06 octobre 2007

DES BIFS, DES AVANTS, UN PIED


Combat d’avants sur le pâtis marseillais. Les Tommies ont su bousculer les Aussies, non sans "tricher"… Cet arbitre Mr Rolland nous semble somme toute tendancieux. Dans ce sens partageons l’avis de Pierre Salviac et d’autres proches, qui dénonce en son Blog cet arbitrage pendulaire et parfois suspect. Ces mêlées écroulées n’étaient pas sans faire penser à des techniques de vieux briscards, qui savent judicieusement plomber le match. Ce n’est pas beau, ça peut-être gagnant. L’histoire nous apprend qu’en de tels enjeux, on fait de pareils détournements. Cf. certaines finales du championnat de France avec le Stade Toulousain ou consorts…
Trop de fautes n'étaient pas sifflées...
Voilà pour nos réticences. Pour le reste les Tommies dominent quand même des Australiens. Ces derniers marquent cependant un très bel et seul essai du match. Intense action ciselée, au regard de ces passes remarquablement vives, d’une superbe feinte de corps de Giteau qui ouvre l’espace pour Mortlock, Tuqiri concluant le plus beau moment du match. 5 points… transformés, font 7. Sinon, des pénalités pour de nombreuses fautes Aussies. Une dernière pour Mortlock qui avait la gagne au bout du pied en fin de match. Méritée si réussie ? Pas vraiment.
Ils tardaient trop dans les regroupements ces Aussies, les Bifs étaient plus présents, plus vifs… Mais ces derniers n’ont jamais montré la moindre possibilité, créé le moindre danger, supposant la validation d’un quelconque essai. Si Mortlock passe pénalités… c’était cuit pour les Rosbifs. Un paquet fort et matois c’est bien, mais pas suffisant pour nous ravir. Les attaques Anglaises étaient lisibles comme des affiches électorales, lentes, plutôt moches, sans inspiration, latéralement poussives.

Il va de soi qu’à ce niveau de la compétition, le buteur est une pièce maîtresse qui oriente à lui seul, avec de forts avants, le cours du jeu... Bon, Latham n’a pas brillé, la lenteur de Gregan a pesé, les avants ont fait des fautes de main, la première ligne s’est écroulée du fait de Big bifs, forts en ce domaine. Une fois de plus Wilkinson embaume la rose patrie par son habileté et son sang froid. Il marque les 12 points de la victoire, contre 10 aux Australiens.
Vont en demi-finale et sont toujours champions du Monde, embrassent fanny contre les Sudafs mais sont toujours là... L’IRB doit respirer. Que des nations du sud dans ces demis... ça la foutait mal. Mais attendons la suite… car tout reste à faire pour les favoris. De plus l’arbitrage pouvant aisément, au sus et au vu de tous les regards, modifier la donne, rien n’est encore gagné, pour les gros. Même si...
Un bon point cependant s'il en est un seul. Les Français ne jouent pas chez-eux. Moins de pression, non favoris. Une configuration gagnante ?

Pour conclure cette succincte analyse, vitement dosée, le Pilier conservera en mémoire les remarquables passes du jeune et remplaçant de Larkham, Barnes. La maîtrise si jeune du geste fondamental, en sus d'un jeu au pied judicieux, malgré quelques fautes inhérentes à sa jeunesse, est le gage certain d’un avenir coloré.
A suivre donc.
© Le Pilier

LE RUGBY DE ROUSSEAU


Un moment de rugby vu par le Douanier Rousseau. D’une naïveté toute poétique, nous vous laissons en savourer la légèreté, la grâce, la fraîcheur.
Le rugby s'apparente à la danse, quand les corps de généreuse fluidité, se transmettent l'ovale convoitise, dessinant des figures inattendues dans le champ musical des affronts.
Il est parfois bon, avant de déguster châtaignes et autres chicorées roboratives, trésors de bienfaits pour abattis solides, comme on sait, de se nourrir l’esprit des charmes simples, picturaux ou littéraires, dont les anciens gratifiaient leur entourage… qui ne sont pas sans correspondance, en l’occurrence, avec la poésie du sublime Apollinaire, dont le Douanier était l'ami.
En attendant la franche baston nocturne à Cardiff…
© Le Pilier

05 octobre 2007

AUSSIES VS ROSBIFS: 1 QUART


Kangourous sauteurs pour la Queen
Après nos propositions d’élévation, de flottaison bienfaitrices au-delà des terrains détrempés de passion tricolorée de peinture à l’eau hystérico-expensive, après le dévoilement de nos hiératiques valences et autres transcendantales affinités, il est l’heure, somme toute, de poser pattes enthousiastes sur le pâtis des quarts, de piétiner le sol ferme.
Enfin un week-end de gros rugby aux équilibres attendus.
Les Aussies affrontent donc des Bifs en demi teinte. Notre plaisir de retrouver la bande à Latham, l’arrière de notre utopique et sublunaire équipe, nous excite au point de trépigner quasi d’impatience de connaître l’issue du match.
Ah ce Latham ! Quel personnage, quel monument. Il ne paie pas de mine, faussement lent, chaussettes aux chevilles, savate moche, la démarche décontractée, légèrement arrondie, il n’en possède pas moins un coup de tatane monumental, un placement pour réception des balles idéal, un opportunisme dans la contre attaque peu commun, une vitesse d’exécution étonnante…
Les chandelles qu’il réceptionne deviennent de vrais lustres scintillants quand il s’empare de la balle au milieu des adversaires… C’est à n’en pas douter la plus belle entité pensante en poste d’arrière de cette Coupe du monde. N’oublions pas cependant le père Montgoméry du XV Sudafs, qui en matière d’occupation du terrain est d’une rare intelligence. Son pied n’a peut-être jamais été aussi précis. De somptueuses touches de 70 m tapées de ses 22, à 3 mètres de la ligne de touche, durant les matchs de qualification, en sont un témoignage, comme du reste les coups de pieds posés, avec un seul pas d’élan, assurant le passage entre les poteaux. Une singulière manière de fouetter la balle rendant compte d’une vivacité peu commune, d’un style peu orthodoxe mais gagnant. On s’amusera de la pléonasmique formule, un style étant par définition, en cette occurrence, unique.

Les Aussies ont tout à fait de quoi planter ces Bifs au médiocre demi de mêlée, mais au grand Wilkinson. Le jeune et talentueux Barnes, remplaçant inespéré de Larkham fait montre d’une telle assise pour son âge que nous sommes en droit de penser qu’il suppléera le maître avec brio. Un duel savoureux nous attend donc, entre l’expérience et le culot.
Côté Bifs, Nous apprenons la sélection du vieux Mike Catt en place du treiziste et bourrin Farrell. Même s’il n’a plus les cannes d’antan, c’est le plus futé des lignes arrières Britanniques. Sera-ce suffisant face à l’efficace et incontestable paire Giteau-Mortlock ?
On peut en douter, mais attendons de voir...
Robinson retrouve sa place d’arrière, c’est le meilleur choix.
Ils ont viré Cueto, qui du reste n’est même pas remplaçant… il était temps.
Les Anglais peuvent rivaliser devant avec les Aussies. Mais ces derniers ont une telle expérience des grandes compétitions, une clairvoyance, un sérieux qui les placent de toute façon comme favoris. Ils nous semblent calmes ces Australiens, et possèdent malgré son âge et le retardement de ses passes (fatalité pour cette rencontre ?) un meneur d’hommes hors du commun en la personne de Gregan… qui a fait, on ne peut le nier, un sacré bel effort pour revenir à ce niveau de jeu qui le confirme parmi les meilleurs à son poste. Mais un match qui n’est pas joué n’a pas livré toute sa vérité. Rien n'est donc joué, la seule présence écrira l'histoire. Rendez-vous donc demain 15H tapante pour cet excitant pugilat. Pour l'autre gros moment du samedi 6 Octobre de l'an de grâce 2007, on a déjà tout dit, .

N’hésitez pas à cliquer ici, pour un état des lieux précis, tout prés du maillot.
© Le Pilier

04 octobre 2007

COURAGE PRIONS


Un dieu contre des Blacks
Ça cause ab hoc et ab hac avant cette rencontre contre les Blacks.
A tort et à travers, pour ceux qui ne pratiquent pas couramment cette langue Latine, dite éteinte dixit Wiki.
Éteinte, morte ? Quelle méprise !!!! Des pompiers malfaisants veilleraient donc à la non reprise d’un brasier linguistique, au foyer indo-Européen, qu’entretenait jadis notre fondateur et maître JC, organisateur du temps occidental avec son calendrier Julien ?
Plus de deux mille années après JC, et pas une ride, si on en juge par cette acronymique figure, apposée tel un sceau éternel sur toutes nos dates historiques. Ce cher Jules serait fier de constater la pérennité de sa proposition et pour lui rendre grâce, le Pilier, d’une langue dite perdue, en fera une, bien pendue.

Rallumons la si donc éteinte ! Savourons ses singulières sonorités, au travers des locutions d’un Larousse qui sème à tout vent, dans un premier temps, et profitons du fait, par cette éolienne stimulation, empreinte invisible de curiosité et de connaissance, pour redonner vie à ce grand Pan, chanté par l’unique et monumental poète chansonnier Georges Brassens, dont nous vous recommandons l’écoute. Certes Pan était Grec, mais qu’importe. Il symbolise, dans la chanson de Georges, un monde polythéiste, plus coloré que le monochrome de notre christianisant azur.
C'était le temps bénit des muses, des Silène, d'Aphrodite, et autres dionysiaques et Bacchantes nourricières accordant une âme au pire des minus. C'était l'enchantement du monde, les esprits palpitaient d'un insondable flux, dictame libérateur de nos mouvantes vies.

Choisissons donc parmi ces divinités délaissées de l’Empyrée, notre Dieu protecteur. Une gratuité transcendentale à la portée de toutes les natures. Car quoi, un dieu qui fait tout, voit tout, organise tout c'est beaucoup pour un seul homme, aussi divin soit-il, c’est trop peu eu égard à la diversité des peuples, des tempéraments, des désirs, des espérances, de la poésie qui nourrit, d’une idiosyncrasique vitalité, nos âmes éternelles.

Du Jupiter en Latin, du Zeus en Grec, du Odin si nordique, choisissez votre Dieu en fonction du son, du profil, de la nécessité, de la demande, de la spécificité, de l’urgence qui vous plaira. Il n’en manque pas. Le Pilier majeur, pour sa part, avoue tout uniment son affinité élective pour ce cher Odin, compagnon de ses routes belliqueuses quand ya du sport, poétiques quand sommes raffinés.
Certes notre immortel compagnon Zeus veille au panthéon de notre psychè, mais Odin nous plaît. Dieu des poètes, des rois, des guerriers, de la magie, pote à Thor pour les plus humbles, c’est lui que nous invoquons avant les franches bastonnades qui agrémentent les plaines d’ovalie.
Or, contre les dieux Blacks du meilleur rugby, on oppose du massif, du farouche et du subtil.
Odin soutient les nobles combattants, insuffle ruse et vaillance à tout esprit féal.
Nous laisserons à nos Bleus qui vont jouter, leur fée Maggie Moquette, plus proche du tapis, de l’herbette à brouter que leur contrition embastille pour quelques défaites annoncées…

Ad majorem Odin gloriam, comme on dit simplement.
© Le Pilier

03 octobre 2007

COURRIER INTERNATIONAL : LA VERITÉ


Arès pour des bleus
Ho ! Ho ! Les audacieux! N’ont pas la langue de bois ceux-là ! Ça fait quand même plaisir d’entendre cette trompettique salve, ce fendant réquisitoire en d’autre lieu que le nôtre. Lisez ce papier franc du collier de Chris Rattue du New Zealand Herald, sur le blog de Courrier International et priez le divin Arès, Dieu de la guerre, fils légitime du grand Zeus et D'Héra, aussi volontaire dit-on, dans ses féminines conquêtes que sur les champs de batailles, pour qu’il nous donne audace, inspiration et courage.

Le Dieu Mars dans les brumes est de Velazquez... sauf les brumes.
© Le Pilier

NGWENYA PLUS BLACK QU'HABANA


Habana grillé
Un épiphénomène, une bagatelle, un fétu cette action durant le match Sud Afrique vs USA ?
Non, un singulier moment méritant clap hands et récordation.
L’ailier du nouveau monde, de la bannière étoilée, de la patrie de R.W Emerson* dont Nietzsche dans la première version de Ecce Homo, ne tarissait pas d’éloges, parlant de lui comme suit :
« Emerson, avec ses Essais, a été pour moi un bon ami, qui m’a rendu ma sérénité aux jours sombres : il y a tant de scepticisme, tant de possibilités en lui, que chez lui la vertu même est pleine d’esprit… Un cas unique !... Enfant déjà j’aimais à l’écouter… »…
Cet ailier droit donc, aussi rapide que son nom est compliqué à prononcer pour nous, s’est permis dans un débordement audacieux, de littéralement griller l’incomparable Habana dans une course de soixante mètres se concluant par un essai.

Takudzwa Ngwenya, le Black Américain, on ne fait pas mieux pour la vitesse, nous a donc gratifié d’une belle figure en manoeuvrant son vis-à-vis de maître compas, le fixant au démarrage par une trajectoire crocheuteuse, obligeant Habana à commencer sa course un rien, mais suffisamment en retard, pour se faire dépasser sur l’aile par plus antilope que lui. C’était beau et parfaitement accompli. Si nous croyez pas, c'est ici.
Les Boks gagnent bien sûr 64-15 et jouent comme on sait.

* Les Essais d’Emerson sont édités chez Michel Houdiard éditeur et valent lecture attentive.
© Le Pilier

02 octobre 2007

DES BLACKS AU PROFOND SOMMEIL


Le Pilier modérateur
Au fond du rêve, peut-être, se débat, en tant que pertes, l’imagination de supporters trop affligés lui refusant un essor quotidien : punition, n’en pas profiter, collectivement, par un oubli au réveil ou quand on revient à soi… ainsi l’utopiste et rêveur éveillé, considérant l’état des forces, s’inflige une grandiloquence démesurable, clamant de fait et partout : « on peut tout », « sont prenables » « on va refaire 99 », fleurs aux crampons et vins de chez nous…

Well well ! Pourquoi pas ! On peut tout dire, faire, parloter, mais trop d’effets d’avant scène, tuent souvent la pièce. Le Pilier, de modération nanti, à contrario d’enfilades de propos magistraux, forcés pour la majorité, par l’imposant écueil que les Blacks s'obstinent à édifier, plaisamment s’offre, en avant goût pépère, la savoureuse perspective de ne croire en rien, de nier pronostics et paris, en attendant l’heure fatale pour quelque uns, sans les nommer, comme il sait ne pas savoir, attentif et désinvolte.
Wait and see et pas plus. Une concentration singulière, à contrôler ces gaspillages incongrus de flux, serait bien indiquée pour nos quinze battants. Plus de mots, de gloses, de fanfaronnades, imposerait l' afférente vertu, insufflant au groupe cette densité vitale, unitaire, tout pour un, nécessaire dans un master combat.

A suivre donc, de fait inévitable.
© Le Pilier

RUGBY HÉMISPHÈRE SUD

Pour une approche au cœur du squad des kangourous, concernant le quart de finale Australie vs Angleterre, et autres futures cognées, cliquez ici pour ceux qui ne voient pas les liens, chez notre confrère et connaisseur, installé au soleil levant. Du précis, de l’affiné, de rugby bien pénétrant avec analyse et poumons du grand Sud.
© Le Pilier

01 octobre 2007

PUMAS FORTS EN GRIFFES


Buenos aires en nos pâtis
Superbes ces Argentins. Le Pilier félicite cette équipe formidable, qui pratique un rugby singulier et mérite cette sortie en quart de finale et premiers de poule. Gageons qu’ils plient ces Ecossais avares de passes et sans tête.
Mais pourquoi donc ces Pumas séduisent les connaisseurs ?
Parcequ’en premier lieu ils pratiquent un rugby à leur juste mesure. Certes ils n’ont pas beaucoup de joueurs de grande exception, encore que… Si la valeur princeps est le groupe ils sont exceptionnels… Juan Martin Hernandez est de noble stature, le capitaine et matois Agustin Pichot un joueur de grande intelligence… d’ailleurs pour l’anecdote signifiante, l’arbitre Néo Zélandais du match, fait unique en son genre, lui a demandé son maillot au coup de sifflet final. Pichot a accepté l’échange. Rien à ajouter.

Ce rugby donc, qui leur va comme un gant, loin de financières gratifications, c’est un rugby de groupe soudé, avec du cœur, de l’engagement, un courage sans pareil. En plus d’être sacrément habiles des mains, les avants nous ont gratifié d’une copie parfaite. Maîtrise dans les rucks, les mauls, suivit immédiat dès le départ d’un des leurs, quasi jamais seuls au contact de l’adversaire, opportunistes dans tous les regroupements, plusieurs fois ils ont chipé la balle aux Irlandais, irréprochables en défense… contournement de l’adversaire en face à face à l’instar des Blacks. En sus et pas des moindres, car la chose est si rare de nos jours, une gestion parfaite du temps, comme une lecture maîtrisée du jeu. Pichot regarde partout. Dirige son pack de main de maître, temporise comme personne, observe tout, lit véritablement le jeu sans n'être en rien embastillé dans des figures rigides. La freedom classe en somme.
Certes ils n’ont pas de grands centres ni d’ailier affûtés comme Rokocoko, Habanna, Howlett ou d’autres, mais tout le monde joue son rôle à la perfection dans une unité gagnante. C’est superbe de justesse. Ils font ce qu’ils savent faire, avec les hommes qu’ils possèdent et c’est tout. Rien à redire.

Hernandez est calme, très bon lecteur aussi, comme les autres, il met la pression où il faut, quand il faut, et lorsqu’il fait un up & under pour sa pomme il récupère sans coup férir la balle, sans précipitation, avec aisance, dans une élégance toute latine. Contepomi n’a pas les cannes d’un centre, c’est un ouverture mais qu’importe, Corletto est bien à sa place derrière et Hernandez aussi. Il s’y colle donc, car ils ne peuvent se passer de lui. C’est un bon joueur, botteur régulier malgré les sifflets du public Français. Nous disons Français car les Irlandais très fair-play ne sifflent jamais l’adversaire comme ils en firent la démonstration lors du tournoi au Croke Parc dont nous rapportions le fait en ce lieu.

Parler de ces joueurs, c’est considérer tous les autres. Les Argentins ne font qu’un et ravissent nos pâtis tricolores encombrés de palabres, de yaka, de-il-faut, de ils-ont-faim, de ya-du-mieux, quand on fait de grands discours en jouant des seconds couteaux, une Namibie d’amateurs réduite à 14 joueurs, une Géorgie fatiguée par un match quatre jours avant de nous rencontrer, une Irlande éteinte et molle comme un trèfle dans la flotte…

C’est un fait sans équivoque. Le rugby du sud domine celui du Nord. Il serait tant de comprendre ce qu’il se passe, de sortir de cette ambiance de copaings, de mettre des têtes pensantes à la direction des bleus. On est sidéré de voir jouer Skrela en place de centre, alors que Florian Fritz n’est même sélectionné. C’est effarant. Laporte et consorts ne comprennent rien à rien. Ils ne savent obsolument pas ce qu’est un centre, sa fonction, sa course, sa particularité… Huit ans que ça dure. C’est assez ! Que fait Sarkozy ? Qu’ont fait les instances dirigeantes ? Une énorme gaffe.
Bravo les Pumas, longue route et francs succès pour la suite.
Dans cette époque d’hyper médiatisation, de publicité exsangues, de démagobaratin, il est bon de constater, même si ce n’est qu’un zéphyr dans la tempête mondialiste, que l’argent ne fait pas le joueur, mais l’homme juste la vraie saveur.
© Le Pilier

FAIR-PLAY À REPASSER


Vertueuse patrie
En cette ère d’ouverture, aux savoureux échanges et partageuses vertus, sans lésiner sur la redondance, on nous a généreusement gratifié l'occiput avec des quintaulitres de valeurs très humaines, que seul le rugby dans sa grande dilection, soi-disant véhicule. Cette fraternité qui l’anime, ce un pour tous, ce courage, cette camaraderie unique et franche comme un homme est un homme, un coq un gallinacé, une cocotte en plumes, enveloppent nos existences d’un parfum salvateur et rare, donnent courage, volonté, franc espoir sinon heur ou clarté à ce quotidien parfois ombrageux.
Mais la must et favorite de ces nobles parades, la valeur maxi qui fait si chaud au cœur, relève toutes les sauces, parfume tous les plats, c’est l’inénarrable, l’insondable, le fondamental et digestif respect. Ho Ho le respect !!! Quoi de plus belle idée ? Quoi de franchement plus cool ? Quoi de maxi fraternel, d’assuré ? Quoi de plus feutral ? De plus doux ? De plus solide ? De plus bolide ? De plus incarnable ? De plus java ? De plus beau ?

Du Staff aux joueurs, du plombier au botteur, de Jean Claude à Julot, du pastaga au verre d’eau… toute une clique joyeuse et convaincante nous a donc distribué, ces derniers temps, gratos et sans mesure, du respect en veux-tu-voilà, du ya-pas-plus-beau-que-ça, du super, du correct, du politiquement direct, qui désinfecte plus blanc que tous les Bonux, vous soudent du Castor et Pollux, vous affirment dans ce digne sentiment qui dissout les solitudes mâles, dessille les paupières les plus égocentriques… grands savoureurs que devenez de la différence de cet autre, votre frère humain, qui est comme vous, avec plein de bonnes choses partageables et comestibles. Il suffit de regarder l’ovale auréole, d’entendre quelque homélie, de comprendre l’enjeu du partage, et vous entrez dans le groupe prisé de ces grands respecteurs de tout. Avé une poignée d’accent dessus, alors là c’est St Pierre assuré, l’éden, la love et maxi communauté des grandes fraternités.

Le rugby c’est tout ça et plus encore.

C’est en effet ce à quoi nous avons assisté avant le match des Argentins contre l’Irlande. La France entière et bien verte, s’est révélée une nouvelle fois, modèle de fair-play. Comme nous le disions ici, les journaux respectueux encourageaient à tout crin cette Irlande que nous aimons tant. Le féal David Skrela, aurait vendu père et mère, reniant ses "amis" Argentins du Stade Français, pour une victoire des verts sans partage afin de ne pas rencontrer les terrifiants tout noirs, All Blacks en titre, qui sévissent en notre belle Europe, tels des hordes Gengiskhaniennes, depuis le début de cette Coupe du Monde.
Durant les hymnes, un autre Français très respect,
s’exclama « chochotes » en voyant ces petits Pumas très émus, verser des larmettes sur le noble terrain des affronts.
Pendant le match, la moindre avancée des Irlandais suscitait moult encouragements hystériques, la moindre pénalité de Comtepomi, des sifflets appuyés, des huées très sonores, Pumas au pilori, conspuages massifs.
Cerise sur notre gâteau, Castaignède lui-même, se coiffa d’un haut de forme en mousse Irlandaise, pour convoler avec sa nouvelle patrie, vers des noces espérées gagnantes et riches de soulagement. C’était beau, c’était fort et noble comme un coq sur un tas de fumier sonnant l’éveil de l’astre majeur et celui de la France endormie dans son poulailler popu. Certes ce n'est qu'un jeu, d'aucuns diront c'est de bonne guerre... il n'y a pas de bonnes guerres, même si ce n'est qu'un jeu.

Oui le rugby d’ici c’est le grand respect, le courage, la fraternité, le fair-play… et tout ça pour ne pas affronter les Blacks, alors que nous sortons de la poule…
Qu’en serait-il si la cause était plus grave, plus urgente ?
La réponse va de soi, le Français rugbyphile vous l’affirme :
Le respect, le respect, il n’y a que ça de vrai !
© Le Pilier