23 août 2008

TRI NATIONS : LA DÉPASSION


Trop de tri tue les tri
Avions déjà tout dit, annoncé, proclamé, redit, prédit au début même des tri. Trop de matchs successifs fatigue les abattis... cause efficiente qui révèle aujourd’hui ses effets, étonne les butors, amuserait saveurs* si le désir de se tromper n’était en fait plus grand. Il y aurait en effet plus d’équilibre, de suspens, de justice, d’envie… partant plus de joie. Ça vaudrait largement cette satisfaction parfois lassante d’avoir toujours raison en en supportant les conséquences. Attendre que ça arrive… y penser… le voir venir… le voir s’accomplir… c’est multiplex ennui, désabus. N’être pas cru, entendu, n’est pas grave, selon les circonstances bien sûr, on s'habitue, mais attendre patiemment que les faits inscrits de longue date dans ces prodromes avant-coursiers, faisant figure de paradigmes, imposent à la réalité cette rave et pachidermique pesanteur, c’est du trop, de l'outrage, du lassant, de l'enclume, du raz bol de rata. C’est le cas pour ces tri nations démesurées au regard du nombre de matchs. 6 c’était parfait, 9 c’est du délire.
En sus les Sudafs ont joué les Pumas, comme on sait, rapporté in situ dans nos colonnes précédentes. En s’amusant à planter 9 essais et jouer parfaitement le coup certes... mais ont laissé des plumes de Springbok, (oiseau à cornes bien connu des savanes) et gaspillé leur jus. La semaine suivante contre les Blacks ils remettaient ça mais n’avaient déjà plus le même rendement. Ont donc baisé Fanny… pas plus ! Aujourd’hui les rotules sinon le manque d’envie étaient visibles... moins toniques les gus, des fautes de mains, de défense, un pack plus mou... le score 15-27 de la victoire Aussie témoigne du fait. Qu’attendre du prochain match ? Rien de particulier, les Sudafs étant éliminé de la course au titre… Un p’tit sursaut d’orgueil ? … comme on dit pour ne rien dire et plagier la journaleuse engeance coutumière du fait. Effarant quand même ces évidences… sont plus dans le coup, trop c’est trop et voilà tout !
Ça roulait pourtant du tonnerre de bête dans l’ancienne version. Un allez-retour pour chaque équipe et la messe était dite. C’était parfait, équilibré, tonique et serré. Le plus beau tournoi planétaire dans sa structure comme ses figures. Mais non, faut du plus, du sus, du surplus, de l’en sus jusqu’à pu soif, la fin de tout, jusqu’au désamour, au désenchanté, dépassionné, à la fin gustative, à la ferveur poussive... jusqu'à ce que tout lasse, passe… que les grasses articulations des adipeux carafons abuseurs de tout ravagent notre monde épuisé-flapi d’en supporter les excès. Le bien, c'est la juste mesure, pas l'abus. Bien dommage... sans intérêts.
A suivre.
* Saveurs: ceux qui savent pardi !
© Le Pilier