10 octobre 2007

VICTOR MATFIELD AU ZENITH


L'intouchable sauteur
La fin de la Tasse du Monde est proche, comme le traduit notre programme interne. Indépendante, la désopilante machine et porteuse de quelque message qui sourd de l’apparente dérivation sémantique, comme une juste remise à niveau, nous plaît. Si faites donc traduire World cup par le cybertranslateur Google, il vous sert gracieusement une Tasse du Monde en un simple clic. Le contenu ? Un subtil mélange de bouillante eau, de savante ironie, de véri-thé parfumé aux aromates sélectionnés par les plus affûtés des critiques et professionnels de l’ovale gazon, herboristes patentés des pâtis majeurs, qui ne mâchent ni les mots, ni les chewings à la chloro, et ne font que vous livrer le meilleur des breuvages pour peu que vous ayez le percutal bien fait, le palais raffiné. Même la machine en est, donc, a son entendement et son humour propre… et si elle peut se tromper, elle ne sait pas mentir. Elle est de ce fait la compagne fidèle du groupe et participe de nos spéculations. Donc, la tasse prise, assimilée, confortables en nos gros clubs aux accoudoirs meurtris, le Pilier et son aristocratique tribu vous propose céans, une sélection des meilleurs joueurs de la CDM 2OO7. Ces hommes, dont nous dresserons un tableau succint, feront partie de cette équipe qui rencontrera la Jupiter Team en d’oniriques lieux, accessibles à nos seuls idéaux.

Un projo donc premier et sans raison particulière de l’être, sinon qu’il faut bien commencer par quelqu’un, ou, peut-être, comme le plus élevé des mâles du gazon. Un joueur hors des communes tailles. Un double mètre d’élégance pour un quintal dix d’aisance technique, venue des Sud-africaines terres. Sans doute le maître des airs de cette CDM si on en juge par cette capacité à chiper la balle à l’adversaire en touche, comme à s’en saisir quand le lancer est pour son équipe...

1977, donc, en pleine tournée des Sex Pistols, quand BB Phoque pleurait sur nos écrans du massacre honteux des fourrures maculées de sang, l’année même de la mort de Jacques Prévert, naissait le grand beau brun Sudaf, au soleil de Pietersburg, la ville de Petrus Jacobus Joubert, héros de la bataille de Majuba contre les Britanniques, pour une destiné ovale dans un lieu très conservateur, planté d’Afrikaners. Le petit a doublement grandi au milieu de cette chaleureuse et tendre confrérie. Charpenté pour soutenir la mêlée, il devient seconde poutre des Blue Bulls, et devrait rejoindre Toulon à la saison prochaine pour un contrat avé grOsse signature. Très bon lecteur du jeu, il a autant de tête que de bonne technique, évite, anticipe, percute et récupère des ballons avec une élégance qui n’était pas la vertu première des Sudaf jusqu’à ces derniers temps. Mais les choses ont changé. Cette équipe a de la vivacité et ses moments de grâce, comme nous le disons depuis le début de cette tasse. Permettez l’appropriation de cette traduction, mais la machine participe du jeu, et par simple respect, valeur fondamentale que le rugby défend, nous lui donnons sa part en vous rendant la vôtre.

Victor Matfield donc, remarquable dans les airs comme dans le mouvement est un seconde ligne plutôt atypique en ce sens que son jeu s’apparente à celui d’un troisième ligne centre. Habile des paluches il forme, avec Botha, l’une des meilleures secondes lignes de l’ovalisphère, sinon la best.
Ils seront là, tout deux, contre les Argentins qui ne semblent pas pouvoir rivaliser avec les Springboks, si l'on s’en réfère à leur dernière prestation contre les chardons, et jeu de trois-quarts indiscutablement inférieur.
Jake White l’entraîneur semblait plus confiant avant le match contre les Fidjiens et prétendait qu’il n’y aurait aucun problème ayant toujours maté les Pumas. Plus mesuré cette fois, même si en son fort intérieur ya pas photo.

Comme d’accoutume cependant, en ce lieu de juste mesure, les pronostics ne font pas loi et tant que le match n’est pas joué, orienté, prédéterminé, on ne peut jamais savoir qui va l’emporter…
Mais faisons confiance au soleil Africain pour nous ravir d'étincellantes combinaisons.
A vos écrans totals.
© Le Pilier

09 octobre 2007

NOBLES ALL BLACKS

La forme et le sacré
Au-delà du plaisir de voir ces joueurs des îles pacifiques, les tri nations majeures du rugby, et quelques savoureuses phases de jeux, cette compétition CDM n’a jamais suscité chez nous un enthousiasme débordant. Dès qu'enjeu trop prime jeu, sommes fuiteux. Car malgré un savoir protecteur des tenants, aboutissants, éco, noyaux, pèze au kilo, un certain malaise sourd de toute façon des profondeurs de notre simple nature.
Pour tout avouer, c’est la première fois que nous suivons intensément les phases finales de ce tournoi mondial. A raison. Car même si la seule esthétique prévaut en nos colonnes, on ne peut totalement se départir des effets décolorants que certaines facéties conditionnent. Ne sommes pas Talleyrand, n’avons pas la stature des hommes diplomates qui savent froidement garder tête en tous cas, quand cela touche nos pâtis favoris.
Certes savons beaucoup, et, si peu nous renverse, sinon la beauté suprême d’un tableau, le souffle de quelques vers, la divine proportion d’une architecture, la maîtrise d’une prose, d’un mouvement de corps, la volupté sonore d’un musical moment, la poésie d’un Kurosawa, la pensée bien menée, d'un philosophe, d'un mathématicien, d'un artisan, d'un quelconque bonhomme… chercheur au juste ton réenchanteur des mondes, la grâce d’une femme, sa douce et pleine intelligence, la clarté d’une aurore que la sottise trop hélas obombre… le croissant fin et clair parmi les fleurs de l’ombre… et quelques multiples encore, diaphanes simplicités que nos vies peuvent atteindre…
… si peu donc nous renverse, beaucoup en revanche nous atteignent de ces horreurs sans nom que l’histoire dans son humaine folie, perpétue ça et là, pour le malheur d'un grand nombre.
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Mais aujourd’hui c’est la fête en notre hexagonale ovalie. Youpi !!! Ne brisons pas le rêve. Ce rêve n’est pas le nôtre, car plus que tout, en ces terrains majeurs, aimons la probité comme la vérité, la rigueur fantaisiste, la règle respectée, l’arbitrage sévère, souple mais pas aléatoire.
Or en ce dernier lieu il y a matière à dubitation, et de quoi se répandre. Le rugby dans son fond, et digne signifiant, si huitième art pour nous, ne peut en aucun cas se permettre d’osciller pour garantir des victoires douteuses, soufflant à ses vertus un bien mauvais parfum. On connaît la musique, on n’aime pas les couacs. La partition n’a pas la saveur des grandes symphonies, même si elle semble plaire au plus grand nombre, aux aveugles, aux sourds, comme aux étourdis.
Ok ya du plaisir pour tous, à chacun de le prendre où il peut.

Les Blacks que l’on pratique depuis plusieurs années, visionnant tous les matchs des tri nations, la plus belle épreuve à nos yeux, n’ont jamais, jamais, appliqué une telle stratégie. Qu’est-ce à dire ? Après une entame de match parfaitement maîtrisée, ils lèvent le pied de façon surprenante. Se débarrassent de la balle, et concluent un match pick & go, traversant tout le terrain, en étant mené au score jusque dans les dernières minutes, pas même tentant un petit drop. Jamais n’avons vu ça, jamais pareille faute qui ne peut que nous conforter de penser ce que l’on doit penser, d’affirmer ce que l’on sait. Pas d’erreur possible.
Nous ne reviendrons pas sur l’en-avant patent qui provoque l’essai de Jauzion, dont personne ne parle sinon quelques rares. Un consensus général semble occulter la chose. Ok ne regardons pas ces erreurs bénignes, arbitrons à la légère, orientons sous entente, fi de la règle d’or. Tout devient donc possible, on savait ça.

Que nous reste-t-il pour participer encore de ce rugby qui nous tient ? Un seul lieu, impénétrable, compagnon éternel des solitudes reines, divin, secret, ineffable, où comme l’écrivait le noble philosophe et Wittgenstein de nom, l’éthique et l’esthétique sont un. L’éthique est transcendantale, il est clair qu’elle ne peut s’exprimer. Elle se constate au mieux comme l’esthétique parle et montre ses prouesses quand un individu, un groupe, organisent, façonnent de manière subtile des formes inattendues.

Le premier essai des Blacks était superbe. Une perfection collective que seuls les Boks en ce moment peuvent atteindre. Quel souffle, quelle audace, quel plaisir de voir jouer ces hommes, suiveurs, pénétrants, se passer la balle avec une telle aisance, un tel esprit de groupe. L’adresse d’Ali Williams, la vigueur de Mc Alister, la force des avants et d’autres phases encore nous garantissent de toute manière un plaisir, un frisson, que seul le vrai rugby dévoile.
Ces joueurs ne trichent pas, même s’ils font des fautes, ils n’écroulent pas les mêlées comme lors du match des Bifs contre les Australiens, ils sont réglos, n'ont pas cherché un seul instant l'excuse de l'en-avant pour expliquer leur défaite, sont honnêtes, et pratiquent le plus beau rugby de la planète… Tous leurs matchs sont excitants, s'ils en perdent un petit, ils n'en restent pas moins les plus grands... talonnés on peut dire par des Sud-africains qui étant moins bourrins, ce que l’on attendait depuis des lustres, ont grandement amélioré leur jeu qui s’impose à nous plaire.
Pour nous donc le beau jeu, le reste n’est que molle, pâlote garniture... pour qu’on soit satisfait il nous faut donc un plat, solide pour l’estomac.

En attendant la suite, sans passion dévorante, car la tête voit mieux quand l’œil a de l’empan.
© Le Pilier

08 octobre 2007

PUMA, RONRON ET MOU CHARDON


Trois-quarts = Deux tiers
Dimanche soir pantoufle. Sophie en robe de bain, bichon sur les coussins… le matou ronronnant ses croquettes sur canap Mickéa, rêvant à quelque ratibus des fables de jadis… et bien sûr l’écran plat, bien plat, pour diffusion d’un mortel ennui prévisible.
Yavait le choix entre DVD spécial mifa, le gendarme à St Trop… grand moment de culture 7ème art… et s’installer pépère en soporifique posture, à mater le dernier quart de finale, Argentine vs Ecosse, pour un sommeil des plus profonds en attendant la reprise du Lundi tristoune. On s’attendait au pire, et le pire survint.
St Tropez est plus ensoleillé, le Pilier s’est quasi fourvoyé, l’avoue, en s'endormant bien tôt. Dès 21h30, la paupière pesante, avons souffert de garder contact avec le pâtis, tant le Chardon sans épine, le puma cacochyme ramollissaient notre désir d’éveil pour conserver au week-end ce prolongement connu, prisé des écoliers.
Quand le 8ème art atteint ce niveau d’audace et de vivacité, les chandelles font office de marchands de sable, et les avants nounours, de mouvements paternes, attendrissent nos tempéraments jouteurs, ébranlant notre résistance d’un bonne-nuit-les-petits-la-semaine-est-finie, affligeant. Le kilt c’est bien pour les valseuses, ou berceuses, pas pour les chaleureux bastons.

Que dire donc de ce match sinon rien !!!
Campese, l’emblématique ailier Australien, autrefois cavaleur et planteur d’essais hors des normes saisonnières, dans un réquisitoire percutant présentait cette rencontre comme du non rugby, présageant qu’il fallait s’attendre au pire. Certes les signes avant-coureurs avalisaient la prescience de l’Aussie, comme la nôtre, quand nous en rendions compte en ce petit moment d’affliction. C’était nul, voilà tout. Les trois quarts écossais, comme les argentins sont plus prés des deux tiers... Fi du kilt avaricieux, puma en descente de lit serait mieux.
Le score endormi : 19-treize ma sœur Thérèse… pour les Argentins, sans teint.

Pardonnez notre tabulaire bafouille, mais l'ennui gagne encore.
© Le Pilier

07 octobre 2007

HONNEUR AUX FIDJIENS


Majeurs Sudafs
Nobles Fidjiens s’inclinent devant la force des Sudafs… dans le dernier quart d’heure.
De très belles phases de jeux. Smit, flanker Sudaf, est à n’en pas douter un des meilleurs à son poste. Soutenu par un pack réaliste, puissant, le royal Matfield de notre sublunaire équipe, un Botha complice, une première ligne dont on connaît les pesants piliers, l’inamovible nonos du Randt, le Jannie du Plessis, aux ancêtres probables Hugenots descendants du théologien Philippe, ami d’Henry IV, chassés de la maison de France après l’inconséquente révocation de l’Edit de Nantes par notre Roi perruqué Louis XIV… le blondinet 7 et Springbok de naissance, fait donc une saison monumentale, plaque, galope et plante deux essais contre l’équipe la plus audacieuse de la CDM. Un sacré gaillard plus subtil à notre goût que le Shalk Burger de notre article, dont on disait tout le bien mesuré…

Belle équipe Sud-africaine, en tout cas, la plus régulière peut-être pour des passes au cordeau, très vives, aux attaques rapides comme des antilopes. Pardi !
Montgomery s’intercale toujours en pleine vitesse, Steyn bien que jeune est talentueux, transmet des balles après fixation voire prise d’espace pour des trajectoires dessinant un champ de possibilités gagnant. Certaines phases, pour ne rien vous cacher, nous filent cet ineffable frisson, celui-là même qui garantit notre intérêt majeur pour le rugby. Le travail des avants nous fascine tout autant, quand la régularité, la soudure, l’évitement vont de paire avec la force, la technique, le suivi et l’habileté des paluches.
Leur zailes méritent un Z, car si Habana ne marque pas dans des courses zélées, survolant le pâtis, c’est son coloré de compère Pietersen qui s’en charge. Ce fut le cas tout à l’heure.

Mais quelle équipe Fidjienne !!! Les Sudafs, un moment endormis, ont dû se remuer le train pour clore un match ouvert, et l’emporter au final 37- 20.
Ces cavaleurs des îles, pratiquent un jeu peu orthodoxe fait de passes incessantes, de courses intempestives, de culot, d’audace et d’abnégation malgré une fatigue en fin de match, très pesante. Certes ils n’ont pas les moyens des riches nations du rugby, sont moins techniques, moins forts devant… quoique… moins de matchs internationaux que les gros calibres, mais compensent par une vista, une fougue, un courage peu commun, à l’instar du capitaine Rauluni, qui motive et insuffle un rythme soutenu à ses troupes comme l’excellent et solide demi de mêlée qu’il est. A trente cinq ans, chapeau bas !!! En sus et surtout, ils ont de belles têtes. Hors quelques fautes de mains, inhérentes à l’engagement, parfois précipitation, ils ne se débarrassent jamais de la balle au pied, comme on aime stratégiquement le faire en nos contrées. C’est un vrai plaisir ces attaques à tout va. Le score en est témoin puisqu’à 20-20, étaient menaçants jusqu’au dernier quart d’heure. Bravo les braves. Souhaitons un réel soutien à ces îles par les instances internationales. Car l’on doit souhaiter selon toute justice que ces belles équipes participent de tournois qui pour sûr les placeraient dans de meilleures conditions pour affronter les grandes nations du rugby. En ne leur pillant pas leurs meilleurs joueurs, en leur proposant un soutien technique digne de leur potentiel, en les assurant de finances conséquentes… même si l’argent ne fait pas le joueur, il réconforte les jouteurs.

A ce propos et manière de souple digression, qu’en est-il de nos départements paradisiaques, Nouvelle Calédonie, Marquises, Tahiti etc... aux arbres à Bounty, cocos, plages à photos... nantis à n’en pas douter d’hommes forts de cet acabit ? Il doit bien y avoir en ces contrées lointaines et pacifiques de solides et racés gaillards qui pourraient à n’en pas douter alimenter notre championnat, notre équipe nationale d’une vigueur singulière, d’un feu de tous les diables… Où sont-ils ? Que font-ils ? Les délaissent-on ? Donnez réponses, si savez.

On se quitte quelque temps pour l’autre et dernier quart, entre ces surprenants Pumas et des Scots peu convaincants.
Nous reviendrons sur le match France vs All Blacks, dans une tribune bien pleine.
© Le Pilier

PANEM, CIRCENCES ET DÉMOCRATIES


Un grand moment
Haut la Juvénale locution.

Belle défaite des Blacks, menée de main de maître.
Non le Pilier ne jouera pas les rabat-joie…
Non le Pilier ne pensera pas un instant que les rois du pâtis ont superbement perdu…
Non cette stratégie incongrue ne nous semble en rien convenue…
Non ce rien d'en-avant de deux mètres, précédant l’essai de Jauzion ne saurait ternir ce moment d’allégresse.
Non à la simple idée d’une distribution nécessaire…
Non à tout ce qui n’est pas la réjouissance, folâtrie, facétie… badinage, bon vin et confettis…
Non à tout qui n’est pas le super, le fort, le big et le culot, l’audace et le yoyo.
Non à la vérace eau de javel qui ternit le coton des étendards, le feutré du buvard, encré noir …

Un seul mot afférant pour nos multiples sentiments, rendra compte de notre belle humeur du jour et partant concentrera notre lectorat le plus raffiné sur le frontispice de notre monumental édifice.
Comme l'affirme la charmante présentation, tel l’oracle de Delphes, en notre lieu d’esthétique, sis en haut de page du Blog, le Pilier majeur, n’aura pour seul et signifiant maître, qu’un inconditionnel, bondissant, fondamental et sonore BRAVO!

C’est bien fait, judicieux, remarquable, c’était beau ! Si le zazen insondable, dictame de nos passionnants engagements n’atténue le joyeux effet, on ne peut que savourer ce moment guilleret et rendre grâce à notre Dieu d’élection de nous gratifier de son évident soutien. Merci pour cette leçon de maintien qui fait du Pilier ce qu’il est.

Nous reviendrons sous peu à l’esthétique du choc, mais deux autres quarts de finale nous imposent du suivi et le soutien de notre attention.
A suivre donc.
© Le Pilier