Quand Jelonch rentre dans le mur, droit-percutant dès l’entame de France-Ecosse, tout berzingue comme un obus, le Pilier déclare à son entourage ravi, amateur de chocs, « le gus ne finira pas le match !!! ». Outre que l’anecdote est parfaitement authentique, cette pré-vision, qui n’a rien d’extraordinaire en soi, suscita quolibets, persiflage coloré de la part de nos congénères, n’hésitant pas à nous astiquer vertement le râble, dialectiquement parlant… la moulinette à brocards entre les mateurs de joutes s’inscrivant dans la plus pure tradition des échanges amicaux du grand XV. Normal.
La suite vous la connaissez. Un gazier de deux mètres est peu enclin à se baisser pour cueillir des pissenlits, Grant Gilchrist le scot en fit les frais, coup de tronche, rouge au final, fin de tournoi !!! Normal.
Jelonch protocole commotion, toussa pré-lisible comme un amen en fin de messe… pis later se bousille les croisillons… hélas… mais normal idem, au regard des causes qui régissent les successivités, déterministes nommées !!! Arg !!!
Une occase pour nous de chausser montures autres que celles des malédictions, pas d’bol, coup du sort, guignon fatal, poisse, innocence… etc. Entrons dans un perspectivisme de bon ton, histoire d’ouvrir un champ inédit activant réflexions que le commun néglige, sinon réprouve trop souvent, et réfléchissons
aux responsabilités de chacun. Au travers d’un fait reculé, le Pilier se plaira à vous transporter dans cet antique terrain que sa philosophie affectionne.
Lors d’un pentathlon d’il y a 2450 ans environ, Epitime de Pharsale, amateur d’athlétisme sans doute, reçu en plein palpitant un javelot lancé par un athlète et calancha net… sur le champ !!! Arg !!! Était-il au bras de sa mousmé à mignarder son saoul, bichonner ses formes, palper les rebonds généreux sans se préoccuper de l’autour ? L’histoire, rapportée par une amitié notre de lointain jadis et cher Protagoras (celui qui affirmait que l'homme est mesure de toutes choses...), n’en dit mots.
Périclès que l’on connaît tous, orateur remarquable selon la légende, consacra un temps conséquent à se demander, selon l’argumentation la plus juste, qui était responsable dans cette tragédie. Le Javelot ? Celui qui l’avait lancé ? Les organisateurs ? On ajoute... le défunt lui-même ? Ces spéculations ne cherchaient pas à instaurer une hiérarchie dans les niveaux de responsabilité (on fait valoir que, pour le droit archaïque, un objet peut-être déclaré coupable) mais devaient montrer que suivant les points de vue un choix en dit long, en impose.... l'impossibilité d'en fixer un seul sinon arbitrairement.
Trois causes de la mort d’Epitime peuvent être invoquées et tout aussi légitimement selon le point de vue adopté : Pour le médecin, le javelot est cause de la mort ; pour le juge, celui qui l’a lancé ; pour l’autorité politique, l’organisateur des jeux. Pour le philosophe, le défunt lui-même, par inadvertance, incapable de voir venir le module tueur, responsable de son destin en somme !!!! Hé hé… n’avaient pas pensé à ce dernier argument les blateurs de jadis… au dire en tout cas de Gilbert Romeyer-Dherbey à qui nous empruntons un brin de propos et que nous saluons pour l’occase.
Que le perspectivisme de votre serviteur dépasse intempestif le cadre de l’attendu n’étonnera que les pudibonds, serrés dans leur pallicum andoxal. Ach !!!
Que nous apprend cette bagatelle sinon que
cette façon de procéder souple mais pas moins rigoureuse, impose un regard mesuré sur le monde... comme la difficulté de faire un choix, orienté en fonction de la demande. Que toute connaissance, prise à partie, vision, affirmation, sont relatives aux besoins, à la position qu’occupe le sujet dans le corpus spéculatif, social, sinon cognitif, même etc !!! Arf !!!
Il va de soi que de nos jours, l’autorité compétente, comme popu, choisirait le critère à ses yeux le plus marquant et voudrait un coupable. Mais là n’est pas la question.
Revenons au pâtis déterministe des responsabilités concernant la blessure de Jelonch. Ces dernières se partagent entre tous les protagonistes. Grant Gilchrist le scot qui le percute en tronche et le perturbe... le Staff, qui le fait à nouveau jouer après le protocole commotion, les règles qui régissent le jeu, partant l’organisation… Le blessé lui-même, en faisant trop, s’épuisant… sans mesure, et n’oublions pas, les supporters qui poussent au rentre lard !!!! Arf et oui !!!!
Amusant ce petit exercice, non ? A vous de choisir votre lieu en fonction de vos impératives croyances et passions zaveuglantes, qui définiront clairement sous quelle obédience vous branlez carcasse !!!!
Il est bon de mettre le monde en perspective, cultiver ce rien de posture philosophique qui dénoue la ceinture de l’horizon systématique et clos. Exprimé souventefois en ce lieu majeur, fondement idiosyncrasique du bafouilleur de service, ce propos final prolonge celui initial, rappelle à qui veut l’exploiter que la pensée est libre, reproduit la noble posture, visant toujours comme Graal la quête d’un Parfait que l’esprit perpétue, encourage chacun à faire, de rif et d’autor, pas crieur mon Stentor, la simple part des choses !!!! Hips !!! © Le Pilier... & Gilbert Romeyer-Dherbey