19 mai 2011

TWITT EN PROSE

Une mousmé de fière allure inondait de sa présence un trottoir déjà sun. Un Pilier dionysiaque cogitait quelque équation, lentigrade, sémillant... soudainement saisi par cette apparition. D’un abord primesautier le chantre du ruck pénétrant s’engagea dans une conversation qui amusa l’élégante tant et si bien qu’à la fin ils échangèrent des liens... afin de se revoir en des lieux moins passants. De croquer ensemble une recette galante le gazier proposa, un repas fort honnête, dont il assura relief par une dialectique ondulante, abordant contrées neuves, esthétiques, bagatelles, tous sujets, qu’un gentleman de bonne éducation se doit de développer en improvisant... sans filets ! Ach !
Surprise dans l’abord, pour le dire uniment, la curiosité semblait prendre le pas sur l’étonnement, le temps s’éternisa, et la belle d’un esprit motivant organisa un jeu dont les règles épatantes firent si grand effet que le drôle envoûté en accepta les bornes.
Le grand aphrodisiaque est l’échange du bla, celui souple, lent, précis sans être enté de banales évidences, rythmé sans marteler tout l’espace sonore d’une seule parole... la valeur, c’est la dose, l’échange, et les couleurs secrètes engendrées par des vues différentes qui s’accordent au final d’en accepter l’effet quand elles donnent à penser, amusent, bousculent le commun. Arf ! L’ivresse s’invita, les langues divaguèrent, une ballade nocturne conclura la soirée. La lunaire rondeur brillait de tous ses feux, on fit le tour de l’astre, et la face cachée se dévoila mouvante au regard subjugué du gonze sulfureux. Oups!!! Les pâtis que l’on foule de fièvre volontaire ont le goût éternel des insondables liens, la tête envoûtée telle une bouche pleine aux ruisselants transports s’abreuve sans mesure... on résiste, on voudrait s’en défaire, conserver un brin d'aire ? On est cuit. Ach !!!

Le lendemain fut vide, plein de manque... et d’espoir sans limite... la nymphe s’envola vers un pays lointain où l’attendait son taf. Le roi du ruck depuis mate les volatiles d'acier sillonnant le plafond azuré en traçant des vapeurs inodores, la nuque est un peu lourde, le trottoir plus terne, il y manque un souffle... à peine les platanes s’agitent du bout des branches... BZZZZZZZZZ un message soudain vrombit dans le portable ! Yeah ! A suivre ?
© Le Pilier