27 mars 2015

L'ŒIL DE MATT

Le tournant du match
24 min 46 secondes : L'Angleterre est menée 15 à 7 et l'équipe de France, depuis plus de 9 min, imprime son tempo, dicte son jeu. Plisson est en forme, en face, Ford, l'ouverture prometteuse britannique, commence à paniquer un peu. On défend moins bien côté anglais. Les plaquages sont moins appuyés, le placement pataud, bref, l'Angleterre commence à piquer du nez. Seul, Chris Robshaw, le Mc Caw du nord est partout, court, parle, plaque, passe... mais l'Angleterre n'y est plus. En fait, Robshaw n'est pas tout seul. 

24.47 : Parfaitement aligné avec le dernier pied anglais, Courtney lawes, 2ème ligne d'une vitalité et d'une lucidité époustouflantes est dans les startings blocks. 

24.48 : Tillous Borde éjecte le ballon de la mêlée, cependant que Lawes se lance, tout en puissance et en vélocité. La cible est désignée : jules Plisson, ce 10 aux airs de gamin qui mène ses troupes avec panache. Le voilà qui réceptionne le ballon, arme rapidement sa passe.Pendant cette fraction de secondes, il n'a pas vu l'ombre blanche et noire qui fond sur lui. La gonfle s'envole, mais il est déjà trop tard. 118 kg de muscles explosent notre courageux 10, qui se relèvera quelques seconds plus tard. Grand Guerrier. 

La vidéo montre ce que l'on savait déjà : le "tackle" est splendide, dans les règles, parfaitement dosé. Imitant ce superbe géant métissé qui déplie sa carcasse et souffle un peu, les Anglais redressent la tête. Hormis Huget qui la ramène un peu trop, les yeux français se voilent un brin. On sent la peur. au moins un coup de froid. Le 5 blanc a marqué les 15 bleus. Le match est perdu à cet instant. © Matt
La peur que Matt évoque était bien réelle en ce qui nous concerne. Quand on a vu au ralenti la torsion du cou de l’ouverture on a réellement flippé… même si le tampon est réglo, très appuyé certes, (du reste il n’a pas été sanctionné ni par l’arbitre vidéo, ni par l’impeccable M.Owens), il n’empêche qu’il y a des moments où malgré notre plaisir au tackle bien ferme, sommes plutôt inquiet pour la santé des gaziers. Un "grand guerrier" sans doute... mais tout s’est fort heureusement bien terminé et c’est une chance ! ©  Le Pilier