Le Match du week-end
l’Irlande de maîtresse main désépine un chardon faible en trois quart, courageux devant… entreprenant, en somme plus ardent… 34-13. Le must du week-end au regard d’attaques bien menées, lancées navettes, passes au cordeau, anticipatrices de la part d’Irlandais très à l’aise sur leur pâtis du Croke. Un match pour les écoles de rugby. Une belle copie.
Dès l’entame le Scot impose un enthousiasme volontaire… Les sentiments grossiers de la menue gente regardeuse d’écran, par petit bout de lorgnette embrumée, croient les Verts hyper bouffés… Que nenni. Avec application ils encaissent sans panique aucune cette fougue des avants Ecossais pourtant bien décidés à labourer le trèfle. Patent était ce fait : à aucun moment n’avons senti les Scots capables de planter un essai malgré cette hyper occupation du terrain… leur jeu trop lisible derrière, la transmission lentigrade… les Verts n’ont qu’à attendre, défendre quasi pépères, envoyer de très bons coups de tatanes au-delà des cinquante mètres quand ils récupèrent le cuir pour se dégager... Ce qu’ils font de manière lisible et bien réglée.
C’était parfait. La chardonique engeance écume et son oeil étincelle, rugit, s’arc-boute, pousse, se déchire, rien n’y fait.
Première incursion des verts chez les Ecossais : un essai.C’était parfait. La chardonique engeance écume et son oeil étincelle, rugit, s’arc-boute, pousse, se déchire, rien n’y fait.
Tout est dit ! La suite à la mesure de ce moment rendra compte de la maîtrise parfaite du jeu par des Irlandais lucides, vifs et bons lecteurs. Tout uniment c’était beau. Les Scots ont balancé beaucoup d’énergie cette première demi-heure, monopolisant outrageusement le cuir, mais ne créant pas de véritable danger. Impuissance donc et premier point.
Le second, de superbes attaques impulsées bien souvent par le déchaîné Murphy, élu pour l’occase gonze du match, récupérateur audacieux des zup & unders… Au final ? Cinq essais sans bavure ni vidéo requise…sinon une à peine, pour l'arbitre souffler.
Premier essai : un must de leurre. 22ème minute… quasi première incursion des verts, en Scot 22… 5 mètres de l’en but… Le troisième ligne Heaslip prend le cuir, 9 Reddan se décale comme pour une attaque côté droit, O’Gara derrière lui se lance toute vitesse dans la même direction… la défense Ecossais se déporte… Heaslip repique gauche… un trou… passe à Wallace… essai entre les poteaux… Du sur mesure. Magnifique. Reddan et O’Gara ont joué le coup parfaitement. Le rugby c’est ça… du leurre, de l’hypnose, du je-fais-croire-ci-et-je-fais-ça… Superbement bien fait. Un cas d’école.
4 minutes later, re-attaque des verts dans les 22 Scots… Reddan envoie master rapido le cuir à O’Gara qui rentre sa course occasionnant blocage et ralentissement de deux défenseurs, transmet à O’Driscoll trés en cannes qui accélère, trois gus au derche, passe sautée magnifique à l’aile Kearny… essai… parfait… frisson du Pilier. Le Croke Park jubile.
Les quasi tous essais furent minutés aussi clairvoyants… un must.
En sus les passes de Reddan (bien meilleur que Stringer)… d’enfer… obusiennes, précises, manumétrées… bonne distance, en avant d’O’Gara lancé… Idem pour tous les attaquants… du pile poil mesuré… réception du cuir pleine vitesse… wonderful… les plus belles attaques du tournoi… jubilatoire… jamais ça chez nous… ce point de vue définitivement apodictique*, nous engage, nous impose comme le seul Blog qui voit tout et ne s’adresse qu’aux saveurs*. Fi de ceux qui n’entravent rien au rugby et se contentent d’attaques où le cuir se colle au joueur, ralentissant sa course… du reste pas vraiment lancée tout berzingue. Nous y reviendrons dans le prochain article rendant compte de notre défaite.
En somme enthousiaste une belle copie des Irlandais… remarquable gestion du match, réaliste, dynamique, cannes tout feux, ailiers tout flamme, pétulants… véloces, lestes… le match le mieux géré de l’année… un plaisir savouré.
Mais qu'ont-ils fait ces derniers mois, si sont capables de ça ?
N’oublions pas l’essai des Scots trouvant la faille après grande débauche d’énergie. Volontaires devant mais rien derrière à l’image de Lamont, le frère du bon, qui ne pane rien quand son coéquipier sur l’aile l’engage à changer de trajectoire, lui signifie la chose par un mouvement de cuir pour ne pas fermer l’attaque, espérant la croisée du gus. Lamont le colle au croupion… vont en touche… grosse louche… rien dans le cortex… désespérant.
*Apodictique: chez Kant et le Pilier, proposition impossible à contredire
*Saveurs: ceux qui savent
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