Donc si les Blacks battent les Pumas, remportent de fait le Championship, pour la troisième fois consécutive !!! Ben mazette, ya plus qu’eux au sommet de la planète rugby. Depuis la dernière coupe du monde, une seule défaite à leur actif !!! Avec la manière en sus, toujours la manière !!! Effarant, épatant, remarquable… comment ne pas être admiratif devant un telle maîtrise, un tel engagement, une hégémonie si pérenne ? Et surtout comment se fait-il que les autres équipes ne s’inspirent pas du maître étalon ? A croire que personne ne voit rien, alors que rien n’est caché ! Hier encore causions avec un grand amateur de chicore, d’un lieu particulier. La récupération des carcasses… comment les avants Blacks dosent leurs efforts, comment ils se placent, se remplacent, se soutiennent, lèvent le crampon quand nécessaire… ils ne sont jamais tous au taquet… reprennent leur souffle après un gros effort, changent de place, laissent parfois la cocotte adverse avancer en n’y opposant qu’une force mesurée, suivant le lieu même de cette dernière… ils ne s’acharnent pas inutilement, ils lisent et dosent ! Doser ? Le maître mot. Pour y parvenir, sûr qu’il faut un sacré bagage, ne pas paniquer quand l’adversaire est en confiance et bouscule tout sur son passage. Mais ils savent les bougres qu’un match dure 80 mn… et que cette déferlante adverse ne durera qu’un temps. Même un tsunami se retire… et dans le dernier quart d’heure, si toutefois sont dominés au score, renversent la vapeur alors que les opposants ont tout donné, et n’ont plus qu’à subir des essais consécutifs qui leur foutent toujours le moral aux chaussettes. Si matez les Blacks contre les Argentins, jetez un œil particulier sur cette gestion dynamique et dosée des forces du pack. Ça vaut le coup !
On y apprend ce qu’on n’a pas toujours le temps de voir quand on regarde passionnément une rencontre. Au rugby, ya tant à décrypter, tant de choses qui se passent durant la baston, et pour peu qu’on soutienne une équipe, on peut passer à côté de pas mal de choses. Disons de la spécificité de chaque gazier, du travail dans l'ombre d'un autre... D’où l’intérêt de revisionner les matchs au calme, sinon parfois à plusieurs, mais avec de bons connaisseurs. Ya toujours le spécialiste du ruck, de la mêlée, celui des trois quarts, de la touche, des positionnements etc… celui qui aime les piliers, l’autre la flanke, l’autre féru de défense… il faudrait presque une équipe pour échanger nos visions et analyser parfaitement le déroulement d’une rencontre. Un art du collectif au final, même quand on chouffe ! D’évidence faut zapper le baratineur qui commente tout, la moindre décision arbitrale, qui s’agite pour un fétu de rien, le grand passionné en somme, qui ne pense qu’à son fanion… celui qui vous détourne du jeu. Pas de problème pour le Pilier, on ne regarde jamais un match avec ce profil de gazier… jamais !!! Comme du reste on ne cause jamais rugby avec des non saveurs !!! Faut pas pousser !!! L’art a ses électives entités… le pâtis ses complicités ! Yeah ! © Le Pilier