19 septembre 2007

CHABAL ET LES MIQUETTES


Le trèfle et la bête
« Si tu n’es pas hégémonique et que tu pars en guerre contre un plus fort que toi, ne dévoile pas ta force avant les affrontements… joue-le petits bras, diminue ta prestance, pour tromper l'ennemi !»
C’est en ces termes qu'un stratège causait un jour aux zirlandais. Pays du west européen, du trèfle, de la bière, de Beckett, d'Ulysse, de Joyce, la Zirlande s’apprêtait à défier nos chapons repus de perlinpinpin, expandeurs de jambons et autre Panoramix potion. Le combat s’annonçait farouche et la tension maxi. Les bookies tapotaient leurs oscillantes bourses, les falbalas voulaient mater du cuissot, ceux particuliers d’un Chabalix mâle, gazier solide pourvu on sait des attributs majeurs, objet premier des convoitises, qui sévissait sur les pâtis bien lourds. La douille chevaline, longue tombante, la pilosité belle épaisse, sombre et pesante, la phénoménale bestiole tapissait la chambrée des gisquettes en mal d’élévations, ne côtoyant, les pauvrettes, dans cette ère de féminisation, qu’insatisfaction, ennui, petits mollets, torses zétiques, minets plastiques des facultés, justes épais comme épis, sang de navet, guiboles molles comme des pis…

Il était brave le mastard, doux comme une moutonnière toison disait-on (de la bouche d'ycelle Carine Rossigneux, son agent) plus caressant et suave qu’un matou à mamie, plus délicat qu’un bichon à Sophie, qu’un ronron, qu’une mie... dans la vie de tous les jours. Mais sur un champ de bataille brisait les mandibules, collectionnait les dominos, vidait quelques buffets et toute leur substance, des veines les plus profondes faisait fuir le sirop et sa rouge laitance, châtaignait l’ennemi, brisait les abattis, enthousiaste et joyeux comme on flatte un joufflu, qu’on foule un beau castor, qu'on broute moult fri... quand on donne l’aubade, que frémit l’éperon, se pâme l’édredon…

Une force, c’était un fait, de la nature fraîche… Mais pour la guerre, c’est une armée qu'il faut, avec un chef, organisée, solidaire, ne faisant fi du collectif, ne se résumant jamais à la force d’un seul, qui du reste, il faut le dire sans ambages pour parfaire le tableau, ne tenait pas les 8O minutes imposées… Car elle s’épuise à percuter la musculeuse aumaille, contourne rarement l'obstacle, s'isole, fait de grosses fautes, de celles qui coûtent des pions, ne s’inscrit pas dans la durative posture qui vous fait accélérer la cadence au final des combats. Les vingt dernières minutes sont le point névralgique au rugby où l’on peut tout gagner ou perdre en un instant. Il faut de la réserve, c’est là que tout se joue…

Les zirlandais ont-ils prêté l’oreille aux conseils du stratège ?
Cette baisse de performance n’est-elle pas qu’une astuce de général avisé ?
Eddie O’Sullivan semble faire penser le contraire… peut-être sont-ils réellement moins perforants, plus du tout O’niveau du printemps dernier ni de l’automne 2006 ?
Peut-être n’en croit-il rien ?
Ce sont pourtant les mêmes joueurs, mais qui ne pratiquent pas le même jeu… étrange…
Comment peut-on à ce point abandonner une stratégie gagnante, qui plia les Boks en automne, les Bifs de façon magistrale et faillit remporter le grand Chelem ?
Le Pilier averti reste dubitatif… entre les deux, masse balance…
Il faut donc se résoudre à attendre le jour de la rencontre pour avoir la réponse, mais conseillons au XV de France de ne pas croire à cette diminution et de grandement estimer cet adversaire majeur en Europe.
Ne vous contentez pas d’une défense figée, pourfendez, attaquez, car ils ont quelques O’Gaillards capables des meilleurs coups, la paire de centre peut-être la plus géniale du coin, un bottineur habile et souple des agacins… en sus, et pas le moindre, la judicieuse initiative d’avoir viré Stringer.
A bons entendeurs.

Pour l'anglaise version cliquez ici, ça vaut dix.
© Le Pilier

18 septembre 2007

CYBERNÉTIQUE & RAFFUTS

Cybernétique et raffut
Comme science de l'information, ou processus vital qui maintient en équilibre l’ensemble des phénomènes… la cybernétique nous gratifie, parmi ses nombreuse attributions, de quelques audacieuses translations, non sans humour...
Qui se plait à croire que la machine pensante n’est pas pour demain, se fourvoie, si on en juge sa désopilante manière de s’approprier nos bagatelles, dans un élan créateur, primesautier, se jouant des littéralités, des conventions, faisant fi des lois, du travail apologiste et critique de votre humble architectonique chroniqueur, intempestif et modeste Pilier.
Un petit clic vous traduit TAO en Cat, gigot en leg, et quelques autres merveilles que je vous propose de savourer en ce lieu de partage.
Respectueuse, cependant, de notre latine locution, "in pugna veritas", comme de notre maître signifiant, the Pillar... ne vous fiez surtout pas à sa fourbe traduction, qui n’est pas sans rappeler un trait de caractère de nos cousins d’outre-manchette…
Une version in extenso vous sera proposé ici, sinon lisez ci-dessous, cette page, par trop aventureuse... voire l'originale et française version.
THE PILLAR
The blog Rugby which sees all, speaks about all, supports much…
likes chestnuts, prunes, the systemic one and the CAT,
architecture and the leg…
A cut blows, sweet chesnuts…


Truce of peace
In pugna veritas

Calf of the thigh and pump with nails will abuse the fresh grass of autumn to mushrooms of hallus of our grounds of icy. Y' will have the convivial one to warm up the shoulder, to number meat offals for a fray of first order. September of chestnuts will hold promise to season the large dressers, an art to like without moderation to believe that the baston it is not well. An oval planet in festival, for the joy of strongest and the pleasure of the men in search of harvests. These ladies, that the large males do not frighten, will have leisure to too often appreciate the value of conflicts learnedly arbitrated, only the discharged worthy one of one meaning misused by its sometimes disastrous overflows. Sweet chestnut yes, but in these fundamental rules that the propriety and measurement like a hope of evolution, nourish their noble intentions.
The quarrelsome race will show beautiful example by the acquired value of its title of choice, that of man of kidney like that of honest man, impavide, reasoned.
One fights only on green, in the crowned enclosure of the rough grazings grassouillets, one cases oneself, chicore, plugs oneself, knocks oneself, tears, releasing our deep agitated natures of the irresponsible yoke of too left gone, by the conscience of the limits, virtue of the made man. It is there supreme challenge to combine violence and healthy urbanity. Tender with the rule in the muscular vice, generates the control and forces the respect.

The impartial Pillar, warned, will account for the esthetics of the conflicts in the joy, joy, the jubilante sometimes inopportune mood of the organized hyperboles.

Brutish lout from all edges, esthètes of the hot dresser, the troubles all goes to legs and sausages, not restive, do not carry out broad but viandus unskilled worker, platers molten of dress on the blessed ground of the holy scratches, returns bacon to beaters, accountants of the joinings, it is soon the hour of frank slapped. One smells already as one breathes a perfect unit between hearts, between spirits rejoining by effect of enthusiasm this voluntary dash to the pleasure of the good food.

Truce of peace! Truce of thirst! Welcome the foreigner! Let us leave hams trotter, bottles to circulate and goblets to tinkle, receive with dignity these warriors of in addition to-world, which they taste full bottle the gâteries of icy. Let us battle firmly, drink of too without thirst, entonnons the canticles. Never the heart of a warrior in dry place does not live.

In pugna veritas.
© the Pillar

17 septembre 2007

DOUCE FRANCE...


Liberté, égalité, générosité
A vaincre sans péril, on mire son nombril... et triomphe sans seoir... chantait la matoise corneille, au faîte d'un grand Pilier...
sis en l'ITEM.5 d'un édifice neuf.
Le XV de France professionnel bat le XIV Namibien amateur. 87 à 10. Bravo ! On notera l’altruisme de Jauzion, qui dans un élan de générosité touchante, offre un essai aux namibiens sur les rotules. Beau geste et quelques autres, de nos dignes descendants de l'Hugolien Booz…

...Leurs gestes n’étaient point avares ni pubères,
Quand ils voyaient passer quelque pauvre adversaire,
-Laissez tomber exprès des ballons, disaient-ils…
.....................................................................
… Et toujours du côté des faibles ruisselants,
Leurs sacs de balles semblaient des fontaines publiques…

© Le Pilier

DE LA TÊTE ET DES JAMBES


Boks, Blacks, Aussies... aussi
On apprend toujours quelque chose à regarder jouer les Blacks… même contre de modestes portugais tout happy d’avoir marqué un essai. 108 à 13 au final. C’est tout.
Une simple action, comme un fait synthétisant leur parfaite maîtrise, leur connaissance du jeu, leur positionnement du corps face à l’obstacle, qualité essentielle dans ce rugby physiquement volontaire. Le centre Conrad Smith, en fin de match, convole en treizième noces avec l’en but… un grand portugais est là pour l’empêcher d’aller entre les poteaux. Smith, pivote alors, souple et tranquille, contourne et surprend le mastard, aplatissant de fait in ze middle of the immuable Eden… Une bagatelle direz-vous… Ce simple mouvement illustre parfaitement la fluidité des Blacks qui savent contourner l’obstacle. Ils sont forts, c’est un fait, mais pratiquent l’évitement, pivotant sur eux-mêmes, et partant gagnent toujours quelques mètres en conservant leur énergie. Ils ont systématisé la savante figure, fondement même des arts martiaux orientaux…
A quand une appropriation de cet art majeur en nos terres européennes, se plaisant aux teutoniques charges d’un puissant Chabal, épuisantes à la longue, sans comprendre qu’il y a un temps pour charger, un autre pour contourner… plus que la folle dépense, la subtile économie, car un match dure, on le rappelle sans fatigue, 80 minutes…
On notera aussi, que le plus capé de l'équipe Zélandaise, Chris Jack, a 64 sélections et pas trente ans… Une équipe jeune en somme, quand on nous bassine avec l’expérience des croûlants… Pelouse… Ibanez… Dominici… Betsen… ça nous laisse pantois.
Mais le Pilier très respectueux des vieilles branches, pantoufles et rocking chair, de ces traditions évolutives transmises par nos anciens, privilégiant l’ouverture et la nouveauté, la dynamique et le béret, aime lui aussi l’expérience… les vieux crabes qui s'accrochent au portefeuille... radotent... dorlotent et rebelotent sur des pâtis verdoyants, saturés ( les pâtis) de ces ruminants extatiques qui leur broutent l'échine neuve, vouée aux audacieux et vivaces jarrets...
Pour signer des zautographes… sont fiables…( les anciens) ou comme ambassadeurs des zovales vertus, dans les kermesses d’écoles à tartiner le goûter de nos bambins avec ces fondamentales valeurs du rugby, dont on nous pétrit, sinon ensable les portugaises, et dont on pourrait s’inquiéter au final, de la réelle teneur en OGV
(Organisme génétiquement vertueux) au regard du comportement de certains… des puddings historico-coricos douteux… déclarations incongrues… jeu à l’esthétique zéro…

L'éthique et l'esthétique sont un, comme nous l’exprimait en début de ce siècle ravageur et XXème période aprés Jules César, le délicat Wittgenstein, parmi d'autres choses...
Qu’importe les palabreuses analyses, benêts pronostics, épaisse impéritie, mensongères justifications… l’acte porte en lui sa vérité pleine, rend sa preuve à la parole, réduit à néant la logorrhée des fourbes, désembrume le faciès des tartuffes, rend sa clarté parfaite aux binettes.

Pour en revenir à la météo du week-end, les aussies, de leur côté ont assuré la victoire… se relâchent quelque peu en deuxième mi-temps permettant aux Gallois, pas toujours inspirés, de remonter au score. Deux cartons jaunes ont imposé un jeu à quatorze pendant 20 bonnes minutes, aux australiens… Ils engrangent de toute façon 4 essais et le cadeau bonus… Le jeune Berrick Barnes, remplaçant de Larkham, forfait jusqu’aux demi-finales, s’est fort bien tenu et rassure on imagine le staff… Deux sélections, 21 ans, mais quelle audace, quel aplomb ! Retenez bien ce nom.
Et que dire de Latham, l’arrière de l’équipe sublunaire du Pilier… Sensas, épatant, drôle, toujours bien placé… encore une chandelle monumentale de ses vingt deux, récupérée par lui-même, pour un impossible essai… 1O points à lui tout seul, dans l’en but… aplatis. Score final 32-2o pour les kangourous.

Ce qu'il faut bien noter c'est le manque patent de tête du rugby européen... les bras sont là mais pas les carafons, le jeu est vraiment stupide, c'en est effarant... peu collectif, des centres qui s'encastrent, des coups de pieds pour rendre la balle à l'adversaire... même dans les dernières minutes du match... des options stéréotypées... aucune lecture pertinente du jeu...
Si l'on faisait un parallèle avec les échecs... les européens ne lisent qu'une case aprés l'autre, quand les nations du Sud considèrent tout l'espace de jeu, avec toutes les pièces dessus...
Elles en surdominent cette Cruche du Monde, dont elles sont les seules grandes animatrices.

A suivre… notre dubitative analyse de Georgie vs Irlande… plus quelques autres bagatelles…
Ce soir, en guise de cacahuètes pour l’apéro, un match amical entre les Bleus et la Namibie !
© Le Pilier

15 septembre 2007

AFRIQUE DU SUD VS ANGLETERRE


La vérité Du Preez.
Du beau… du bon... Du Preez (en tof)… de l’herbette bien foulée… des essais bien marqués… des coups de pieds bien placés… une défense organisée… des passes précises, rapides… un jeu collectif… une grande maîtrise… des Boks en parfaite santé ont garrotté des Bifs sans idée. 36 à nothing... à zéro, rien, peu, couci-couci, une ombre, un souffle, une belle défaite.
Tout ce que vous rêvez de voir en nos pâtis, et qui n’arrive jamais.
Aussi clair et plaisant qu’un ruisseau d’avril bordé de nymphettes se jouant du grand pan…
Aussi efficace que des cerveaux en réseau pour une même cause, opportunistes, improvisateurs, appliquant avec audace des combinaisons multiples…
Aussi droit qu’une probité candide au parfum de lin blanc… aussi facile qu’une grosse puissance développée avec de bonnes têtes réfléchies… aussi évident qu’un springbok mâle vitement fougueux se jouant du vieux lion… aussi plaisant qu’une vérité dite sans fard… aussi collectif qu’un digne nom d’équipe… aussi simple qu’une victoire méritante… aussi noblissimo qu’un Don Giovanni sur partition Amadeus, fin scène trois de l’acte un…
Aussi unitaire qu'une nuée d'étourneaux ondoyante, dans l’azur automnal…
Aussi majeur qu’un Pilier modeste et génial qui n’a de visionnaire que la simple lecture avisée des prodromes… signes avant-coureurs que le commun se borne à ne jamais comprendre…

On est donc très loin du rugby des copaings, que notre bleusaille maladroite s’évertue à pratiquer, avé ou sans l’accent… aussi loin que la terre est proche du soleil… si prés pourtant de cette France qui se gaussait en 39 d’être la première armée du monde, altière de sa ligne Maginot, comme aujourd’hui de l’épaisseur incontestée de ses biceps forgés à la fonte sans sollicitation des psychés, de sa défense imparable… Les teutons belliqueux ont contourné l’inane stratégie, comme les statèges savent le faire… le pack des Boks, des Blacks et des Aussies, aussi.
Si le rugby est du contact, il l’est plus encore de l’évitement.
Comment faire entrer cette indiscutable chose, et quelques autres, dans l'occiput ventilé de notre STAFFylocoque, qui se perdrait, si on le laissait dire, à polémiquer sur des quotas dopants, additifs, roboratifs, qui ne sont pas les mêmes dans l’hémisphère sud…
Quand du Preez d’un œil avisé change de direction pour contourner le pack anglais et servir magistralement son ailier, on ne parlera que de simple lecture du jeu… quand les coups de pieds magistraux de Percy Montgomery maintiennent les Bifs dans leur camp, on parlera d’acuité, d’un cerveau avisé qui décrypte et impose sa vision... quand les passes obusiennes insufflent à la matière des corps cette énergie pressante, on parlera d’espace qui s’entrouvre, qui se courbe si l’on connaît la relativité d’Einstein, si l’on a quelque fantaisie… Quand le royal Matfield organise son pack pour des touches impériales, on dira c’est bien fait... quand le bourrin de Villiers est remplacé par le prometteur Steyn, on dira c’est tant mieux pour le jeu…
Quand à Burger, il n’a pas manqué… son hyper présence est parfois brouillonne… cette fois-ci, sans lui, la copie fut parfaite…
Moins violents que d’accoutume, enfin, les Boks ont pratiqué un rugby exemplaire, technique et inventif… ils s’améliorent et nous ont plu.
Au lieu de chercher les causes évidentes de notre désolant rugby, regardons, tout est là, si proche, pas plus loin qu’un hémisphère sud, certes et encore à de milliers de kilomètres de notre vieille Europe, malgré la réduction numérique des distances.

Que dire des Rosbifs ? Un joueur ne fait pas la différence. Même si le courageux Robinson fut le seul à ne pas s’en laisser compter, il n’avait pas le soutien de jadis, celui de l’ère hégémonique Sir Woodward, des Back, Hill, Dallagllio, Martin Johnson, Greenwood et consorts pour épauler sa fougue…

Merci pour la leçon. La seule Coupe du Monde digne de ce nom… celle des Tri-Nations.
Redite répétée inlassablement en ce lieu d’ovalie, pour quelques rares entendeurs… anonymes amitiés.

A suivre…
© Le Pilier