La camarde infatigable, nous ayant jamais pardonné... visiblement d’être simplement né... nous poursuit d'un zèle imbécile... et s’est permise une fois de plus d’entraîner en son inaltérable contrée un joueur de grand talent. Manquait de seconde poutre sans doute là-haut. Un capitaine nouveau dans la team des immortels. Doit yavoir de sacrés joutes au plafond de l’éternité et beaucoup de monde dans les gradins. Après les Barry Jones, JJ & JPR Williams, Boniface, récents et tant d’autres héros d’ovalie… on en passe... sont légions... on imagine avec aisance les tournois mirifiques qui se disputent sur le terrain des élévations, où la poussière inévitable côtoie les verdoyants pâtis cosmiques, lieux d’échanges et de confrontations, pour le plus grand plaisir des imputrescibles entités qui, dit-on, s'ennuieraient ferme à perpétuité si yavait pas le grand Tournoi des XV Nations !!!
Aux abords de l’empyrée donc, on recrute inlassablement de nouveaux joueurs, comme on le fait ici-bas. Lucien Mias est de ceux-là. On ne connaît pas le gonze, au sens que ne l’avons jamais vu jouer, puisqu’étions peinard inexistant,.. pas sublunairement incarné si voulez... mais les anciens nous ont tant parlé de lui, qu’il fait partie intégrante de notre histoire.
D'autant que le daron ayant jouté contre lui sur plus d’un terrain, possédons une photo qui l’affiche, sise au mur des trophées de la maison familiale. On y voit le pater face au ‘taine de Mazamet… se jetant sur le cuir, lors d'une rencontre hivernale... ya lurette jolie de ça... pardi.
Le dab était flanker, et savant cartoneur aux dires de tous... comme saveur en la matière. C’est lui qui nous a instruit, formé, entraîné, refilé le virus de l’ovalie. Si l’œil du Pilier est bien comac acéré, c’est aussi, qu’à l’instar des maîtres anciens, au sens grec du terme, ne laissait rien passer. Nous faisait répéter le geste, nous reprenait dès qu’on foirait un placage, un positionnement, un cadrage, une transmission douteuse… nous révélait ficelles… regards, analyses au détail. Nous soufflait aussi dans les bronches dès qu'on minaudait minus dans un coin... un brin personnel... revenait toujours au collectif... comme nous imposait le respect de la règle, partant du sifflet !!!
Le rugby c’est ça… la transmission. Si t’as pas un ancien qui t’apprend, t’oriente, canalise ta fougue et ton envie, certes tu peux t’amuser, mais tu papillonnes, tu ne rentres pas totalement dans le vif du sujet, dans les subtilités du jeu, dans l’intelligence profonde du grand XV… où XIII pour le coup.
Car de son temps, au bahut, comme il disait, l’était la même année, champion d’académie à XIII et XV… pas moins… capitaine toujours, fringant meneur de gonzes… puis hop recruté en Nationale, Top 14 de l’époque... si voulez.
C’est donc lui qui a distillé ces noms héroïques dans la carafe du moutard en socquettes qui tendait l'oreille... Jean & Maurice Prat, Pipette l’arrière phénoménal… Gachassin… Crauste, Darrouy, Domenech... Domec... Labazuy... Boniface... et tant d’autres… comme Lucien Mias... à saturer quasi, pour la cause légendaire, notre vestiaire mémoriel. Sans lui d’une part, ne serions pas, hé hé… comme ne saurions pas... certaines choses !!!
L'ancien au rugby est impérativement un modèle pour le jeune qui vient... c'est inscrit dans le marbre du Parthénon des joutes !!!!
Un vrai nietzschéen du pâtis le daron, pour le dire, affûté, correct et ferme, un juste au terrain… des explications (sic). Jamais un mauvais coup, une pompe qui traîne… de tronche qui geigne... tout dans les règles de l’art… bien au buffet qui disait !!! N’avons pas rencontré depuis, un seul gazier dans le milieu de cette trempe… de ce calibre... aussi impartial, avisé et précis que lui.
D'aucuns disent que le rugby est une grande famille... vrai... plus encore une communauté d'esprits... Lucien, comme d'autres, fait partie de la nôtre. Doivent se retrouver aux Champs Élysées de l'ovalie qui sait… not' vieux... volontaire, face au magistral seconde poutre Mias... qu’il admirait !!!
In memoriam eorum... requiescant in pace... comme on dit sans chichis. © Le Pilier