28 mai 2009

LE GRAND RUGBY


Sommes impressionné...
sans contredit. On cause parfois du rugby d’antan, certains, larmette aux pupilles... papier mouche blair... pas notre kif ça. Y’eut du beau jadis, pas faux... on a pris notre fade... frissonné de l’échine... y’avait moins d’artiche, d’ultra pub, d’additifs, de baratin, de flan... mais de grands joueurs autant... forts, habiles, futés, honnêtes... des branques aussi... vrai toussa... ya toujours des branques... plus... but for us, jamais le XV n’avait atteint une telle puissance, une telle technique, un telle discipline, une telle intensité durant 80 minutes... sans débander... idem comme nos trois orfèvres !
Non, non, de l’hémisphère sud on ne peut se plaindre, les passes sont top, un gazier reçoit toujours le cuir lancé, ça joue collectif, peu de fautes... pas de mauvais coups... ça fuse, martèle, pousse, appuie, alterne... le rythme est soutenu... la puissance développée prend appui sur la règle, moins d’efforts inutiles comme chez nous, le geste travaillé, répété, conçu dans ce sens... le principe majeur ?
Coller à la règle... le mouvement fondé sur la règle... par la règle... là, on doit rendre compte de leur suprématie !
Hyper balaises les empafs... rigueur sans frigidité, force canalisée, contrôlée... l’énergie ne se perd pas, le groupe est concentré, dans l’axe, soudé... tous pour un... dans le sens de la marche... la règle pour cadre infrangible.
Grande discipline !!!
On ne peut pas lutter chez nous... jamais n’atteindrons un tel niveau, une telle maîtrise qui ne gène en rien la trouvaille, l’inattendu, le coup de génie, la symphonie... l’impro... c’est du grand, du vrai, de l’hyper beau rugby. On doit comprendre toussa... ces gestes techniques sont pensés en fonction de la règle... plus tu colles à la règle, plus t’es centré, moins tu t’éparpilles, plus tu t’y soumets, plus tu es libre dans tes gestes, prompt à l’ouverture, à l’habileté. Qu’est-ce qu’on attend bon dieu pour le comprendre sous nos clochers ? Que le Pilier s’impose comme directeur technique ? Ya pas mystère, tout est là, dit, montré...
A chaque modif de la règle, les Blacks, les Sudafs, dans une moindre mesure pour l’heure les Aussies, s’adaptent immédiatement, développent de nouvelles stratégies, profitent de l’aubaine... la civilisation ça, l’intelligence... adaptation rapide, dans le respect de la loi... travailler son geste en fonction, s’y plaire, soumettre... maîtrise, grande rigueur !!!!

La loi n’entrave en rien la génialité, elle l’oriente.
Le Pilier, Equations informelles 2002

Deux manières de combattre, l’une avec la loi, l’autre avec la force. Le rugby synthétise les deux affirmant l’homme dans sa conscience policée... maîtrise, assise sans rigidité. Une volonté libre qui a digéré la pomme, assumé son inaltérable saveur... perpétuant l’espoir.
Le Pilier, Equations informelles 2002

L’arbitre ? Maître du lieu, on se soumet à sa parole. Après on se lance, on imagine, on peut dériver, interstitiel, pas plus... on se bastonne franco dans un cadre hyper strict... c’est ça l’évolution... la maîtrise dans la baston... violence oui, hyper violence possible car sommes comac... mais sans mauvais coups sournois, sans tricherie, vers un but symbolique...
un rugby de cette trempe est le plus beau jeu de l’univers, un modèle, une philosophie. Les Blacks et les Sudafs en honorent les vertus montrant à la planète entière la voie à suivre.

La forme, la grande, la belle forme dans la loi, première en tout, unissante, gracieuse, amicale, évolutive...
la divine esthétique !!!! Celle qui dissout les clivages à fanions, les nationalismes, les remues pompons... on se prend au jeu, qu’au jeu, cas de le dire, à la forme proposée, on n’agite plus son drapeau, ses couleurs, clos des calots, du ciboulot... on apprécie le beau... on s’open, s’élance, on se fait confiance. La preuve par le beau, le beau dans l’acte, la preuve : la seule patrie qui n’a pas besoin de palabres, qui unie sans le prétendre, fortifie sans se répandre, nous cause enfin de l’homme de demain ?
On voudrait bien.
© Le Pilier