15 avril 2010

LA TYRANNIE DES FUMISTES

Tout est art de nos jours, du moins le voudraient tel. Se réappropriant la figure ancienne mal saisie, pléthore de créateurs en herbe qui sévissent en la contemporaine bauge de l’art plastoc, vibrionnent, s'articulent, font Club, représentés par le pape intégral du genre fumiste, Jeff Koons et sa piétaille d’admirateurs... ou dans quelque autre domaine que ce soit... littératurie, cinocherie, sculptur’active, théâtromanie, musicaille... bref. Si bon nombre d’outragés, souvent avisés, sensibles, connaisseurs, bons critiques, pensent que
la décadence est à nos trousses,
sinon là, estimons que, s’ils n’ont jamais tort de fouetter la bêtise, ya quand même franche matière à se poiler. Et puis, si quelque empaf propose son petit jus, sa croûte, son trauma, exprime tout de face son impuissance en affichant sa misère, les seuls vrais bénéficiaires, pour le coup repérés, sont ceux qui acquiescent, soulagés, en murmurant in petto : « sommes plus seuls... nous aussi avons droit à quelque chose, à de l’art, nous zaussi on peut exprimer notre rien, qui ma foi peut atteindre le sublime pour peu qu’on soit plusieurs à l’estampiller comac ! ». Démocratie oblige, les artistouilleurs ont droit d’avoir un lieu, d’exister... normal en somme !

Avons déjà, en nos bafouilles, proposé un travail modeste mais sincère sur l’impénétrable prose de Serge Simon, « la mêlée » coincée... qui démontrait qu’on peut raconter n’importe quoi sans avoir peur de rien, le ridicule n’affectant plus cette gent avachie dans sa croyance simplette que toute expression première, tout élan balourd est le fait d’une âme sensible et mérite donc une formalisation. Cliquez sur le green si connaissez pas la merveille: Croûtisme au fond du ruck

A distance, cette misère esthétique donc, nous poile... suffit de ne pas la côtoyer de trop près quand même, l'ennui n'est pas loin, car ne partagerons pas en effet ce petit bonheur de s’activer les zygomas en affichant la franche banane, mais reconnaissons quand même l’impavide volonté d’exister hors de soi comme une nécessité vitale, un droit, et quand nous zaussi ce rien de vide nous passe à travers le cassis, ne refusons plus désormais, grâce à eux, l’ivresse d’en exprimer le contenu, qui nous tient lieu d'état profond. Après tout, vouloir du plus, bien à nous, s’imposer l’assomption tenace d’un moi branlant qui démontre qu’il est possible de se mouvoir dans l’océan prosaïque de la créativité discount, sans se morfondre pour autant, toute honte bue, est un appel à l’ivresse non... à la liberté ? Hé hé...

Qu’les empafés des zarts contemporains s’ébattent donc, pourquoi pas... prendre des vessies pour des lustres cristallins ça les regardent... à chacun sa catégorie... comme partout. 
Qu’une crevette pendouille 
même dans la galerie des glaces, 
ça sentira quand même la crevette... que les vaches pondent des œufs, les poules auront des cornes pivoilà ... que les groins tirebouchonnent en s’activant dans la fange des vernissages ready made... on parlera d’art souille !!!!
Tout est bon dans le cochon... comme on sait !!!!
Mais ça reste du cochon !!!!
La tyrannie poussive des fumistes ne passera jamais car le grand art est intouchable... dissout le temps, les enflures* et les pavés. © Le Pilier

*Enflure: mocheté extravagante