Fin Smith remplace donc à l’ouverture le trépidant Marcus du même nom. Si on prononce le premier à la française, son prénom préfigure une qualification du gazier, qui d’après nos cousins correspond à l’espoir qu’il suscite. Habile, fin, bon gestionnaire… à skon dit... plus adapté au jeu Anglais que ne l’est son partenaire… en substance de ce que nous a rapporté un poto au fait des plaidoiries d’outre-Manche.
Lors de l’arrivée de Marcus Smith dans les jardins fleuris de la rose épine, dès le premier match, avions céans remarqué les qualités de ce dernier, comme émis quelque réserve quant à son adaptation au sein d’une culture positiviste, peu adaptée à ce genre de profil, osons le dire, musical. La sélection de Fin et le remplacement de Marcus à l'ouverture... les discussions qu’elles engendrent, font sortir le lièvre de son gîte, par nous immédiatement repéré, orientent les supputations du jour. Allons sans barguigner, révéler le caractère dual et méta-physique de l'enjeu !!! Yep !!!
Deux styles s’opposent donc, si l’on se réfère aux sources britanniques, car on ne connaît pas le jeune Fin… ne l’avons jamais vu. Il semblerait qu’il soit plus proche du Principia Mathematica de Russel & Whitehead, que du Zarathoustra de ki on sait… en somme, s’inscrivant plus dans cette tradition logico-mathématique héritière du positivisme logique, reposant sur un idéal de certitude et d’objectivité où la méthode appliquée assure continuité comme efficacité.
En face donc, si l’on veut, ou du moins à côté, le frétillant Marcus, plus nietzschéen, un style poétique, voire prophétique, qui sert une pensée qui privilégie l’interprétation, la subjectivité, l’improvisation... comme figures qui créent leurs propres valeurs dans un monde dépourvu de fondement ultime, sinon mouvementé et chaotique comme l’impose le terrain. L’impro c son truc… la vista, la fougue et partant la joie, ses atouts qui sous-tendent celle-là.
D’un côté donc du jeune Fin, un langage disons formel, rigoureux, éliminant les ambiguïtés qu’imposent les mouvements aléatoires, garantissant une assise en forme de vérité universelle par la démonstration d’une gestion adéquate, qui assure l’atteinte d’en-but… certitude & objectivité, si voulez… de l’autre côté, un langage métaphorique, plus lyrique, parfois équivoque, mais souvent inspiré, qui du brouhaha général fait émerger un chant subtil en guise de célébration du jeu, insufflant ouverture et dynamique fédérative pour mener, tel un joueur de flûte inspiré, son troupeau en terre promise, disons en pâturage verdoyant, où le pâtis est plus gras, et rapporte cinq, voire sept points chaque fois !!!! Arf !!!
La vérité est une structure objective et démontrable pour Fin… en poursuivant l’idéal du langage mathématique parfait, il cherchera à ancrer la connaissance dans un socle inébranlable. Marcus lui, estime que la quête de la vérité est validée par cette affirmation de la vie et se joue des valeurs établies. L’important ne sera pas de découvrir un fondement ultime et de rester coincé dans une stratégie trop formelle, mais de créer de nouvelles perspectives et d’entrevoir la multiplicité des opportunités, d’ouvrir le champ des possibles.
Le joueur idéal pour Fin est celui qui applique la raison pure, qui se détache des illusions et des émotions pour écrire une partition cohérente et remporter la partie !!! Hips !!!
Pour le Marcus nietzschéen, l’homme est un être tragique, traversé par des contradictions, des passions, des ratés et qu'importe… il ne cherche pas à atteindre la vérité absolue mais à danser avec l’incertitude... affirmant la vie dans toute son imperfection !!!!
On pourrait conclure qu’il s’agit d’une opposition entre rigueur et liberté… d’un côté une épuration du langage des modules mouvants pour atteindre une connaissance universelle ajustant la raison et l’efficacité, de l’autre en revanche, une œuvre de poésie philosophique qui célèbre la liberté, le dépassement de soi, la création de nouvelles valeurs, la joie !!! Là où Fin cherche à figer la true truth dans des axiomes inébranlables, Marcus la dissout dans un mouvement perpétuel où seule compte l’affirmation de la vie… de son écoulement volontaire, tout y suffit !!! Une sorte d’opposition entre le cristal de la raison et la flamme du devenir… du moins skon en dit à l’écoute des propos rapportés. Voilà l’histoire… le dilemme pour le staff ka visiblement choisi l’option mathématique à la dite ouverture, remisant la poétique à l’arrière du terrain, place que Marcus ne connaît pas très bien. Bonne pioche… bon ou mauvais choix Benoît ??? Seul l’échiquier… incertain… le dira !!!! De la métaphysique du pâtis à la rugosité du terrain il n’y a parfois qu’un poil de grain... et moins de baratin !!! Hips & Tsoin !!! © Le Pilier