07 juin 2008

LE GRAND SUD AU ZENITH...


Vieille Europe déconfite
Enfin du jeu à la mesure de nos aspirations. Pour tout dire, depuis la CDM, nous rongeons l’os, ennuyons ferme… raz la couenne du rugby d’icy… que du croûton, du rata, pas une seule vraie tablée de roi, petit tournoi, championnat n'en parlons pas. Une tournée générale pour réactiver notre désir et c’est reparti. Enfin de quoi s’enivrer savamment d'un parfum d'allégresse, se ravir la bobine, frémir de l'échine, opiner du chef et clap hands avec un rugby cosmique, bien en avance sur les tristes certitudes hexagonales.

Pas photo, sont là-bas, hypersup, phénoménaux, ultra en avance sur la vieille Europe grabataire et grinçante, qui n’a visiblement pas pigé ce qu’est devenu le XV. Ça cause ru'by moderne à tout bout de pré, dans les commentaires poussiéreux spécialisés, les folliculaires anémiés… ça geint de ci, pleurote de ça, on se gausse, s'enfle et s'y croit... mais on ne se met jamais au taf, on ne connaît même pas les figures… pas un sou visionnaire, on ne sait même pas ce qu’est une véritable stratégie, un style, un vrai travail de fond. On se coltine les vioques (cf la CDM), on fait jouer les copaings, on se pâme aoualpés pour calendriers de tarlouzes, on gigote sa binette pour des publicités neuneus… mais question cortex, ya rien sous la calotte… et ça continue avec notre clique d’entraîneuses, copine comme lard, mais jamais au niveau. Pas de têtes bien faites et dirigeantes, c’est notoire, visible, assertorique. Après la gabegie Laporte, formulions vœu pieux d’avoir un entraîneur étranger pour changer tout ça. Capable, affûté, bien au jus... Comme dab, les paroles novatrices se perdent dans l’insondable mælstrom du conservatisme le plus gras, le franco blou le plus ravageur d’audacieuses propositions, que notre chère patrie se plait à perpétuer.
Qu’importe, ne sommes jamais là pour éveiller les ronronneurs, sinon pour correspondre avec quelques rares initiés, clairvoyants, qui partagent notre savoir, notre esthétique du jeu, notre plaisir, voire notre amitié. Les autres, cliquez chez les terreux, sont pléthores sur le ouèb à n'y rien paner.

Une connaissance nôtre s’évertue à nous répéter que nos gus sont bien payés, et que de fait sont contentés… alors pourquoi pratiquer un rugby de grande qualité, qui demande d'énormes sacrifices et de la tête quand celui-ci suffit ? Pourquoi se décarcasser quand l’oseille donne son petit goût aux plats les moins savoureux ? Pas faux… Mais si l’argent fait leur pathétique bonheur, il ne fait jamais le joueur. En sus, toujours à la traîne. Quand toutes les équipes ont terminé leurs championnats, nous, incomparables, crevons les joueurs jusqu'aux lacets, avons moult blessés et partons en tournée sans la plupart des internationaux pour cause d’inter-minables phazes finales. Toujours les mêmes causes : mauvaise entente, organisation, guerre des clans, intrigues, incompétence, surchargement, copinage, artiche, poussière et tralala... Pour un inventaire complet, il faudrait un Prévert, plus encore un Céline. En somme rien de nouveau sous le soleil du Roi éponyme... La France est toujours royaliste, où prime l'entregent, la combine, les privilèges et le flan. Un triste état des lieux dont on n’espère plus rien. La grand sud nous en imposera encore longtemps. C'est pas demain la veille qu'on pourra rivaliser avec ces équipes supérieures. Ici, c'est du XV mini, on se contente, on est ravi, on aime les glaces galeries...

Du reste le Pilier s’en balance, le rugby ne s’arrête certes pas à la porte grinçante des bleus et la mondialisation nous revigore, en ce sens qu’on peut voir du beau jeu sur des chaînes étrangères, les matchs les plus fameux de l’hémisphère sud, l’empyrée du RUGBY.
Et ne sommes pas déçus, au regard de cette dernière rencontre, entre les Champions du Monde et les Champions du petit Tournoi, Gallois sans saveur, hors l’emblématique Shane Williams qui porte à quasi lui tout seul, une équipe sans éclat. Score final et définitif : 43-17. Nous y reviendrons très vite.
A suivre.
© Le Pilier