12 novembre 2009

DÉVELOPPEMENT DURABLE


Stabilité mouvante
Sympa les tricouleurs... les trompinettes qui sonnent aux monuments, galons astiqués sous l’arc triomphant, pompes au Baranne triple couche... mais le pré verdoyant c’est plus universel, plus présent... plus Eros... plus coulant... et puis ce « travail » de mémoire ultrabaratiné, dans la plupart des feuilles ne trouve aucun écho. L’histoire itère* les mêmes scénars, l’idem est une constante quia pas fini de rejouer sa partoche, avec ses couacs, ses gros sabots, son tintouin, suffit juste d’une occase, d’un mouvement, d'un souffle, d'un rien, d’une décision prise par quelques zempafs pour eraser d’un clin les meilleurs sentiments. Sapiens n’est qu’un mot, mesure une abstraction, des milliers de générations n’y suffiront pour en saisir les vertus, s’en faire une posture.
Savons toussa, n’y ajoutons pas.

Pour l’heure donc présente, retour au grand pâtis où les bestioles vont s’affronter sans laisser d’abattis sous la luzerne. La meilleure des bastons c’est le rugby. Tous les conflits devraient se régler comac, en crampons, Velpeau, camphre aux cuissots... Ce serait plus poilant, subtil, osé, plus beau... plus intelligent... en somme la grande évolution.

Ce soir, tout près de l'AZF jardin, on retrouve nos cocottes pour affronter des Boks dont on connaît le rang. Kankowski remplace big Spies, blessé au doigt... pas un manchot ce gazier, pour sûr ont de la réserve les Sudafs en troisième ligne, même si une équipe performante c’est une mécanique bien huilée avant toute chose.  
Le tout est plus que la somme des parties. L’entente parfaite, la cohésion, la connivence, l’automatisme sont les atouts majeurs pour développer un jeu vraiment collectif, fondement premier des équipes dominantes. Certes les grands gaziers sont indispensables pour l’ossature, mais plus encore le lien qui les unit.
Le must gagnant ? Se trouver sur un pré, se comprendre par un geste, saisir l’intention d’un coéquipier par l’esquisse d’un moove... sinon même anticiper sa course juste en matant sa position... avant même mise en route.  
Le grand art ! Pour ça faut se connaître, jouer souventefois ensemble, répéter longuement les figures pour espérer improviser et réussir son coup.

Si la team Boks est performante, c’est aussi que les gonzes se pratiquent comme les doigts d’une paluche, pour certains d’entre eux. La paire Botha-Matfield par exemple, a joué plus de 40 fois ensemble... exceptionnel en secondes lignes une telle longévité. Les vainqueurs de la CDM sont encore là. C’est une chance pour eux, ils ont d’ailleurs progressé depuis. Les nouveaux venus, comme l’intempestif et génial flanker Brussow, se sont parfaitement intégrés au système proposé par Jack White, bien relayé par De Villiers. Continuité des stratégies... un must.

Chez les Bleus, pour des raisons diverses, l’équipe change très souvent. Nos charnières, nos avants, nos centres, étions même subjugué lors d’une interview printanière d’un 13 qui prudemment satisfait rapportait en substance ce fait avant une rencontre internationale : « Avons taffés tous les deux (centres)... une heure et demie environ... tout va ». Quand on sait ce qu’est le poste de centre, on imagine la problématique adaptation, l’improbable rendement. Chez nous les EDF gaziers ne se voient pas assez avant les grandes baffes, on sait. Les clubs rechignent à laisser leurs poulains batifoler sur le green de Marcoussis puisque ce sont eux qui balancent l’avoine et sont privés des sélectionnés durant le Top. En sus un calendrier dont on critique la lourdeur, mais comme dab on mettra des kiloplombes d’années à changer ça. Pas des neurones qu’on a dans le cassis mais des clochers. Dix ans qu'on cherche une équipe type et complète. Dix ans qu’ça bouge dans tous les sens, sans continuité, assise d’un style éprouvé.

Pas d’méprise, si on prétend comme Lièvremont qu’une internationale team c’est aujourd’hui 30 gaziers, que tous sont en intérim (sic & stupide)15 seulement restent sur le pâtis. L’équipe modèle, ad hoc, se connaissant bien, pratiquant un jeu cohérent, stable, duratif, stratégique, constant mais adaptable par le fait des singularités nouvelles qui interviennent, c’est le substrat impératif pour prétendre rivaliser avec les plus forts. Non pas gagner un match de temps en temps comme on a toujours su le faire, mais engranger les victoires successives.  
Faire sa propédeudique en Europe, 
sa Polytechnique en hémisud.
Une sorte de développement durable si voulez, puisque ces démago-pléonasmiques phonèmes sont fashion.
En sommes encore à des années lumières...
*itère : de itérer, répéter quasi libitum... néologisme © le Pilier
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