Uniment dit : Bravo les Bleus !!!! Sans la tuile de Dupont, à qui l’on souhaite bonne retape et figure soutien appuyé, la fête était complète. Quel match les gaziers, quel engagement, quelle volonté !!! Victoire imparable de l’homme tragique sur la logique d’un système rigide, qui certes a fait preuve ces dernières années, mais bien en peine devant l’incertitude débridée sur laquelle le groupe volontaire des Bleus a su parfaitement danser.
La vérité structurelle ébranlée, passée au tamis d’une unité autoritaire, fantasque parfois, audacieuse pour le moins… traversée par certaines déficiences, des imperfections, des passions, qui non contentes d’ouvrir le champ des possibles, activent ce phénoménal enthousiasme, affirment la vie dans toute son imperfection, aurait dit Big Moustache s’il avait vu ça.
Les Bleus ont mené la joute de main de maître, le cristal de la raison mécanique s’est brisé comme espéré devant la résonance du marteau sur l’enclume de la forge, activant la flamme du devenir. Pas moins. Pour l’anecdote, notre bla du matin, cf précédente bafouille, préconisait un certain détachement raisonné pour apprécier pleinement la joute dans son ensemble. Il n’en fut rien pour l’avouer. Ou du moins, un temps, fûmes parfaitement disposé à valider la raison pure un brin distante, embrassant la totalité du pâtis, des gestes, des poussées, la défense de fer, l’engagement radieux des deux équipes, mais très vite la passion prit le pas sur l’impassibilité du constat. Sommes devenu totalement bleu de coq, d’esprit combatif, enjoué… le XV de France dans ses retranchements, nanti d’une fermeté inébranlable, nous modifia la posture initiale, imposa son soutien total. Diablerie kona kiffé !!!!
On s’est dit rapido, c’est bon !!! Vont rien lâcher !!! Cros du tonnerre de cisaille, pour ne pas les citer tous, on devrait du reste, symbolisait la détermination du pack. Les verts pouvaient marteler pathétiques comme ils ont l’habitude devant l’en-but, le bastion Bleu semblait inébranlable. Étonnante cette équipe, comme on l’avait constaté en Angleterre malgré la défaite. Le retour du French Flair avions noté… il s’est avéré qu’il en est ainsi. Formidables ces gaziers, et ce malgré des imperfections pour certains en défense… pour d’autres aux foirades quasi systématiques sous les chandelles… des passes pas toujours ajustées… mais bondieuserie une solidarité à toute épreuve, des coups intempestifs, un désir affirmé. Dupont en une passe clairvoyante envoie la Bielle dans l’en but pour le premier essai, après un beau travail des gros… des cavales matoises, des figures inattendues… une course de Penaud irrattrapable après l’interception de Ramos à l'affut... toujours impec aux pinceaux. Même s’il n’a pas brillé, ce dernier n’en n’est pas moins une pièce indispensable de l’ensemble.
Jegou, qu’on avait repéré brièvement lors des highlights du Top 14... graine de grand. N’étions pas surpris de le voir au centre. Autrefois, le flanker palliait le manque de trois quart… normal… sauf qu’on s’est dit immédiat, va renforcer la muraille. Ce qui fut. Moefana avait déjà bien fermé les portes, le rempart était assuré !!! Pis matois le gazier Jegou, plante son essai de façon ajustée. Beau joueur, sans doute aucun, avec de la tête… c’est patent !!! Bon... ya la Bielle de Formule 1 Biarrey qu’est épatant aussi, faut le dire… concentré sur son match le jeunot, plaque, galope, ti’ coup de pompe débordement… essai… bim transformé !!! Penaud, piskoné dans cette dynamique nietzschéenne, c’est la désinvolture nécessaire… pouvez rien y faire. Lui souffler dans les bronches pour son papillonnage en défense ok, mais n’espérez pas modifier son tempérament. L’a des cannes sup, une manière désinvolte de se mouvoir, de se placer… certes, mais contribue à générer surprise, opportun cavaleur, parfaitement adapté à l’ensemble.
Cohérente cette équipe… skon en dit… affichant sans contredit que le tout unifié est plus que la somme des parties disparates. Du vrai rugby… achalant comme le beau diable celui par trop empesé que martèle tout crin ceux qui oublient la tête, au dé-profit du beau jeu. Une pensée qui s’imagine achevée se condamne à la stagnation, celle qui embrasse l’incertitude s’anime d’un mouvement perpétuel. Onavu ça !!!! Bravo les gars !!! © Le Pilier