21 mai 2008

LES DOUILLES DE LA DÉFAITE


Longs tifs... pas l'kiff
On se souviendra de cette finale perdue par Toulouse en 2004 contre les Wasps de Dallaglio… Pour une coupe de cheveux. Si si !!! Chose inédite dans les annales du XV. Pas un épiphénomène, mais une cause efficiente non sans intérêt. En effet Poitrenaud à trois mètres de son en but laisse glisser la balle pour aplatir un renvoi aux 22… refusant le coup de tatane en touche. Sa tignasse brune et par trop longue à l'époque, l’empêche de voir arriver tout berzingue et sur sa gauche l'emblématique demi de mêlée Gallois, Howley, du moins de bien jauger la vitesse du gus… Son persil lui masque, quand il baisse la tête, l’angle fatal duquel l’électron adverse jaillit. Ce dernier lui chipe la balle, aplatit en coin (la tof) donne la victoire aux Wasps. Depuis Poitrenaud s’est ratiboisé la rotonde et porte le cresson plus court… mais il ne jouera pas ce week-end, hélas, pour cause de chevillette emplâtrée... et pour faire pénitence... cause de cette fashion-bévue. Arf !
Au rugby faut y voir clair jusque dans les coins. Le gazon trop long doit être enserré pour ne point masquer les extérieurs à la vue.

Le teutonique Chabal devrait en prendre acte. Il passe son temps à se renvoyer les tifs en arrière après chaque percussion, courbage d’échine, action violente, et quoi que la gisquette pâmée-jubileuse en pense, c’est bien pour le spectacle, pubs cornichons, jambonneaux, pâté en croûte, boustifaille aux lardons, baby dop, brosse à bison... pas pour l’efficacité. Faut pas s’inquiéter des baguettes quand on joue. Seuls le coéquipier, l’adversaire et le cuir sont à considérer. Pour le taffetas faut repasser… à la rigueur une remontée de chaussette, levée de collerette à l’instar du délicat sinon élégant Maso qui jadis émoustillait la poupée, du temps de sa superbe… Bon il avait la classe le zig, on pouvait pas lui reprocher ça, pas vaillant au carton, mais la classe sup en attaque… comme peu… bref !... Du reste, ironie du sort d'un signifiant percutant, cartouche, un des surnoms Chabaliens, a laissé plus de douilles sur le pâtis que touché la cible de l'en but durant la CDM... Donc pas de perte de temps à virer la buée tombante des œillets, refaire sa raie…parfaire son make up... éviter de se rendre saisissable...
...Souvenez-vous de Smith le flanker Aussie… avait ses rasta dreadlocks sur l’occiput. Bien fixés cependant, ils ne nuisaient pas à sa vision. Mais les vilains mastards des packs adverses se plaisaient à lui tirer outrageusement les ficèles, pariant d’après la légende, sur la prise d’une cordelette, trophée symbolique, prisé des fiers peaux rouges qui dépossédaient le Yankee de son couvre-chef capillaire, après le perforage des rognons, massacrage du cortex, démantibulage des mâchoires...
Un certain Collins et tendre Black pour les cartons ravageurs, de nous très apprécié, nous laissa du reste un souvenir impérissable de cette tirée d’alfa lors des tri nations, retournant la trombine du Smith comme un cow boy sa vachette, la truffe dans le poussiéreux toril.
Ah l’empaf Collins !!!! l’épaule poétique, le biceps esthétiquement délicat, habile dans l’enserrage des poumons, retournement des abattis, du percutant carton... le fourbe démontra, s’il était nécessaire, que longueur de poil est prise ostentatoire et partant bien facile à saisir... sinon même provocation au crêpage...
En tout cas, las de cet acharnement, de ces délicatesses capillotractées (tirées par les cheveux), le père Smith s’est coupé la parure Samson et convola dit-on avec sa Dalila pour de savantes apothéoses, démontrant par le fait que la force ne vient pas de la toison, mais du simple désir. Il vendit aux enchères son scalp pour de bonnes œuvres, toujours selon la légende Sud hémisphérique.

De petits contradicteurs à la langue pendue, s'empresseront de s'inscrire en faux, nous apostrophant sans délicatesse.
Mais le Pilier !!!! s'égosilleront-ils... et le terrible Burger, et l’épatant Jean Pierre Rives ? Zont de la plume sur le caillou ? Pas du raz para des grandes muettes... ni pelouse à golfeuse sur la bouillote... pourtant quels joueurs ?
Certes... mais point d'hippies chevalines crinières... pas d'abus baba Purple In Rock, ou psyché Floyd Ummagumma... Sont pas planants... têtes-bêches sur leurs instruments... sans s'inquiéter de l'autour.
Du reste le pack disait suivre la boussole de Rives, car où y’avait la tignasse y’avait le cuir. Pardi ! Ces chevelures du levant, dorées comme blés murs, ondulantes feux follets, prolixes et visuelles comme des sémaphores, ne sont pas tombantes comme celles du Poitrenaud le jour de cette finale perdue. Elles ne gênent (aient) en rien les yeux. D’ailleurs Burger les coupe à la juste mesure pour bien clair y voir et ne se vouer qu’aux châtaignes… Et Rives, superbe casque d'or, gardait l'oeil dégagé pour la vision maxi.
So ! Razibus c’est l’ad hoc fashion pour le rugby… insaisissable, légère, percutante, bien dégagée sur les zoreillettes, elle permet miroitage total sans craindre la voilure sur le groin, les lanternes... Certes rien n’empêche la pousse ballotante à minettes, le gonflé des douilles à poster maman, surfing boy Percy Montgomery, brushing Bee Gees pour disco mobile ou autres savantes embellies, mais pas sur les naseaux, ni les calots. Un conseil pro domo.
© Le Pilier