… savez déjà ça si jetez un œil en ce lieu prisé, pour amateurs solides du meilleur rugby planétaire.
Du tonique, du vivace, du bel ovalisme... comme on aime. La super passe est au sud, y’a pas photo… des sorties de mêlée obusiennes, des secondes lignes qui se relèvent aussi vite que des flankers pour opposition pick and go, des combinaisons au quart de poil, comme celle qui envoya Rokocoko entre les poteaux, à vous dresser l’échine jubilatoire…
Nouvelles règles pour un rugby de mouvement permanent… A noter, un arbitrage exceptionnel, pas baveux, pas douteux, hyper précis, impartial, rigoureux, attentif comme on en voit peu en vieille Europe… Comme quoi la règle strictement appliquée en rien n’empêche le beau jeu sinon l'inspire.
Même s’il faut reconnaître de nombreuses imperfections de part et d’autre dues à la rapidité nécessaire des figures travaillées comme improvisées, au début de la compétition où des réglages sont à faire, ce rugby là a tout pour surdominer nos pâtis.
Des fautes de mains il y en eut, certes… mais quand la machine Blues s’est réglée en seconde mi-temps, ça balançait la vapeur pour des phases de jeu interminables sans rupture de tempo. C’était beau. Sont bien en avance sur nous, faut le dire tel, et ne pas se voiler la face.
Sommes du reste contre la venue de ces joueurs d’outre-hémisphère en nos terrains de jeu… hors l’artiche, ils ne gagneront rien à s’ébattre en nos pâtis. Sommes pour ce rugby d’élite. La fédération Néoz a tout à fait raison de ne pas faire jouer en son équipe nationale les joueurs qui s’expatrient. La vraie démocratie c’est aussi la fixation des limites comme la reconnaissance des élites… qu’on arrête de nous bassiner avec cette moulinette qui prétend que le mélange de tout et n’importe quoi, donne du goût au breuvage, relève le niveau, voulant subsumer tous les individus sous le même dénominateur, parfumé au vicié parfum du principe égalitaire.
Des clous ! Nous voulons notre aristocratie. La véritable égalité appartient à chacun d’entre nous. C’est la possibilité de se croire à la mesure des plus grands et de se donner les moyens d’y parvenir.
Le Super 14 est le meilleur championnat de la planète. Pour qu’il le demeure, Kiwis, Kangoos et autres Springboks doivent conserver leurs joueurs. Ce rugby est le modèle à imiter tirant le nôtre vers le haut. Quand Botha et Matfield viennent faire joujou à Toulon, ce n’est pas bon pour les Sudafs ni pour le grand rugby… et ça nous ennuie.
© Le Pilier