06 novembre 2006

PAYS DE GALLES - AUSTRALIE

CHAPEAU GITEAU, PALME A LATHAM
Du 29 - 29 serré et engagé mais pas de quoi s’extasier. Ne partagerons pas l’enthousiasme de notre confrère nico dont nous vous recommandons le site : http://rugbysuper12.blogspot.com/.

C’était donc, en ce Samedi 4 novembre, l’occasion d’ouvrir les festivités d’automne et d’observer une tentative de l’entraîneur Australien qui en modifiant l’emblématique charnière Gregan-Larkham a certes donné un nouveau souffle à son équipe en changeant le demi de mêlée mais n’a visiblement pas saisit une chose pourtant frappante. Durant la longue absence de l’ouverture Larkham suite à blessure, plusieurs tentatives de remplacements ont échouées. Personne n’a montré une quelconque capacité supérieure au titulaire d’organisation de jeu. Rogers, le nouveau promu, n’est pas un numéro 10. Il est de l’attaque lancée, des grands espaces, possède d’excellentes trajectoires pour des courses de grand champ, prendre le trou… c’est un très bon centre, d’ailleurs c’est en place de, qu’il envoi son ailier marquer le premier essai Australien, aimantant, trois joueurs sur sa personne pour laisser le champ libre à Shepherd. Une spécialité du gars comme on a pu le voir cet été contre AB et Boks. Du grand art. Aussi, bon à l’arrière mais il y a déjà l’indétrônable Latham.

Stephen Larkham que nous considérions comme le meilleur en lieu d’ouverture de ces dernières années, n’a certes pas brillé lors des tri nations. Il n’a plus la suprématie d’hier, bousculé de son trône il est vrai, par la fraîcheur d’un Carter dont les qualités doivent faire bien des envieux, mais il connaît parfaitement ce poste et reste une pièce maîtresse d'organisation. .
Les Australiens n’ont pas son remplaçant, ils l’ont cherché une année en vain. Il fallait changer le demi de mêlée et conserver l’ouverture. C’était ça la vraie nouveauté. Alors ?

Nonobstant une retenue affichée, avons vu de belles actions. Giteau marque un essai qui donne à penser…Aux oubliettes la lenteur de Gregan et sa distribution de balle prévisible, pour découvrir enfin un demi de mêlée opportuniste, comme son essai prouve le fait. Il aime les petits espaces ce joueur et ce poste. Sa passe est vive et sa vision acerbe. De quoi nous satisfaire.
Coup de chapeau bas à l’arrière Latham, Chris pour sa maman. Spécialiste des grands ponts, malin, habile, toujours bien placé, déterminé dès qu’il s’élance pour une contre attaque. Il marque d’ailleurs un essai solo, à la mesure parfaite de cette description. Sacré bonhomme ! Pour sûr le meilleur arrière du moment.

Les rouges très dominés un temps ont su refaire surface, en pratiquant le rugby qui leur a réussi les années précédentes, plus mobile, plus ouvert et taquiner les Australiens pas toujours très soudés devant et marquer deux essais pas volés. D’aucuns diront à juste titre, encore faut-il avoir les ballons devant pour balader l’adversaire, d’autres répondront, dès qu’on les possède, encore faut-il les transmettre à toute vitesse sur des lignes arrières... bien lancées.
Les australiens en marquant quatre essais semblent avoir dominé cette rencontre mais doivent surtout une fière chandelle aux actions individuelles de Giteau et Latham.
Pas saute au paf, même si satisfait de certains changements et améliorations, avons par contre pleinement savouré le choc AB contre Bifs du lendemain et pour cause…
© Le Pilier

TE RAUPARAHA HAKA



Ringa pakia
Uma tiraha
Turi whatia
Hope whai ake
Waewae takahia kia kino

Frappez des mains sur les cuisses
Que vos poitrines soufflent.

Pliez les genoux

Laissez vos hanches suivre le rythme

Frappez des pieds aussi fort que vous pouvez...


Ka mate ! ka mate !
Ka ora ! ka ora !
Tenei te ta ngata puhuru huru
Nana nei i tiki mai
Whakawhiti te ra
A upane ka upane
A upane kaupane whiti te ra! HI !!

C'est la mort ! C'est la mort !
C'est la vie ! C'est la vie !

Voici l'homme poilu

Qui est allé chercher le soleil et l'a fait briller de nouveau

Faites face

Faites face, en rang !

Soyez solides et rapides
Devant le soleil qui brille Hi !!

LA VIOLENCE ET LE SACRÉ

DES DIEUX ET DES CHÂTAIGNES
Les Dieux du Rugby, pour sûr, habitent dans l’hémisphère sud quelque part sur les hauteurs d’une île volcanique, dans le bassin du pacifique Austral, réceptacle d’un syncrétisme réussi dans le domaine du combat structuré, de la baffe réglée, de la châtaigne prisée, du jeu collectif valorisé mis au rang de vertu.

Deux cultures coalescentes pour un Rugby exemplaire, bien au dessus du niveau de la mère patrie d'icy, qui fit naître cet idéal va t’en guerre sur le seul champ d’honneur digne de l’évolution. Celui des affrontements ludiques où seuls quelques radius, mandibules, tendons divers, flux sanguins nécessitant sutures, tapissent le sol des ébats sans jamais envoyer l’ennemi ad patres.

Sur les terres mythiques des Maoris, peuple de guerriers sans peur et massifs, la force nécessaire y côtoie l’organisation rigoureuse des protestants britanniques pour une entente efficace qui fait de cette nation Néo-Zélandaise la reine incontestable du rugby à quinze.
Pas étonnant donc que les dieux les plus fougueux aient confortablement installés leurs trônes au dessus des nimbus élastiques et se plaisent à soutenir cette horde à la peau luisante et noire qui impose le respect et sert de modèle à l’humanité volontaire.

On les nomme All Blacks, on les vénère comme de grands hommes. Dans un souffle commun ils annoncent une invitation aux hostilités par une danse scandée, le Haka. Rite Maori que l’on pratiquait avant d’aller au combat invoquant les Dieux de la guerre, avertissant l’adversaire du sort qui l’attendait. Tout autant, c'est aussi un cérémonial d’accueil de l'étranger, manière de bienvenue at home, lors de divers événements sociaux. Tradition qui se perpétue en début de rencontre, galvanise et enflamme le groupe afin de souder les braves avant l’affrontement attendu.

Nous vous livrons dans l’aticle suivant les paroles poétiques du Haka « Te Raupahara », nom d’un grand guerrier Maori, chef de la tribu Ngati-Toa (né vers 1768, décédé en 1849). Haka traditionnel plus connu sans doute mais remplacé depuis peu par le « Kapa O Pango » dont vous trouverez la traduction en Anglais et Français sur le site que nous recommandons http://rugbysuper12.blogspot.com/
© Le Pilier

03 novembre 2006

RUGBY



Trêve de paix
Du mollet, de la cuisse et de la pompe à clous vont malmener saignants le gazon frais d’automne aux champignons d’hallus de nos terres d’icy. Y’aura du convivial à s’échauffer l’épaule, numéroter les abattis dans une mêlée de premier ordre. Novembre des marrons tiendra promesse d’assaisonner les gros buffets, un art de plaire sans la modération de croire que la baston c’est pas bien. Une planète ovale en fête, pour la joie des plus forts et le plaisir des hommes en quête de moissons.

L’Europe un peu lascive recevra dans ses flancs dès le 4 novembre hordes emblématiques de l’hémisphères sud, tribus gavées de gigots moutonniers, kangourous ressorts, antilopes épicées, potorous, gros matous…
En ouverture des gros buffets, dès demain, Aussies fondront sur les poireaux Gallois, le lendemain Blacks Zélandais effeuilleront la rose épine sur le pré Twickenham, une dominicale embrassade de « bienvenue at home ».
D’autres festins suivront. Déplumage de coqs en banlieue lyonnaise par des AB jouteurs, machouillis de trèfle pour springboks sur pâtis irlandais.
Pumas souples et massifs, cuissots de la pampa, gratigneront l’Europe d’une patte acérée. Mangeurs de caribou des contrées canadiennes ajouteront des coups. Ces peuplades lointaines annoncent gonflées d’air de leur printemps tout neuf les couleurs de l’affront et la fin du transat. La France pas farouche se plaira à l’accueil par deux fois des vainqueurs Zélandais des tri nations 2006, puis bal Argentin pour un tango rageur et clôture des noubas.
Trêve internationale donc rompue dans le climat instable d’une atmosphère colorée dont on entrevoit à peine les conséquences fatales.
Les mâles les plus mûrs auront prétextes sûrs à se rincer la glotte dans le carburant sombre pour soudoyer un temps que la poésie vache trop rarement atteint, abandonnant, toute honte bue et pour cause, leurs mousmés et bambins à des week-ends fantômes, pendant qu’eux se ravissent en groupes pas jojos, à mater les combats et jubiler paillards. Va yavoir de la bûche à la crème de partout, des chandelles de trente six, avents acidulés d’un noël des sapins. Va falloir se montrer digne d’un tel état des lieux, impavide, pas mi teint pas lopette, distributeurs de jetons aux faridondaines de saison.
Brutes épaisses de tous bords, esthètes du buffet chaud, du rififi tout va à pattes et saucisson, pas rétifs, mènes pas large mais viandus pue-la-sueur, plaqueurs fondus de pralines sur la terre bénie des saintes égratignures, rentre lard à battoirs, comptables des sutures, c’est l’heure des franches giflées. On sent comme on respire une unité parfaite entre cœurs, entre esprits ralliant par effet de retrouvailles cet élan au plaisir du bien vivre.
Trêve de paix ! Trêve de soif ! Bienvenu l’étranger ! Laissons jambons trotter, bouteilles circuler et gobelets tinter, recevons dignement ces guerriers d’outre-monde, qu’ils dégustent plein bocal les gâteries d'ici. Bataillons fermement, buvons de trop sans soif, entonnons les cantiques. Jamais l’âme d’un guerrier en lieu sec n’habite. In pugna veritas.
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