03 août 2008

PALME POUR GITEAU


Un superbe essai...
Un des plus beaux gestes du match sur l’essai d’Ashley-Cooper en première période. La passe sublime de Giteau, sautée, pour Mortlock lancé tout berzingue… la raison du loupé de Conrad Smith (la tof) dont nous parlions précédemment. Le Capitaine Aussie reçoit le cuir dans ces conditions parfaites qui font rêver quand on est trois quart... ou autre. Bien en avant de soi, pour ne ralentir en rien votre course sinon même l’accélérer quand recevez le ballon… trajectoire parallèle au sol, très vive, sautée, 10 mètres d’envol, au millimètre dans les battoirs. Donc, Mortlock bien lancé… Smith très vite sur lui, ne peut le plaquer car l'Aussie ne possède pas encore l'ogive... quand il s’en saisit, il est trop tard… le principe d’inertie impose sa loi… Mortlock passe sans inquiétude pour servir royalement Hashley-Cooper après avoir fixé son dernier opposant. Magnifique, grandiose cette phase… une perfection... joliveté kinesthésique à nous jubiler la colonne... si avez l’occasion mettez ça au Panthéon des figures majeures… et montrez-la dans les écoles. La palme du beau geste pour Giteau de la part du Pilier. Un monumental tableau cette succession, digne du Quattrocento. Un des plus beaux essais des tri... sans contredit.
Comac, le rugby, c’est du Vinci... pas moins !
© Le Pilier

02 août 2008

LES PENDULES A L'HEURE BLACK


Beau & bien fait
39-10 pour les ABs… et les pendules à l’heure. Match très engagé. Deux essais de Woodcock qui a retenu la leçon, sans lâcher de cuir cette fois, très fort, marque en force. Nonu idem, 10 pions… même si le dernier est très limite… accordé, mais pas valable. Qu’importe les Blacks dominent la rencontre… 18-3 après 21 minutes de jeu, le ton est donné. Beaucoup moins de fautes que la semaine dernière. Les Mc Caw boys n’encaissent qu’un seul try… défense quasi impec… sinon un loupé de trois fois rien de Conrad Smith sur Mortlock bien lancé qui après une course remarquable envoi Ashley-Cooper entre les tiges… 10 points pas plus jusqu’au final. Kahui n’a pas brillé… pas très à l’aise en 14… ne semble pas encore avoir trouvé ses marques... ça viendra. Sinon Palu, la tof, remarquable, comme son compère Hynes, tonique et cannes de feu.
Les attaques Aussies étaient très vives mais les ABs, bien sur leur garde après une avance confortable, ne laissent rien passer. Ils prennent la tête des tri. On s’y attendait. Graham Henry parait-il en sursis, souffle un peu.
© Le Pilier

01 août 2008

TRI NATIONS / ÉPISODE 5


La revanche des gros
Au petit trot, tôt, dès matines, devant le tabulaire pâtis des tri, serons, demain, pour le cinquième épisode bitouine NZ & Wallabs. La revanche même qu’on dit… oui oui… Avec du vrai Mc Caw revenu, comme l’autre galonné Mortlock, capitaine et substrat de l’arrière boutique Aussie. Bref c’est plutôt sympa… car même s’il est dans l’ordre des choses d’attirer le chaland par de subtiles mises en scène, relancer l’intérêt, pour le petit peuple s’entend, tous les matchs ne peuvent prétendre se jouer dans les coulisses. Le noble Pilier, il va de soi, trouve son compte parfait même si l’empire Black ratatine ses voisins… n’ont qu’à se remuer. Rien de mieux évidemment que la franche et régulière baston, mais qui dit jeux popu, dit grisbi. Nous nous fendons beaucoup plus d’entendre la plainte des crédules volontaires, quand un soupçon d’éveil titillant leur cortex rassis les pousse à s’outrager de l’emprise fiduciaire, que de dénoncer cet état de fait, inhérent à l’humaine nature et son désir premier : Bouffer du leurre à tout prix ! Icy on s’en balance, comme systémicien en premier lieu, qui note, constate, repère, analyse, décrit impartial les faits… en second lieu comme particule avisée qui peut faire son choix, mater ou pas, et jubiler des moments de vérité, même si rares… surtout parce que rares ? En troisième, même si apprécions la valeur du beau geste quel que soit son lieu, le rugby est la seule et unique distraction TV que nous nous permettons, le seul jeu de mâles digne du panthéon, le huitième art en somme et dont pouvons aisément nous passer si le marché abuse de ses stratagèmes... car en zone de chalandise, rien n'est imposé !

En esthétique point de tromperie, de spécu, de miroir aux zalouettes, les faits parlent d’eux-mêmes. L’intelligence, l’habileté, la grâce ne mentent jamais, s'affichent, se repèrent et suffisent à notre enthousiasme… même à dose minimale, on s’en tire pas trop mal, ne perdant pas de temps à désirer plus. Ainsi l’humanité… on peut certes espérer, mais ne pas trop en attendre ! Du reste, pour le plus, le must, l'extase, on s’en charge solo, sans trompe-calot extérieur.
Bref, demain nous attire… Kahui d'abord remplaçant, est titulaire à l'aile NZ... ça nous plait, bien que sa place soit au centre... en sus, selon les lois du marché, les Blacks ont toute licence pour se la donner… ce match là devrait ne se jouer qu’au pâtis, à 9h30 AM car l’empyrée du rugby se situe à l’autre bout de la sublunaire orange bleue… où règne le grand jeu... et pour le savourer, comme rivaliser, faut se lever tôt !
© Le Pilier

New Zealand: Muliaina; Kahui, Smith, Nonu, Sivivatu; Carter, Cowan; Woodcock, Hore Somerville, Thorn, Williams, Kaino, McCaw (capt), So'oialo.
Replacements: Mealumu, Afoa, Boric, Thomson, Weepu, Donald, Tuitavake.

Australia: Ashley-Cooper; Hynes, Mortlock (capt), Barnes, Tuqiri; Giteau, Burgess; Robinson, Moore, Baxter, Horwill, Sharpe, Waugh, Smith, Palu.
Replacements: Polota-Nau, Dunning, Vickerman, McMeniman, Cordingley, Cross, Mitchell.

30 juillet 2008

TRI NATIONS / LE GRAND BLOU


Du sable et des pâtés
Oui, bon, c’est vrai, les Blacks ont perdu en faisant plein de fautes… étranges pour certains... pourtant la mise en scène était parfaite, et le public ravi fera stade comble sans doute aux prochaines joutes. Car quoi ? Des Blacks omnipotents, indépassables, supra cosmiques qui gagnent tout le temps, faut le dire uniment : c’est pas bon pour le Biz. Voyez la dernière tasse du monde. Blacks vs Boks, c’était l’affiche inévitable de la finale… dès le début des gustatives empoignées, on savait. Mais que de l’hémisud aux quatre premières places c'était pas cool pour l’image du petit coin d’icy… galerie des glaces, perruques et tout le tralala. Alors on s’arrange pour que nos petits coquelets tricolores et autres organisateurs des fanfares, franchissent une petite marche de plus, après sortie de leur cocotte, in extremis… normal c’est le Biz. Sinon allaient se ramasser comme ils le méritaient… et ça… pas bon du tout ! Moins de maillots vendus, de posters Chabal encadrés, de saucisses Marcel englouties, moins de licenciés, plus de déçus, de morosité, de moral à plat de limande… la vraie cata : pu de croissance… Aïe !
On s'est même laissé dire que Collins en a perdu son enthousiasme... un peu trop pour lui tout ça... à 27 balais il quitte les Blacks... va remplir ses fouilles pour assurer des lendemains plus chanteurs... on y croit.

Pour les tri c’est dans l’ordre des choses aussi. Le rugby Australien connaît de sérieuses difficultés d’affluence… le footy, la league, sinon l’autre innommable sport de manchots, attirent de plus en plus de monde comme nous l’indique parfois Nico en son Blog... les Australiens se détournant quelque peu du XV… en sus l’Europe fortunée s’approprie les bons joueurs… le grand sud a moins de grisbi à offrir à ses guerriers qui, fatal, s’expatrient. Alors on rajoute des matchs un peu partout, 9 au lieu de 6 pour les tri… on veut grossir le Super 14, étendre les participations, faire de nouveaux championnats… rameuter la tourbe dans le circus pour asseoir un matelas plus confortable, stopper l’hémorragie. Normal, c’est le Biz.
Pour l’heure, on regagne en Australie, l’Aussie est happy, la bière s’accumule dans les vessies… on évacue son pathos… re-espoir… re-intérêt… re-nouveau… re-patrie... c'est re-parti. Les matchs sont supervisés par un metteur en scène qui vous organise des rencontres à la mesure des attentes. Très Biz… Les tri sont plus free, plus partageuses… pas de quoi s’outrager, on connaît la partition… ceux qui ne veulent croire à ça, toute manière, apprécient la musique. Ce qu’il faut.
Alors aux petites défaites des Blacks, aux renversements inattendus, au suspens palpitant on dit, bienvenu... au Circus Maximus... au spectaculus en veux-tus !

- Le Soleil te brûle le cassis, Pilier… tu divaguationnes, tu délirises gravos du cortex… faut arrêter les pâtés bord de mer… remettre le bob sur ton caillou… t'as le baigneur qui dérive...
- Ok ok ! Pardonnez… c’est la vacance holiday sans doute… l’effet tout nu… pelles et pédalo. Ne lisez pas ça… zappez-nous… on comprendra... sinon tenez, faites la vague ! Savez celle qui dissout justement les pâtés… on peut les rebâtir avec nos petits seaux, la mer innocente qui met du sel dans votre quotidien, toujours recommencée, aplatira sans difficultés nos tourelles de sable qui ont la prétention, l’audace, le vilain goût de mettre un rien de relief en ces plages de consciences plates comme des tongs. Sommes tous idem en somme, oui oui, aimons le coup de sun nous zaussi… savez, celui qui rend visible ! Non ? Pardon… celui qui donne un joli teint. Et du grand blou sans nimbus et cumulos, tout comme vous, ça nous plait bien itou...
- Tu en rajoutes le Pilier… là, tu crames ton dernier brin d’assise… ton surmoi tavelé de mélanomes obombre ton moi... qui partant gamberge beaucoup trop pour la saison… c’est plus des petits pâtés que tu nous sers, c’est du gros pathos ! Gaffe l’ami…
- Ach… Oups !... Ok ! Retour au terreau ! C’est l’inconscient alors qui nous joue des tours… pardonnez, n’y sommes pour rien. Juré ! Fini le spécu-pédalo , c'est promis... D’ailleurs serons devant l'écran samedi pour preuve de bonne volonté… sur Bibici... les pieds au frais... dans la bassine. Du grand blou et c'est tout !
© Le Pilier

28 juillet 2008

TRI NATIONS / ÉPISODE 4

Avons menti, bluffé, outrepassé la confiance du lectorat nôtre… à l’heure tranquille où les lions vont boire étions de partie fine avec les lionnes et partant, n’avons pu écrire nos impressions sur la rencontre du samedi bitouine Aussies & Blacks, le soir même.
Ne pardonnez pas ! Rien ne saurait justifier cette désinvolture, sinon un sentiment profond du devoir quand il s’agit d’affermir la réputation d’un signifiant majeur… devant tenir ses promesses. Le Pilier, maître en son lieu, connaît donc les priorités fondamentales qui parsèment son idéal où palpitent volages ces vertus lénifiantes... nous offrant sans mesure et pour seul triomphe la faute idéale de rose. Ainsi dit, pardonné par icelles responsables de l’écart bienfaiteur, sommes de retour sur l’autre pâtis pour rendre compte du match.

Comme le disions avant-hier, une rencontre de bonne tenue, avec défaite des Blacks sans bavure ni regrets 34-19. Ces derniers ont commis trop de fautes… comme lâché de cuir alors que la pression était de leur fait. Un manque certain de rigueur devant, de Mc Caw, sinon de flankers qui ne protégeaient pas leur 9 dans les rucks, tardaient dans les regroupements… Fautes de percutants modules qui abandonnaient l’ovale convoitise après les chocs. Woodcock fait des gaffes de main… pas la première fois qu’on le constate. Faut coller le cuir aux paluches l’ami… laisse béton les maquettes… et les cocottes en papier.
De leur côté les Australiens opportunistes, à la limite parfois discutable du hors jeu, récupéraient le bidule pour le transmettre dare et planter au final 4 essais pas volés.
Sans outre violence, à noter, les deux équipes nous ont gratifié de séquences de jeu sans interruptions, frisant les 4 minutes. Pour sûr les poudres de perlimpim préparées par leurs sorciers ont la saveur tonifiante des Panoramix potions d’un certain village Gaulois… qui du reste résiste encore et toujours à l’envahisseur...

Deans a changé le style Aussie au regard d’une intention joueuse qui renvoie aux zoubliettes les figures d’antan : pack-percu… transmission ouverture-percu… re pack… poum tchak percu… transmission premier centre, percu, re pack, ruck… ad libitum. C’est beaucoup mieux. Plus d’allant, de jeu, de tentatives audacieuses… Au final, 7 essais en tout pour confirmer notre propos, 4 côté Kangourous, 3 pour les Blacks qui eurent pu mieux faire. Sivivatu perce comme un as mais ne choisit pas la bonne trajectoire au final. Bijou Haiku nous a gratifié de passes précises, d’une délicatesse vive… même si pas très en vue dans la totalité, la cause est Nonusienne sans doute. Ce dernier, premier centre, souventefois s’est enfermé… certes fort au contact, mais trop gardeur du cuir. Nonu doit oublier ses travers bétonneurs… quand il transmet ça marche bien… alors ? Les occasions n’ont pas manqué, Carter ouvre toujours les espaces balle en main… une perle ce gus, loupe hélas d’un rien la récupération du ballon après une action remarquable pour un essai quasi fait. Dommage. Moins précis que le père Giteau des arpions, cette fois.

Pour les Wallabs, Tuqiri se rebouge, institue son clin d’œil pendant l’hymne national et crochète savamment pour transmettre le cuir avant la chute… on adore. A l’origine de deux essais l’Australo Fidjien assure sa place.
Idem la troisième ligne du tonnerre de Sidney : à la barre Capt’ain Smith… aux manoeuvres Big Palu, et super Elsom qui plante ses 5 pions… une des meilleures troisième ligne du moment. Sharpe impec, Horwill de mieux en mieux… marque son essai, l’œil retapé y voit plus clair. Souvenez-vous ci-joint l’amoché du carreau, après la châtaigne d’Imanol. Giteau plaque comme un fauve, précis des pinceaux trouve touches de quarante mètres et passe tout sans trembler entre les poteaux. La doublure concurrente de Mortlock, Cross… qui du reste plante un essai après un super boulot de Tuqiri, semble en mesure de supplanter son capitaine… à voir. En somme, les trois quarts Aussies sont de farouches défenseurs, Barnes, Haynes vous secouent les ventricules sans ménagement.
Belle empoignée ce match, un vrai plaisir, qui présage d’une revanche de haut niveau en NZ samedi… on jubile d'avance.

Du vrai rugby tout ça… pas du chez nous mou du bulbe, des cannes, sans inspi de rien. Cet appétit vorace des joueurs du grand sud pour colorer notre poussif championnat ne nous inspire rien qui vaille. L’Unesco devrait déclarer ces pâtis lointains patrimoine Mondial de l’humanité. Boycottons la venue de ces mâles, préservons leurs cultures sans égales en ovalie. Qu’ils restent en leurs terres pour servir de modèle à notre vieille Europe. Vont se gâter la viande icy. Qu'ils rappliquent juste avant la retraite définitive ok, pas en plein jus. Sommes total-contre les délocalisations en la matière... on connaît les dégâts qu’engendrent ces frénétiques courses au grisbi… rien à espérer pour cet art suprême, bien hélas... comme ailleurs.
© Le Pilier


PS : Pour du plus près de match, lisez ici, vous connaissez sans doute... avec de vrais morceaux de news, in situ.