Après un vague moment de suspension à ruminer la suite, solo avec lui-même pour augmenter la pression interne, l'infrangible Pilier, malgré l'intimidation des spécialistes de l'aveu spontané, retrouve sa verve coutumière. Déterminé à ne pas s'en laisser compter, il démontrera que l'accusation dont il fait l'objet n'est que rumeur de sournois comploteurs, Iznogoud en babouches d'avidité, jalouseurs d'hégémonie, comme on en trouve derrière tous ceuss qui possèdent quelque chose d'imparable sinon d'inaccessible. Chercher à discréditer le chantre des probes pâtis par des moyens retors en jouant les sycophantes anonymes ? Lui, de garantisseur d'éveil en butte aux lazzis ??? Infamie !!! Outrage... et même grosse bavure ! Gageons que notre héros national retrouve la trace de ces bourreaux ordinaires et les renvoie brouter du caillou loin des terres fertiles de la grande ovalie. Pour l'heure il encaisse les invectives débordantes, comme un champion de boxe les uppercuts d'un Cassius.
-T'as ruminé la suite ma douce ?
Ce ton plus amène accompagné d'un soufflet dosé surprend le Pil dans son in petto songeur, qui rétorque tout de go.
- Ben ouais, Lancaster peut-être fier de ses gaziers, malgré les grosses couffes... du reste on sait qu'il reconduit la troupe entière pour chicorer les Scots samedi... et puis l'essai du jeune centre Burrell après la charge de Vunipola était magnifique.
- Et les Bleus alors, t'en dis quoi ?
- Pas encore de quoi sauter au paf... sorry... une seule rencontre matinée de cerises ne suffira pas à leur assurer le retour en grâce... ça délire quand même de partout... cause de Fickou par ci, de héros attendu... de renouveau par là... de French blair retrouvé !!! Hé hé !!! Mollo les fanions !!! Dab on peut remercier le père Swarzewski... s'arrache comme un beau diable, course droite... fixe magnifiquement deux Bifs, pour servir sur un plateau le véloce Fickou. Mais piano avec ce jeune dernier, vont le bousiller à le stariser pour une simple course de trente mètre. Faut raison garder... comme le dit parfaitement Noves. Du talent ya... mais le temps de l'apprentissage est long pour arriver à la grande maîtrise... moult exemples pourront témoigner du fait... on s'emporte trop vite, une fois de plus. On a vu les mêmes défauts qu'hier coller aux attaques foireuses... les Bleus reculaient de 10 mètres dès que le cuir sortait du ruck en seconde période... Bastareaud ne sert à rien, faut pas pousser le délire... un centre ce n'est pas qu'un gazier pesant qui percute trois gonzes pour s'esclaffer au sol... l'ouverture n'est pas encore là... Doussain n'était pas bien protégé derrière sa mêlée... non non, on a eu du bol... ça tatanait quand même un peu trop, le stade de France s'est mis à siffler à cause des ces coups de pompes quand on prenait l'eau, qu'on était mené de cinq pions à deux pailles de la rouste.
-Mais les Bleus ont tenu les 80 minutes ma couille... tu vas pas ramener ton groin... à croire que t'aurais voulu que les Bifs nous plient ! T'as des choses à cacher p'tê't... t'as refilé la magique potion aux Tommies c'est ça ?
- Ouaip... on nie pas la vaillance de nos gaziers, les retournements de rucks en début de crunch... les coups d'éclats de Nyanga, mais aussi ses erreurs... la vaillance de Papé... etc... si on avait refilé la sauce aux Bifs, zauraient remporté le duel. Le dernier défenseur sur Fickou était chaussette... ne s'est même pas jeté dans ses cannes... raide le gus... à plat... Et puis ya que Panoramix qui connait la recette non ? Les stratégies du staff ? On attend de voir la suite... pas ce week-end... les pizzaïolos at home ? Non non... pas foto, peuvent pas planter leurs olives sur un terrain du coin, dit en passant, minable... car question luzerne le Stade de France est un vrai labour... indigne d'une réception à la mesure des invités !!! On sait pas faire pousser le gazon nous, on le broute... c'est tout !!!
Hop, deux pafs aux bajoues... le questionneur colore un brin le faciès du Pilier pour cette clausule attisante.
- Hé là mon canard, on retient ses palmes... c'est c'qui est non ?
- Bon, bon... ton "ALLEZ les B..." c'était quoi cet astiquage ?
- L'impossibilité de se laisser aller total à l'enthousiasme... on attend juste de voir la suite... le moment était bon... certes... gagner les Bifs est un plaisir de fond... mais on connait trop le cuir pour jouer les borgnes sur une simple rencontre et faire péter le bouchon... les débordements festifs pour si peu sont l’apanage des badernes qui se contentent juste du score.
Le gradé semble un brin plus détendu, offre même une boisson au suspect... lui délie les paluches faute de preuves suffisantes. L'atmosphère est à l'apaisement comme le doute colle à l'entendement... de l'accusateur... voire même le désir d'abonder dans le sens du bloggeur. Autorité oblige, pas l'heure de copiner. La grosse huile pénètre dans l'intime des quatre murs surchauffés, refile une délicatesse appuyée sur l'épaule du Pilier.
- Ok pour cette fois... mais tu restes dans le collimateur des services... te crois pas blanchi pour autant... va reprendre l'entraînement et gare aux séditieux propos.