Ben voilà… une portée sur laquelle noires et ghost notes se sont baladées pour au final nous gratifier d’une partition des plus harmonieuses. Phonétique bien lisible, ballade mélismatique, fluidité des modules, et pour l’agogique, nickel et mazette, pas de surprise quand on connait les gaziers. Contres vigoureux, interceptions, retournements subito, en force, en feutre, en puissance, relâchés, collectifs, solitaires… avons eu droit à ce qu’on peut nommer un florilège d’essais bien transformés !!!
Ainsi les Blacks tels qu’en eux-mêmes, toujours tenant promesses... de constamment nous plaire. Si l’intelligence collective est un effort surhumain, comme le glissait notre incontournable Céline, la New Zélande est certainement la seule planète où ce dernier eut été subjugué par la possibilité même de sa réalisation !!!
Car enfin, après une première joute un rien relâchée en fin de rencontre la semaine dernière, les Blacks ont déroulé le tapis glorieux en prenant même le temps de se passer dix minutes de Savea, pour un égarement véniel, qui eut pour conséquence de leur faire planter un try en guise de «t’inquiète ma poule, savoure le p'tit jaune, on tient la barre !!!».
L’abnégation et le courage épatant d'un seul Hooper ne purent contenir d'évidence les assauts de ces sombres bestioles trop grandement civilisées. Arf !!!
Le début du débat nous fit pourtant croire un temps à l’équilibre possible, la deuxième période nous imposa d’entrée d’autres vues.
Mais les Aussies sont trop jeunes, manquent de colonne vertébrale, et si le 9 est bien en cannes, le 10 ne vaut pas sa ration d’avoine. Son en face Mo’unga s'active dans une toute autre galaxie. On comprend du reste l’idée pour le moins inattendue de rappeler le fantasque Cooper dans la troupe australienne, même s’il n’a pas encore foulé le pâtis avec la team.
Quand on est invité à prendre une rouste à l'Eden Parc on se doit malgré tout de balancer son jus, d'avoir un gros appétit, de proposer la dernière version du volontarisme reconnaissant, histoire de faire honneur au principe initial, remercier les généreux amphitryons... du long nuage blanc !!!
Trop timide Lolesio, trop jeune peut-être, pas la stature internationale au final, refile juste un coup de pinceau qui engendre un essai... moué... O'Connor absent, ya personne en vue, sinon Quade ?
Les passes d'Aaron ont toujours la teneur et la saveur des passes de Smith, les plus belles de l'ovalie au poste évoqué, Codie Taylor ressemble comme deux gouttes à Dan Coles... plante ses 10 pions... Rettallick galope comme un trois quart jusqu'entre les perches... on a déjà vu ça... etc et blablabla.
Les All Blacks l'emportent donc 57-22, sans bavures, et conservent la Bledisloe Cup sur l'étagère du salon. Matez ça sur Tube sans doute en full match, ça vaut toutes les analyses et le Pilier peut retourner dans son hamac. © Le Pilier