26 février 2016

DRAGON DE GALLES EN FEU

C’est le petit dragon 
Qui crache son charbon 
A rôtir nos croupions 
Se plait à la maison… 
Chansonnette apparue via le tuyaux embrumé d’un cassis en perte d’équilibre. Ça tise bien gaillard au comptoir d’un bousingot coloré de maillots tricolores. Quelques baveuses déjà pâteuses, dialectique désarticulée, fanfaronnent plein d’enthousiasme attendant le kick off. Tel un roi des poulailles perché en son glorieux monticule, Napo le chef du coin galvanise ses troupes. Poitrail au vent futur, l’œil au loin conquérant, on dirait du destin la ferme sentinelle. Bicorne sur la crête, il jette alentour d’une voix de stentor un cocorico des plus net !!! Sa détermination commande, sa prunelle luit comme un soupirail de caverne… son doigt semble donner un ordre à l’ombre et vaguement l’écrire… il rêve de victoire, il se tend, il fulmine : « c’est moi, je suis, tout m’avoisine ». Bref ya du cœur hugolien qui palpite, affirmé, résolutif, sur des pattes quand même bien empêchées par les ressacs d’houblon. Ça voudrait, ça espère, ça attend, une grosse baston. « On va planter l’ergot dans le cœur du poireau », « du dragon bien roussi pour nos gros appétits »… le coq est bien hardi dans cette antre turbide… ces hommes ramenards, gueulards et transpirants ont la veine gaillarde, pas de doute, sont prêts... à en découdre... mais pas sur le terrain ! Des chants désaccordés se mélangent à la mousse, ça tambourine fort, allez bleus, on se pousse, faut leur bouger les tripes, leur refiler la frousse. Il est clair que jouter au cœur du Millénium c’est pas pour les petitbonum. Les supporters en masse raffûtent jusqu’au diable, les tronches sont rouges, sang, transpirant, les paluches broient du vent, on se demande bien dans quel état seront tous à l’entame du match. 
C’était votre Pilier en direct d’un comptoir, quelque part entre le ciel et l’enfer d’un terrain où les dragons s’enflamment en crachant des victoires sous des vapeurs exaltées !!! Hips et santé !!! © Le Pilier