22 août 2008

LE PILIER CORTEX


Ça pluie bien. De vraies gouttes profuses à mouiller nos élastiques. Une belle journée donc, à nous ventiler le cortex de savantes spéculations philosophico architectoniques, au bureau installé, comme un prince théseur dominant ses multiples sujets dans une farandole joyeuse d’analogies, grisant de son rythme soutenu un entendement volontaire. En plus popu, on s’entretient à cogite... en plus précis, on taquine la cause épistémo, copine élective de votre phénoménal Pilier. En tof, une parcelle de notre occiput en action... astrocytes entoilant des constellations nouvelles, saturées d'idées fraîchement géniales.
Profitons cependant d’un petit moment de vacance pour rassurer une amitié qui s’est plainte hier, une fois de plus, de notre succinct compte-rendu de la dernière joute Boks vs Blacks. « Tu te foules pas le Pilier » « T’es au minima » « Dix lignes à peine » « Tes bafouilles se ramollissent » « On veut du sus ! »
Voilà uniment les propos tenus par cette gente vouleuse de plus, comme l’époque l’exige... qui du reste(la gente vouleuse de plus) se pavane avec son Ange bambin, en nos ancestrales terres Cathares, visitant nos chateaux. C'est assez d'émotion direz-vous. Que nenni, on veut du sus à satiété, car l'holiday sans le Pilier, c'est pas l'éden dans la chambrée. Ensoleillé à point, doux comme un roc malin, sémillant comme une ivresse, prodigieux comme nature en liesse, enchanteur comme un Merlin, tirailleur alcalin au baldaquin, savoureux comme un fruit vitaminé, simple et roboratif... comme un if... voilà ce que l'on dit quand on nous veut copiner.
Ok, Ok !!! Assumons les effets !
Aussi, afin d’obvier au désenchantement d’ycelle (vouleuse de sus), comme de quelqu'autres aussi fanas de nos bagatelles, causé par notre soi-disant désinvolture, jurons sur les plus saints volumes, en génuflexion courbeuse devant les Dieux respectés, que serons plus bavard pour le match qui s’annonce entre les kangourous Aussies et les Boks callipygeant encore Fanny... La belle doit avoir son compte, car toute l’équipe est fautive et chacun se devait de faire pénitence, partant griser la mousmé pour lui faire oublier la piquette du week-end dernier et retrouver des chemins plus méritoires.
Bref, ne lésinerons pas sur nos impressions d’après match, serons plus exhaustif, plus existentiels, plus là… afin d’honorer cette compréhensive attente de notre lectorat le plus fidèle.
Demain donc, en direct de Sud Afrique, 15 h PM, sous le soleil exactement, serons de pâtis, attentif et frais si toutefois Sophie (qui en pince pour Percy), Justine (revenue au bercail) & Julie (rêvant toujours de Matfield), nous laissent notre compte ronron durant la nuit qui s'annonce.
© Le Pilier

LA RAISON DES PLUS FORTS...

Est souvent la meilleure
- 19 à zéro pointé, ça la fout mal quand même…
- Tu sais ce qu’on raconte Victor, c’est pas la victoire qui compte, c’est la manière de jouer !
Un temps se passe… l’occiput de Victor rouroune, les neurones au taquet, la pâteuse langouse s’élance et dans un souffle alcoolométrique déclare.
- Ce n’est pas une raison pour jouer aussi mal ! (Authentic)

Voilà en substance ce que l’on pouvait entendre dans un rade embrumé de Johannesburg samedi soir après la ratatouille de l’après midi. Non sans humour ce petit dialogue entre deux autochtones… n’en partageons cependant pas la clausule. Les Boks n’ont pas si mal joué… bien qu’auteurs de nombreuses fautes. Mais les Blacks surdominent quand c’est nécessaire, on sait ça et quand les enjeux politico-médiatico-économico-spectaculo-trompeurs ne se substituent pas à la vérité du pâtis, on peut leur faire confiance pour montrer, s’il était nécessaire, qu’ils sont bien la meilleur Team sublunaire de tous les temps.

La CDM pour tout dire, ça nous poile les zygomats. Car quoi, une compète où les trois grosses zéquipes de l’hémisud ne se rencontrent même pas avant les demi finales… c’est forcément du flanby. Au jeuzos, au moins, avant la finale d’un cent mètres, tous les meilleurs cavaleurs se mesurent entre eux… et ceux qui restent sont forcément les plus rapides. C’est un marché équitable. Les tri nations idem… un marché équitable. On s’empoigne en allez-retour, et le vainqueur de l’année est le plus en forme. Il n’y a pas d’ambiguïté. On aime ça. Si un match est volé par flottement arbitral, il y en a d’autres pour se rattraper… ça réduit donc la part magouilleuse à sa dérive minimale. Un garde-fou appréciable qui fait de cette compétition ce qu’elle est, la plus juste et belle en ovalie.

Pour clore cette bagatelle, vous livrons une des raisons princeps de l’hégémonie Néoz. Matez. Piqué sur les Wiki stats, ce petit tableau qui en dit beaucoup. Parmi les 12 plus capés de l’histoire du rugby international, pas un seul Black. Pardi, ils s’en balancent de ce genre d’inane concours. Ce qui les intéresse c’est le jeu. Pas le papy qui traîne sa pantoufle jusqu’à plus cannes… usurpant la place d’un plus jeune et frais comme savons le faire en notre hexagonale contrée. Chez nous c'est copinage coopté... la valeur suprême ? les p'tits zamis cireurs de semelles !!! Le tableau ci-dessous en dit long. Nous souvenons encore de la phrase d’un membre de la FFR direction, rêvant un an avant la CDM de voir Pelous tenir le trophée Webb Ellis. Que le joueur soit nul il s’en balançait le gazier, c’était lui qu’il voulait… point c’est tout. On connaît la suite.
Les Blacks ne prennent que les plus en forme et ne participent pas de ces records qui n’amusent que les neuneus à dorures, les emmanchés du cortex… ces bananes de journaleux fleurs de nave qui prennent les vessies pour des constellations, leur raison poussive pour des lampions… palabres badernes, pour des lanternes… qui sont prêts à dire n’importe nawak, pourvu qu’ils émettent un son, seul gage à leurs yeux d’un sentiment profond d’existence.
Depuis plus d’un siècle qu’ils dominent le rugby ces Blacks on pourrait prendre exemple, non ? Montgomery « fêtait » sa 100ème sélection… par une Fanny lors du dernier match. Il n’est du reste que remplaçant demain. Devrait stopper tout le surfer à gisquettes… n’a plus la grande forme… en sus, une saison en top 14, ça vous gâte prématurément ce jus de dernière jeunesse.
A bons entendeurs.
© Le Pilier
Australie George Gregan 139
France Fabien Pelous 118
Angleterre Jason Leonard 114
France Philippe Sella 111
Australie Stephen Larkham 102
Australie David Campese 101
Italie Alessandro Troncon 100
Pays de Galles Gareth Thomas 100
Percy Montgomery 100
FranceRaphaël Ibañez 98
France Serge Blanco 93
Pays de Galles Colin Charvis 93

Les sélectionnés du Week-end

South Africa: Conrad Jantjes; JP Pietersen, Adrian Jacobs, Jean de Villiers, Jongi Nokwe; Butch James, Fourie du Preez; Tendai Mtawarira, Bismarck du Plessis, CJ van der Linde, Andries Bekker, Victor Matfield (capt), Schalk Burger, Juan Smith, Pierre Spies.
Replacements: Adriaan Strauss, Brian Mujati, Joe van Niekerk, Luke Watson, Ricky Januarie, Francois Steyn, Percy Montgomery.

Australia:
Drew Mitchell, Peter Hynes, Stirling Mortlock (capt), Berrick Barnes, Lote Tuqiri, Matt Giteau, Sam Cordingley; Benn Robinson, Stephen Moore, Matt Dunning, James Horwill, Dan Vickerman, Rocky Elsom, George Smith, Wycliff Palu.
Replacements: Tatafu Polota-Nau, Al Baxter, Hugh McMeniman, Phil Waugh, Brett Sheehan, Timana Tahu, Ryan Cross.

16 août 2008

FANNY BOKS


Ben voilà, c’est fait… domination et victoire parfaite des Blacks 19-0. Les Boks embrassent Fanny… pas désagréable à ce qu’on dit… bien roulée la petite… faut voir. Trois essais NZ à rien. Sont supra dominateurs dans tous les compartiments malgré les ratés d’arpions du père Carter, qui n’a pas réussi une seule pénalité sur 3 tentatives. Foirage complet des pinceaux, en sus de deux drops contrés. Qu’importe, il plante son essai sur le dos… un beau geste
technico-acrobatique.
Sont prêts pour le tournoi galactique les NZ, car au sublunaire pâtis ya personne à la hauteur. Champion du monde toutes catégories, le rugby de la toujours nouvelle Zélande surdomine, s’adapte à toutes les époques, tous les vrais défis. Chapeau et confettis !
© Le Pilier

14 août 2008

LA BASTON SACRÉE


Aux fils de Grossebaf
Plus initiatique qu’un plongeon aoualpé dans les fonds baptismaux… plus hiératique qu’une bénédiction papale, urbi orbitale au st Pierre balconnet… plus fondateur que la mort de JC… le Jules César des romaines contrées… plus subtil qu’un étripage de barbares déferlant sur l’empire… plus gracieux qu’une razzia Viking en Normande country… plus délicat qu’un pilori… plus mouvant qu’un Ucello aux batailles de San Romano… plus gros qu’un cachalot… plus savoureux qu’une avoinée d’étalons… plus judicieux qu’un massacre au pilon… plus farouche qu’un troupeau de grognards en campagne d’Austerlitz… plus magistral qu’un blitz… plus beau que la symphonie des passions… plus bio que l’atomique déflagration… l’évènement prestigieux s’il en est, le seul jeu qui peut réellement nous faire croire en l’évolution, nous transporte, nous enjoie, nous astique l’entendement, nous survolte, passionne nos mousmés,
un match des tri nations
quand deux équipes sont au zénith de leur art.

Un des très rares lieux où l’homme est un homme, impavide, frondeur, honnête envers lui-même, solide et subtil à la fois s’il excelle… où sa violence intrinsèque ne s’exprime qu’au terrain majeur, strictement encadrée par la règle que chaque rugbyman digne de ce nom se doit de respecter à la lettre. De la violence oui, acceptable, nécessaire, fondamentale, vitalisante qui ne déborde jamais de son cadre, n’effleure jamais l’innocence, le faible, le démuni, ne s’acoquine pas avec l’injustice, le mensonge, le factice. Quoi de plus beau que l’affront facial honnête, sans fourchette ni surin, sans zobus ni gourdin ? Qu’un beau placage vous bousculant les tripes à faire scintiller les constellations, qu’un ruck percutant à travailler les jambons, qu’une franche giflée, qu’un raisin ruisselant sur un cuir d’ecchymoses… qu’une passe généreuse et précise dessinant des géométries fugaces dans le rectangle verdoyant… qu’un centre ouvrant l’espace, qu’un pilar généreux supportant tel Atlas son joug éternel, stoïque et franc, aux premières lignes de l’affront ? Le père Odin lui-même acquiesce, encourage et protège ces fils de Grossebaf, nobles batailleurs dont les druides nordiques chanteront éternellement les louanges.

Toutes les guerres devraient se régler sur le divin pâtis, lors d’un match de rugby… entre hommes comme on dit. Là, et là seulement, on parlera d’évolution ! La VIOLENCE ENCADRÉE, canalisée, cramponnée au cortex qui oriente son débordement, choisit la cible, impose la mesure, comme gage de la maîtrise de soi, avènement de la raison, du juste tampon… faisant honneur à la patience divine du grand créateur, qui attend dans son coin depuis des millénaires, les preuves efficientes de notre prétendu savoir. On a pourtant croqué… pas encore digéré visiblement, le fruit savoureux de l'arbre emblématique.
Bref, les tri nations, c’est le père, le fils, le saint esprit des bastons… de la chicore et des marrons… une palette colorée, expressionniste, pour un tableau de maître, toujours renouvelé. Samedi donc, à bienveigner ce jour sacré on se dispose. Alléluia !
© Le Pilier

13 août 2008

TRI NATIONS / ÉPISODE 6


Samedi absolu
Terminé les petites gâteries… les matchs paradeurs comme celui du week end dernier… fini le simili, le trop gros rugby déroustant les petits… c’est bien pour apprendre, moins pour l’excitation, hors bien sûr les figures somptueuses proposées par des Boks en grande maîtrise. Moins de jolivetés sans doute lors du match qui s’annonce bitouine Boks & Blacks… là c’est du mastoc. Un Samedi absolu* donc, saint si préferez. L’équipe des Blacks est la même que lors de la dernière rencontre… chez les Boks Montgomery bien sûr pour sa 100ème sélection débutera le match, un cadeau attendu par les gisquettes et ses fans. Du Preez retrouve la mêlée, normal c’est le meilleur. Plus subtil que Januarie en tout cas, malgré ce que peuvent penser les profanes en la matière qui s’étonnent du fait. Burger est de retour… sommes pas convaincu… vaillant le gus mais son rugby n’est pas assez maitrisé… il nous rappelle la vieille époque des Boks… trop violent… trop fada. Ces temps sont révolus… ont plus de tête maintenant les Sudafs, sont plus stratégiques, moins bourrins.
Shalk Burger, joint que sa vaillance soit hors norme, n’en pêche pas moins à se livrer sans mesure dans des contacts parfois limites. N’a pas la classe d’un Matfield, ni la présence en attaque d’un Spies. Peut mieux faire en somme. Botha pas là, cause genou à plat... mais derrière il y a de quoi. Sont pas limités les Boks… bien plus de quinze à pouvoir assurer en équipe nationale. Donc Samedi 15h au Cap, la grande parade des tri continue, l’air y sera pur, bienfaiteur, loin, très loin du brouhaha délire des pékins des jeuzos.
© Le Pilier
*Jeudi absolu : Jeudi saint. Ce jour là, dans la primitive Eglise, durant le Jeudi saint, on absolvait les pénitents publics

XV Sudaf: Montgomery; Pietersen, Jacobs, de Villiers, Habana; James, du Preez; Mtawarira, du Plessis, van der Linde, Bekker, Matfield (capt), Burger, Smith, Spies.
Banquette: Strauss, Mujati, Rossouw, Watson, Januarie, Steyn, Jantjes.


XV Néo-Zélandais : Muliaina - Kahui, Smith, Ma'a Nonu, Sivivatu - (o) Carter, (m) Cowan - So'oialo - McCaw (cap), Kaino - Willliams, Thorn - Somerville, Hore, Woodcock
Banquette : Mealamu, Afoa, Boric, Thomson, Weepu, Donald,Toeava