Vertueuse patrieEn cette ère d’ouverture, aux savoureux échanges et partageuses vertus, sans lésiner sur la redondance, on nous a généreusement gratifié l'occiput avec des quintaulitres de valeurs très humaines, que seul le rugby dans sa grande dilection, soi-disant véhicule. Cette fraternité qui l’anime, ce un pour tous, ce courage, cette camaraderie unique et franche comme un homme est un homme, un coq un gallinacé, une cocotte en plumes, enveloppent nos existences d’un parfum salvateur et rare, donnent courage, volonté, franc espoir sinon heur ou clarté à ce quotidien parfois ombrageux.
Mais la must et favorite de ces nobles parades, la valeur maxi qui fait si chaud au cœur, relève toutes les sauces, parfume tous les plats, c’est l’inénarrable, l’insondable, le fondamental et digestif respect. Ho Ho le respect !!! Quoi de plus belle idée ? Quoi de franchement plus cool ? Quoi de maxi fraternel, d’assuré ? Quoi de plus feutral ? De plus doux ? De plus solide ? De plus bolide ? De plus incarnable ? De plus java ? De plus beau ?
Du Staff aux joueurs, du plombier au botteur, de
Jean Claude à Julot, du pastaga au verre d’eau… toute une clique joyeuse et convaincante nous a donc distribué, ces derniers temps, gratos et sans mesure, du respect en veux-tu-voilà, du ya-pas-plus-beau-que-ça, du super, du correct, du politiquement direct, qui désinfecte plus blanc que tous les Bonux, vous soudent du Castor et Pollux, vous affirment dans ce digne sentiment qui dissout les solitudes mâles, dessille les paupières les plus égocentriques… grands savoureurs que devenez de la différence de cet autre, votre frère humain, qui est comme vous, avec plein de bonnes choses partageables et comestibles. Il suffit de regarder l’ovale auréole, d’entendre quelque homélie, de comprendre l’enjeu du partage, et vous entrez dans le groupe prisé de ces grands respecteurs de tout. Avé une poignée d’accent dessus, alors là c’est St Pierre assuré, l’éden, la love et maxi communauté des grandes fraternités.
Le rugby c’est tout ça et plus encore.
C’est en effet ce à quoi nous avons assisté avant le match des Argentins contre l’Irlande. La France entière et bien verte, s’est révélée une nouvelle fois, modèle de fair-play. Comme nous le disions ici, les journaux respectueux encourageaient à tout crin cette Irlande que nous aimons tant. Le féal
David Skrela, aurait vendu père et mère, reniant ses "amis" Argentins du Stade Français, pour une victoire des verts sans partage afin de ne pas rencontrer les terrifiants tout noirs, All Blacks en titre, qui sévissent en notre belle Europe, tels des hordes Gengiskhaniennes, depuis le début de cette Coupe du Monde.
Durant les hymnes, un autre Français très respect,
s’exclama « chochotes » en voyant ces petits Pumas très émus, verser des larmettes sur le noble terrain des affronts.
Pendant le match, la moindre avancée des Irlandais suscitait moult encouragements hystériques, la moindre pénalité de Comtepomi, des sifflets appuyés, des huées très sonores, Pumas au pilori, conspuages massifs.
Cerise sur notre gâteau, Castaignède lui-même, se coiffa d’un haut de forme en mousse Irlandaise, pour convoler avec sa nouvelle patrie, vers des noces espérées gagnantes et riches de soulagement. C’était beau, c’était fort et noble comme un coq sur un tas de fumier sonnant l’éveil de l’astre majeur et celui de la France endormie dans son poulailler popu. Certes ce n'est qu'un jeu, d'aucuns diront c'est de bonne guerre... il n'y a pas de bonnes guerres, même si ce n'est qu'un jeu.
Oui le rugby d’ici c’est le grand respect, le courage, la fraternité, le fair-play… et tout ça pour ne pas affronter les Blacks, alors que nous sortons de la poule…
Qu’en serait-il si la cause était plus grave, plus urgente ?
La réponse va de soi, le Français rugbyphile vous l’affirme :
Le respect, le respect, il n’y a que ça de vrai !
© Le Pilier