28 avril 2008

IDIOSYNCRASIES


La tête et les cannes
Belle affiche que cette finale Toulouse-Munster… pas le Munster from’ton d’Alsace-Lorraine au lait de vache et molle croûte lavée… mais celui de la province Irlandaise des O’Gara, O’Connell… d’où selon la légende Wiki, un moine Irlandais de passage dans les Vosges aurait, au IX ème siècle, livré la recette du solide clacos… celui-là même qui vous débouche d’une seule inspiration un blair des plus bouchonnés, sinus et cosinus enclavés dans leur inflammation, pour peu qu’il trône quelques jours sur une étagère de campagne estivale ou d’ailleurs... Un tonifiant pour hypoténuses flageolantes, autorisé, sinon recommandé par l’officielle pharmacopée. Bref !
Une belle affiche en tout cas.
Toulouse a bien résisté à ces London-Irish surprenants, fougueux, même si plus faibles de rein mais non pas moins véloces. Les courageux Occitans n’avaient qu’un remplaçant pour les lignes arrières… les autres visiblement enclins aux infirmières dévotions, pattes plâtreuses, coulaient jours printaniers dans de savoureuses chaises à bascule et coussinets... fort entourés dit-on, de nymphettes blanches immaculées leur prodiguant toutes sortes de bienfaits…
Donc du courage pour les guerriers restants. Une belle prestation car l’adversaire avait du jus… pas de chaussettes.
A l’instar de leur flamboyant ailier Topsy Ojo, la tof, qui dès le premier quart d’heure plante un essai solo, magnifique avec, comme souvent, trajectoire ad hoc, prenant Elissalde au démarrage bien grillé, Heymans à contre pieds, affichant les intentions du groupe. Son coéquipier sur l’autre aile, fera de même en seconde mi-temps. De belles bêtes ces deux Blacks… ont posé de sacrés problèmes aux Toulousains. Ces derniers dominateurs, par moment ont quand même problèmes de finition… Il manque du Fritz c’est un fait incontestable… Jauzion est très platane… faut le dire comac… comme cette passe d’assassin qu’il fait en première période, qui, avec un Habanna, aurait pu coûter sans doute plus cher. Il est raide ce gus… d’aucuns disent solide… ok… mais talus, sans pied ni belle passe, ni tête visionnaire… un platane en effet, nationale 7… solide aux chocs… ouais… mais le rugby c’est aussi du cortex.

Pour bien dire, c’est à la 73ème minute que les Irlando-bifs ont perdu le match. Superbe percée de l’ouvreur Geraghty, il grille Jauzion et consort… fait le trou… son ailier sur la droite… Arrive à l’intérieur des 22 adverses… au lieu de poursuivre au pied sur la droite pour Sailosi Tagicakibau, quasi seul et lancé tout berzingue pour un imparable essai, il se fait rattraper, passe le cuir derrière à un gros… c’est cuit… ça ralentit, l’occasion est ratée. Ouf !!!

Conclure une percée c’est ça le grand art… Geraghty en est un désolant témoignage… comme Pelous, bien en jambes dans ses 35 printemps, certes, bonifie en vieillissant... oui... prend le trou deux fois… mais passe n’importe comment la première, alors qu’il y avait surnombre, ne prend pas la bonne trajectoire la seconde fois… s’empale et clos l’action. C’est le substrat même du rugby… La trajectoire… levé de tête… perpétuer l’élan… éviter… finir ce qui est commencé.
Percer c’est bien… mais si peu… conclure, le grand jeu !!! C’est dans ces moments uniques que s’affirme la valeur profonde d’un joueur… la classe sup si préférez… ya pas photo… c’est de l’intrinsèque… idiosyncrasique… génotypique… Et là, c'est un fait, sommes pas pourvus à l’identique. Fatalité ? A vous de jauger !
A suivre.
© Le Pilier

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