08 novembre 2009

ROSES BIFS / AUSSIES... SUITE


A froid piano
Disions hier à chaud rapido, pas déplaisant ce match eu égard à la vaillance défensive des Roses Bifs, des Aussies... A froid plus grand piano maintenons la chose, malgré le peu d’envolées cinglantes, de subtiles figures, une certaine stérilité de jeu dans les deux camps... Etonnant non ? Avons réellement apprécié le peu de fautes de main, certaines passes vives, au cordeau, celles parfois vivaces du demi de mêlée Australien Will Genia, solide sur ses appuis, çuila même qui planta le premier essai du match. A progressé le 9, faisant la doublure du titulaire durant les tri, rentrait toujours en secondes périodes pour quelques minutes d’ébats... sur ce match gageons que le gazier s’impose à son poste. Depuis la grande forme de Gregan les Kangous n’ont pas de joueur de cette qualité... les grands gaziers à la mêlée comme à l’ouverture ne sont pas légion en ovalie, savons ça... se comptent pour tout dire sur les doigts d’une seule paluche. Wilkinson est du lot... Carter... Du Preez... on voudrait tant Dupuy mais attendons ses prochaines sélections pour que notre espoir se métamorphose en certitude.

Hors ces gus à charnière, un centre nouveau nous plait particulièrement... Quade Cooper (la tof)... le 12 Aussie : du jus, de la classe, une belle passe... éviteur en attaque, précis, soucieux de transmettre plus que d’aller au charbon... graine de grand gazier. On adore ça, particulièrement au centre. L’homme du dernier match qu’avons précisément maté. Le connaissons des dernières tri... avons immédiatement repéré le gonze. Cadre parfaitement son adversaire avant la transmission du cuir, précis... crochète, prend le trou, possède cette très rare vertu dont on parle si peu, voire jamais dans les papelards tricots-lores... que possédait du reste son tatoué compère Rogers, passé au treize, le sens inné de la trajectoire. Pléonasme patent s’il en est, puisque cette qualité ne peut être qu’innée.
Quade Cooper nous ravi, faisant oublier ces platanes de centres Mortlock, Jauzion, Noon, Tindall etc... Qui rentrent lard en tronches closes dans l’adversaire, sans nuance, solides au demeurant mais bourrin de comportement, aux passes malgracieuses, la force étant leur fondement premier oubliant que le rugby c’est de l’évitement plus que d’la percussion, n’en déplaise aux amateurs de Panzer game. Un centre qui percute de front l’adversaire nous afflige pour exagérer, nous ennuie profondément pour tout dire.
Nanti de plus d’un pinceau pas maladroit, Cooper et sa vista marient l’intelligence du jeu à l’élégance du geste, cadre parfaitement avant la transmission, nous rappelant si besoin était que ces classiques postures, malgré les changements du rugby exagérément qualifié de moderne, s’imposent en savoir, sous-tendent les diversions saisonnières et participent sinon prédisposent l’acteur à la maîtrise de son art. Le fond est immuable, même si la forme varie. L’intelligence profonde du jeu conserve ces éléments fondamentaux, issue d’un savoir éprouvé, lointain, impossible à nier sinon à pratiquer un autre jeu, donner un autre nom. Quelque chose donc qui perdure, dont le rugby futur ne pourra jamais se départir même si les badernes veulent faire croire le contraire, s’excitant sur des contacts frontaux, hyper musculeux, ravageurs, quand l’art des arts ovale, malgré les forces en présence est l’évitement des modules et la transmission du cuir.
Être de cette modernité, 
c’est connaître 
parfaitement ses classiques...
La force brute associée à la classe pure, éviteuse en attaque, fluide, collective, sont le gage d’un grand rugby mis au rang de 8ème art. Celui qu’on affectionne.

Un exemple maintenant de ce que l’oubli des fondamentaux engendre, dans un autre lieu, le placage. Ashley Cooper, avec deux ou trois gaziers de la Rose Queen sur le palto plante son essai sur l’aile. Pas un des Bifs ne se baisse aux chevilles du gonze pour le faire tomber. Tous le prennent en haut, vers les épaules. Ashley résiste, piétine trop de mètres, et finit dans l’en but. Stupide faute impardonnable. Même si les techniques d’enserrement des bras pour empêcher la transmission sinon disputation du cuir font leurs preuves à certains moments, le placage « classique » aux cannes millediou est d’une efficacité supérieure.
A ce moment, c'était l'évidence, simple... un gazier aux chevilles, un autre en haut pour le propulser en touche si faut et Cooper ne plantait pas son cuir sur cette action.
Pour conclure insistons sur le fait que les Bifs ne se connaissaient pas bien, que les ténors étaient à l'infirmerie pour beaucoup d'entre eux. Une équipe bien new donc pour affronter des Australiens qui, même si pas géniaux, viennent de la planète Hémisud, supérieure à celle du Nord en la matière.
A suivre Galles vs Blacks
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