27 juillet 2007

UNE COUPE, DES COUPS, DES CHÂTAIGNES...


Trêve de paix
In pugna veritas
Du mollet de la cuisse et de la pompe à clous vont malmener le gazon frais d’automne aux champignons d’hallus de nos terres d’icy. Y’aura du convivial à s’échauffer l’épaule, numéroter les abattis pour une mêlée de premier ordre. Septembre des marrons tiendra promesse d’assaisonner les gros buffets, un art de plaire sans la modération de croire que la baston c’est pas bien. Une planète ovale en fête, pour la joie des plus forts et le plaisir des hommes en quête de moissons. Ces dames, que les gros mâles n’effraient, auront loisir d’apprécier la valeur de conflits savamment arbitrés, la seule débauchée digne d’un signifiant trop souvent abusé par ses débordements parfois funestes. De la châtaigne oui, mais dans ces règles fondamentales que la bienséance et la mesure comme un espoir d’évolution, nourrissent de leurs nobles intentions.
La belliqueuse engeance montrera bel exemple par la valeur acquise de son titre de choix, celui d’homme de rein comme celui d’homme honnête, impavide, raisonné.
On ne se bat que sur du green, dans l’enceinte sacrée des pâtis grassouillets, on se cartonne, se chicore, se tamponne, se cogne, se déchire, libérant nos profondes natures agitées du joug irresponsable d’un trop laissé allé, par la conscience des limites, vertu de l’homme fait. C’est là gageure suprême de conjuguer violence et saine urbanité. Soumission à la règle dans la débauche musclée, engendre la maîtrise et force le respect.

Le Pilier impartial, avisé, rendra compte de l’esthétique des conflits dans la joie, l’allégresse, la jubilante humeur parfois intempestive des hyperboles policées.

Brutes épaisses de tous bords, esthètes du buffet chaud, des rififis tout va à pattes et saucissons, pas rétifs, mènes pas large mais viandus pue-la-sueur, plaqueurs fondus de pralines sur la terre bénie des saintes égratignures, rentre lard à battoirs, comptables des sutures, c’est bientôt l’heure des franches giflées. On sent déjà comme on respire une unité parfaite entre cœurs, entre esprits ralliant par effet d’enthousiasme cet élan volontaire au plaisir du bien vivre.

Trêve de paix ! Trêve de soif ! Bienvenu l’étranger ! Laissons jambons trotter, bouteilles circuler et gobelets tinter, recevons dignement ces guerriers d’outre-monde, qu’ils dégustent plein bocal les gâteries d'icy. Bataillons fermement, buvons de trop sans soif, entonnons les cantiques. Jamais l’âme d’un guerrier en lieu sec n’habite. In pugna veritas.
© Le Pilier

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