28 septembre 2007

GARE AU TONGA

La Rose contre un Roi
Le Tonga a son roi, la Queen a ses épines... le match de ce soir s’annonce percutant…
Affrontement royal en notre capitale, dans un lieu de circonstance, le Parc des Princes...
S’ils perdent, les sujets de la Queen et champion du Monde en titre, retournent à Buckingham se faire astiquer les palourdes… Va en falloir de la bouillante eau, celle qui donne un exquis goût à tout… la potion magique et savoureuse des Bifs… ils en seront gavés, Wilkinson en sera. C’est un morceau de chance, un couple de bon augure, roboratif… aussi loin que nous sommes concernés… mais sera-ce assez ?

La rose certes est flétrie, n’est plus toute grande ouverte,
Ses pétales vont souffrir dans le Parc sur l’herbette…
On va la piétiner, la secouer, l’occire…
Le Tonga intrépide, tumultueux zéphyr,
Voudra la dénuder, lui garder que l’épine.
La magnifique fleur royale et purpurine
Cache plus qu’on ne croit redoutable vertu
Et ce n’est pas encore, qu’elle se montrera nue…

Moui, c’est bien beau ces p’tits alexandrins à deux £ivres, mais en face ya du Tonga et c’est du solide… ya Lilo, ya Hola, ya Hufanga, Pulu… ya Vaki, ya Vaka, j’vous dit pas…
On retrouvera aussi le toulousain puissant, et sa léonine tête Fino Maka, avec joie.
S'ils gagnent, c'est la première fois qu'il vont en quart... un si petit pays contre le grand empire... c'est toujours excitant, on ne le niera pas.
Les Bifs ont un mauvais demi de mêlée, ça va pas aider… Robinson est absent… Il en voulait c’est dommage… plus tonique en tout cas que Lewsey. Mais retour de Moody, pas pour nous déplaire… il a du jus ce gars, et pas dans les chaussettes…

Le temps est très British, il pleut des vaches Anglaises…
C’est plus qu’une parenthèse, cette eau dans la fournaise.
© Le Pilier

27 septembre 2007

LE PILIER IRB


DOUZE C'EST ASSEZ
Une proposition, une espérance, un vœu pieux enfoncé dans l’ovale médium…
Un souhait réaffirmant notre valence esthétique, notre plaisir du beau geste…
Un désir de reconsidérer cette Coupe du Monde avec un équilibre acceptable des forces…
Le Pilier propose céans un vrai challenge planétaire qui réduira cette part trop prévisible de sortie de poule, éliminera ces ultra performances des forts écrasant les petits, fauchera cet ennui inhérent à ces monumentaux déséquilibres.
Une Coupe du Monde à douze équipes c’est suffisant. Plus juste, plus équilibré, plus tonique…
Car voir des Japonais écrasés en sushis, des Namibiens embrasser Fanny devant la petite Géorgie, des Portugais ensablés prenant une grosse rouste contre des Blacks à l’entraînement… ça va un temps, on peut aisément s’en passer. Allons directement à ce qui se fait de mieux et entretient un meilleur niveau de jeu, comme notre intérêt.
© Le Pilier

26 septembre 2007

LE PILIER NATIONAL


ON SE PLAINT DU PILIER
Des mécontents sans retenue, des rouspéteurs en tutu, de pointilleux tailleurs de torts reprochent ouvertement au Pilier son indigne tenue, son manque de soutien à nos cocorico boys… Des mails très condamneurs, infligent à notre boite une bien sale humeur…
Bien que noyés, il est vrai, dans la masse des inconditionnels, des laudateurs subjugués par une telle maîtrise, un sens du jeu hors des communs andoxas, à des années lumineuses de ces sombres analyses poussives et cire-pompons, lavasses, des blablas que l'on peut lire partout… touchés, certains l’avouent, par cette modestie que le savoir nous impose, par notre zèle délicat, intempestif, raffiné... ces dithyrambiques applaudis, aussi, provoquent chez nous, on l’avoue, un immense attendrissement, une affection fervente qui inonde notre cœur trop sensible et notre âme, jusqu’aux entrailles de notre entendement, de notre calebasse… bien que ces fervents soutiens disions-nous, nous encouragent donc à suivre notre voie, ces reproches n’en sont pas moins appuyés, et nous imposent une réponse adaptée. De plus, on prétend sans vergogne et sans droit, que nous éludons les questions de dopage, d’argent, d’arbitrage, d’arrangements qui ternissent par trop cette compétition majeure, ce rugby de jouteurs, affectent ses valeurs… que nous tapons toujours sur les mêmes et que ce n’est pas bien.

C'EN EST TROP et le Pilier palpite d’une telle mauvaise foi. Grand père s'est battu en quatorze, croix de guerre et blessures comme un autre en 40... dans nos familles on ne touche pas à l'héritage fondamental, au principe national, ce ne sont pas des petits malins qui vont nous faire la leçon!!! Comment ? Douter un seul instant du feu patriotique qui nous anime ? Nous, le va-t-en guerre des pâtis, le goûteur de ballons, le chantre du bel ébat ? Nous n'en resterons pas là !!!
Le Pilier outragé !
Le Pilier critiqué !

Le Pilier martyrisé !

Le Pilier ébranlé !
Mais le Pilier debout !

D'aucuns diront que sommes trop sensibles, nantis d'une hyperémotivité romantique, qu'importe, nous ne pouvons nous taire devant tant d’injustice, et claironnons notre indignation.
Touché, mais point à terre car le rein est solide, essentiel et majeur, d’une voix raisonnante au logos impulsif, nous nous écrions, malgré la charge fulgurante et sans hésitation:

NON !
Et pour preuve immédiate, que nous encourageons notre équipe, et partant muselons ces bouches mécontentes, tricolorées de fiel, de colère, et de passion mordante, nous nous rallions à la cause première et d’un souffle tonique et batailleur, proposons ce chant martial, un des seuls que nous entonnons...

ALLEZ LES BLEUS!
ALLEZ LES COUPS!
ALLEZ LES HEMATOMES!

Si l’on secoue toujours les mêmes occiputs, c’est par prévenance, par délicatesse, par amour du prochain, n’ayons pas peur des maux... Mais comme le disaient jadis nos vénérables bêtes et Shadoks d’ambition, pour qu’il y ait le moins de mécontents possible il faut toujours taper sur les mêmes. Le Pilier philosophe, comme on sait, respectueux de l’humaine sagesse, appuie mais parle juste, sachant que si ça fait du mal, c’est que ça fait du bien… dixit prof Shadoko.


Et puis, si critiquons ce jeu inconstant des bleus, ces passes molles comme des figues, c’est qu’il y a de quoi. Regardez les All Blacks, les Aussies, les Boks, les Fidjiens, Samoans, les Argentins, les Tonguiens, et beaucoup d’autres... sont better leurs ogives… même celles des Bifs sont souvent dynamiques, malgré un jeu bien terne. Il y a au moins ça. Wilkinson a beau geste, sa passe est remarquable.

Derrière ces faces d’hommes au corps solide, au courage affirmé, nos joueurs sont bien jeunes, ne l’oubliez pas, et ont besoin d’un guide, qu’ils n’ont pas. Ils ont des qualités, c’est un fait, mais la fougue doit avoir une tête, la tête un sens du collectif, un collectif solide fort d’une stratégie… La course une trajectoire, la trajectoire pour un corps qui s’échappe, et ce corps une passe, au final, qui propulse et trompe l’adversaire, car le ballon fusant ira toujours plus vite qu’un homme galopant…
Le fort doit contourner l’obstacle, pilonner d’autres fois… matez encore les Blacks, ils évitent souvent et parfois ils pénètrent, Ali Williams est fort, comme Chris Jack, pivotent sur eux-mêmes et gagnent quelques mètres mais ne systématisent pas le rentre dedans, ce qu’on fait… Ibanez est bien sympa mais il ne fait que ça, d’ailleurs on le surnomme le taurillon… il baisse trop la tête au lieu de la lever… tout est dit… c’est stupide et fatigant ces charges qui amusent ceux qui n’y pompent rien… Chabal est solide mais se plait dans ses propres vingt deux à percuter de front un adversaire, c’est ridicule, la balle doit vivre. C’est le but. Quand on est prés de l’en-but adverse ok, on s’arrache, mais on doit garder tête. Souventefois quand les petites équipes sont prés de marquer l’essai, à peu de mètres de l’espace convoité, les joueurs ne voient que cette ligne qui les hypnotise... ils en oublient le reste, les coéquipiers, le jeu à proprement parler, n'intuitent plus... les Blacks ne font pas ça. Mieux que d’autres, ils existent chacun dans la totalité... par le groupe, pour le groupe, pour la totalité, ne font qu’une seule et même entité. Ils lisent le jeu . C’est pour ça et d’autres choses moult fois exprimées en ce lieu, qu’ils dominent le rugby. Ils sont forts et fluides, très collectifs, très proches, très suiveurs, très singuliers. C’est le ballon qui prime, pas celui qui le porte. Et tout cela s’apprend, se répète, s’impose.

Les Bleus n’ont pas de tête dans le staff… Laporte n’y pane rien. Rien ! Exsangue le gus, n’a semble-t-il compris que la défense, et encore, c’est un Anglais qui s’en occupe, le muscle, les tests physiques, le gros biceps. Mais ce n’est pas suffisant. On a les passes les plus moches de cette coupe du monde. Regardez Michalak, (ne parlons pas de celles de Jauzion... lamentablement affreusement moches de chez enclume), il coupe souvent la course des centres en envoyant le ballon en retrait, sur l’épaule, il la porte systématiquement avant de l’envoyer et retarde sa course, il la passe à des joueurs qui vont se faire contrer dès qu’ils la reçoivent… regardez que diable, ouvrez les yeux… Nous n’avons rien contre l’homme, ça va de soi, mais ce joueur avait des qualités, personne ne s’en est occupé, c’est un crime. Il n’est pas à l’aise à son poste, même s’il donne un bon coup de pied contre les Irlandais, ce n’est pas suffisant… Il fait plein de gaffes le reste du temps, il n’organise rien, n’influe pas sur le jeu comme Carter, Larkham, ou le jeune Barnes son talentueux remplaçant, sinon Wilkinson…

Pour les questions de dope nous n’allons certainement pas à nous affliger d’un tel état des lieux. Elle est partout, depuis un certain village Gaulois résistant encore et toujours à l’envahisseur… dans tous les sports, les grandes compétitions… le savons. Les journalistes infâmes et perfides jouent les surpris, attisent et condamnent quand ça leur chante. Les moralistes de toutes confessions, disent que ce n’est pas bien, parlent d'éthique mais regardent quand même, font la plupart du temps l'autruche. Le monde mate mais ne veut rien savoir de son propre rôle agissant sur ces états de choses. Les optimistes béats, qui ne veulent jamais considérer la dureté du monde, s’enveloppent d’un voile immaculé, d’une sainte auréole, croient que quelqu'un veille, qu'il y a des garde-fous, que les contrôles sont assurés, que bonux lave toujours plus blanc… se diront innocents, ne participant de rien…Un optimiste c'est un pessimiste qui a la pétoche... ya rien de pire.

Certes il n’est pas bon que des hommes s’augmentent, se détériorent avec des substances chimiques… Ils paieront le prix fort, ils le savent. Nous aussi. Vivrons pas vieux les gaziers, vous verrez. Ne sommes pas des solutions utopiques, mais constatons le fait. Voilà tout. Ecce homo ! Si on ne veut pas de ça, plutôt que de crier haro sur le dopé, proposons un vrai suivi médical à ces joueurs, à ces athlètes... ou ne participons pas de ces pratiques, détournons-nous du spectacle. Ne regardons plus les matchs, jamais… Dans nos démagocraties, c’est le nombre qui prime, pas l’éthique… c’est ainsi. Ne voulez pas, il n’y aura rien à vendre de tel. C’est l’achat qui fait loi, pas la proposition.
© Le Pilier

24 septembre 2007

BLACKS ARGENTÉS PLIENT LE KILT


Scott embrasse Fanny...
pour le meilleur

Comment reconnaître deux équipes qui ont même maillots, ou quasi ?
Pas compliqué. Quand ya d’l’essai, c’est du Néo-Zélandais.
Voilà en substance comment on pouvait s’en sortir lors du match All Blacks vs Ecosse. Une riche idée que ces tenues jumelles, à confondre Dupont et Dupond, Justine et infortune, potiche et carafon, rapine et grippetune, frisée et joli con… Enfin.
Les Blacks pas tout noirs, infligent la Fanny au kilts, même si d’aucuns diront qu’ils n’ont pas bien joué.
Faisons la part des choses que diable, jouter contre des seconds couteaux c’est pas la panacée… Les plus grands musiciens nous jouent des fausses notes, font des couacs…
On peut rater sa sieste même dans son hamac…et le beau Célestin aura beau gigoter, Sophie, c’est pas systématique, ne va pas s’envoler… Tout n’est pas réussite, tout n’est pas jouissance si t’es déconcentré.
C’est vrai Carter a le pinceau qui déjoue, il ne passe plus tout… le grand Ali Williams a perdu des ballons, mais il plante un essai magistral, façon Chabal, sur l’aile dans une accélération surprenante... Sivivatu fait quelques fautes... comme d'autres. Bon d’accord ce n’est pas la copie parfaite mais ils offrent une défaite généreuse aux Scottish… en embrassant Fanny ces derniers n’ont pas tout perdu… la peinture en témoigne, il y a pire débandade, plus rude humiliation.

On apprécie les Blacks, même quand ils se promènent. Ils savent nous gratifier de moments intenses, et ne manquent pas d’humour, au regard amusé de Carter, quand Mc Caw le capitaine, lui demande de taper une pénalité dans les 22. Il sourit, se préparant aux sifflets mécontents du public… ce qu’il fit. Donc 40 à O, on ne pourra pas dire que là ça sonne faux…

Et toujours l'anglaise et perfide version, pour ceux qui taquinent Shakespeare, en tirant sur sa langue...
© Le Pilier

LA PASSE SUD-AFRICAINE

Le grand sud qualifié
Week-end gagnant pour les nations du Sud. Certes ils jouent de petites zéquipes, mais jouent bien… il y a toujours à prendre… un entraînement grandeur mature, pour des gestes techniques savoureux. Les passes sud-africaines sont rapides et précises, les tonguiens ont de l’audace et des cannes, les samoans se sont bien tenus face à des Bifs, rassurés par la présence de Wilkinson… Bon joueur cet ouverture quand même, du niveau des zéquipes du sud. Sa passe est belle et son pied, même si pas total top, imprime sur le jeu des trajectoires savantes.
Les aussies ont séduit, les blacks nous ont ravi pour les raisons que l’on connaît.

Les sudafs dégrafent donc les tonguiens, malgré leur fougue et la nécessité pour Jake White, l’entraîneur Bok, de se refaire des couleurs en envoyant la grosse garde. Dès qu’elle rentre, l’espoir change de camp, le combat change d’âme…au final ils gagnent 30-25.
Mais quelle énergie, quelle maîtrise… des balles à fond les ballons caressant tout l’espace, les springboks lancés vous montraient, s’il était nécessaire, qu’ils marquent quand ils veulent.
Ho les belles ogives !!! Nous réconciliant avec cette vertu première de la transmission. Car ceux qui jouent le savent, une passe énergique vous propulse, vous accélère, vous vitalise…
Pas de ces ballots, ces bagages, ces colis qu’on décharge, ces paquets, ces sacoches, ces grosses poches... françaises trop pépères, sans jus ni saveur qui ralentissent un élan, non non, du vivace ballon à vous donner frissons.

Profitons du sujet pour vous livrer céans, ce brin d'interview du meilleur centre français, qui bien sûr ne participe pas à la compétition. Chipée ouvertement sur un site voisin, un journaliste confirmé, posait cette question au superbe Florian Fritz: "Quel est votre geste technique préféré ?" La réponse du centre se passe de commentaire.
" Le top, c'est une bonne passe lancée qui fait marquer mon coéquipier. L'art de la passe est superbement compliqué. La passe parfaite - elle est rare -, c'est celle qui fixe les défenseurs et libère l'espace pour le coéquipier, dans le bon tempo, sans lui faire perdre de temps. C'est, à mon avis, le geste technique le plus difficile à réaliser. Je n'ai pas un don particulier pour la passe, mais en travaillant, ça vient... "
Recte dicis l'ami, au plaisir de te retrouver quand la porte investira son petit bureau, puisqu'il sera demi-secrétaire d'Etat, comme nous le disions .

Revenons zaux Boks. Les échecs de Prétorius, le préposé butteur, ont permi aux tonguiens de coller donc au score. A ce niveau de compétition on ne peut se passer de savate.
Pourquoi devrait-on croire à la faiblesse des gros, quand ils ne mettent pas tout le turbo, qu’ils ne plient pas le match dès la première mi-temps ? Les tonguiens ont joué 80 minutes, et bien ! Nous reviendrons du reste, dans un article prochain, sur l’oscillant arbitrage qui influe réellement sur la couleur des rencontres en ne sifflant pas de nombreuses fautes, et permet ce genre de score audacieux.
En tout cas la victoire est acquise, et partant la sortie princière de la poule. On s’y attendait, comme les deux autres compères, du même sud hémisphère.
© Le Pilier