11 février 2019

LE PILIER POSITIF

On critique souvent le Pilier d’avoir vu, annoncé, expliqué les raisons de la descente aux enfers du rugby hexagonal depuis plus de dix ans. Sa prose douteuse sème le trouble chez les férus de littérature académique… agace les amateurs de cuir… certains virulents n’hésitent pas à l’éreinter, le conspuer, considérant que trop c’est assez, lui intimant de laisser le terrain à la nouvelle génération, plus connectée, plus réseau, plus copine, plus habile avec un seul doigt que lui avec son petit attirail philosophico-systémique, son électivité cybernétique, ses appropriations quantiques et autres psychologies clairvoyantes qui ne font du reste que révéler ce qu’on ne veut pas savoir !!! Ce qui importe aujourd’hui c’est la connexion pas la cognition, c’est l’enthousiasme, la dynamique startup, innovante, percutante, la joie du selfie, la majesté des applis, le « c’est sympa »… au roupillon je dis non, au futur épanoui je dis oui… etc… en somme on pourrait dire la volition positivement béatique du moment, comme le suggère une gente dynamique, sémillante et pleine d’allant ! Une gente qui gagne tout, réussit tout... vous ripoline un quotidien maussade en un tournemain, du sol au plafond !

Ayant constaté que le Pilier n'avait pas ce profil gagnant, qu'il jouait toujours la même partition, disque dur grippé… vérités assénées… on lui a fait remarquer la chose. Tu vaticines depuis des lustres, grognes, mais n’es pas un sou de rien du tout positif… tu ne vois pas bleu quand c’est tout noir, annonces une cata quand le combat est perdu d’avance, écris l’histoire morose de ce qui nous attend comme si tu l’avais déjà vécu, alors qu’elle n’est même pas écrite. Un comble ! 
Tu te répètes, tempêtes, prônes le changement alors que tu ne bouges pas du divan… ton Blog n’a aucune connexion… ni Twitter, Facebook, Snapchat…Instagram…pic et pic et colégram… on en passe !!! Comment veux-tu avoir des amis ? Comment peux-tu espérer être entendu par la fédé si tu n’es pas sympa ? Si tu ne positives pas ? 
Profitant d’une soirée en petit comité, avec deux amis solides au cas où... avons donc saisi l'occase d'une ambiance détendue pour lui faire part tel quel de nos critiques, le mettant sans le dire, au défi de voir les choses autrement. On s’attendait à l’explosion de la boite à gifles… d’une catilinaire vigoureuse… rien de tout ça. Contre toute attente il hésita, se pencha, souffla... sembla reconnaître les faits, se plia a l’exercice avec une sincérité, simplicité… intimité même, déconcertantes. Trouvez ci-joint ce moment exclusif quasi in extenso. 

Julien - Alors Pilier pas trop douloureux ces diatribes ? 
Le Pilier - Si bien sûr… on veut nous aussi des amis… être aimé… 
Julien - Oui bon… voyons si c’est possible… 
Le Pilier - Sympa.
Max - Tu as vu les Bleus contre l’Angleterre ? Quelle dérouste non, pour reprendre ton expression ? 
Le Pilier - Pas vraiment, on n’a pas pris 50 pions, ni 60… c’est à noter… 
Max - Mais 44 à 8… c’est humiliant non ? La plus grosse défaite encaissée depuis 1911 ! 
Le Pilier - Mais c’est un moment historique ! Ils loupent le record d’un seul petit point… 
Max - Tu n’éructes pas contre cette atonie des Bleus ? Cette facilité avec laquelle les Rosbifs ont plié la victoire… ce tas de rugby qu’on fabrique ? 
Le Pilier - Pas du tout… c’est tactique… sommes à la recherche du temps perdu.
Julien - Mais ça fait 15 ans que c’est le même baratin… 
Le Pilier - Non non, c’est nouveau, ya des jeunes tout neufs… faut leur laisser du temps… 
Max - Jusqu’à quand ? 
Le Pilier - Jusqu’à ce qu’ils se forment. 
Julien - Mais quand seront-ils formés ? 
Le Pilier - Quand ils seront prêts… 
Max - Mais… 
Le Pilier - On fera appel alors à d’autres jeunes pour prendre le relais… et la boucle sera bouclée. 
Julien - Mais on dit qu’on est toujours en préparation, ça devient absurde non ? 
Le Pilier - Pas du tout, se préparer c’est une bonne chose… on peut pas aller jouter sans se préparer. 
Charles - Les journaux et autres bavasseurs causent jusqu’à saturation de statistiques car ils ne savent jamais quoi raconter… elles sont même affichées sur l’écran… qu’en penses-tu ? 
Le Pilier - C’est intéressant… ça nous donne des indications dont on ne soupçonnait pas hier encore la pertinence. Tiens depuis le début du tournoi ya eu plus de mêlées qu’en 2005 et 2008, mais moins qu'en 1995... c’est intéressant… tel joueur a fait un placage de moins que l’année dernière à la même heure… un autre deux de plus… il en a raté 4... et son remplaçant 2... untel a couru 27 mètres en Novembre… et 26 cette fois. Tu vois, ces indications en disent beaucoup. Il a porté le ballon plus ou moins de fois… c’est bon de le savoir.
Charles - Mais c’est absurde ? 
Le Pilier - Pas du tout, on a enfin des infos qu’on avait pas. 
Julien - Mais ce match, t’en dis quoi ? 
Le Pilier - Faut revoir toussa à la vidéo… pour bien comprendre il faut attendre, analyser, tu peux pas te laisser aller comme ça à des avis spontanés, alors que t’as même pas vu la vidéo. 
Charles - Tu parles comme l’entraîneur et les joueurs… qu’est-ce qui t’arrive ? 
Le Pilier - On voit plus loin… doit y avoir de bonnes choses qui peut-être nous ont échappé… avec toutes ces pépites qu’on possède dans l’équipe… ya du yavoir des étincelles qu’on a pas vu. 
Max - On en a une tiens, une grosse pépite... au centre. Mais ils ont annoncé un rugby de mouvement… t’as bien entendu ça… et sommes plus balourds que jamais… 
Le Pilier - Oui, un rugby de mouvement statique… c'est là-dessus qu’ils vont bâtir.
Max - On touche le fond là Pilier… arrête ton cinéma. 
Le Pilier - C’est dans le fond qu’il y a des perles rares… ces pépites justement… et puis quand on arrivera encore plus au fond on travaillera la forme… d’abord le fond, puis la forme comme on dit… un classique qui a fait ses preuves. Faut laisser le temps au temps de bien faire les choses comme il faut les faire. 
Max - T’es malade ou quoi ? 
Le Pilier - Non, si tu positives pas tu n’ambitionnes rien. 
Julien - Pilar... on ne t’a jamais vu comme ça ? 
Le Pilier - C’est toi qui l’a dit en nous abordant… « tu ne changes jamais »… c’est fait… ça nous a touché ton truc… on veut être connecté au monde ambiant… plus chantant… plus ami… tu fais un selfie ? 
Julien - Attends, attends un peu… bois un coup ça va te remettre d’aplomb… 
Le Pilier  - Non non, rien à voir… on veut se rapprocher de la FFR. 
Max - Tu parlais de clique, de bande à Laporte, celui qui a commencé à démembrer le rugby tricolore… ya la même bande aux manettes… Brunette tu disais, qui a le charisme d'une moule et la vivacité d'un bulot... on a même revu Viviès le caillou dans les tribunes à ses côtés… la même clique qu’autrefois… qui a mis fin aux exploits.
Le Pilier - On n’avait pas tout compris faut croire… ils reviennent aux fondamentaux c’est ça… la parole des anciens ça compte quand même. 
Charles - Mais ils n’y comprennent rien… toujours la même chose… 
Le Pilier - Pas vrai, tiens regarde, ils changent l’équipe en permanence… preuve qu’ils veulent du changement… du changement comme continuité… rusé. 
Julien - Brunel a dit que c’est un "coup d’arrêt important cette défaite" 
Le Pilier - Tiens tu vois, c’est « important », il ne prend pas ça à la légère…  de plus un arrêt quand t'es bien lancé, ça peut faire du bien... pour remettre de la gazoline dans la machine.
Charles - Il a ajouté que les Anglais étaient trop forts pour nous… 
Le Pilier - Bien vu, il faudra jouer avec des moins forts que nous, là on avancera… c’est une histoire de calendrier c’est tout. 
Max - On est 10ème au classement IRB… encore du jamais vu… 
Le Pilier - C’est vrai, mais on est devant la Belgique, la Thaïlande et la Suisse… 
Julien - Parra le mollusque, comme tu disais avant, proposait de gagner le grand chelem en début de tournoi. « Pourquoi pas le grand Chelem » quand on lui parlait d’une ou deux victoires possibles… 
Le Pilier - C’était pour faire peur à l’adversaire. 
Max - Sûr qu’ils ont peur de nous… un Bleu a même ajouté que les adversaires justement profitaient de la faiblesse du XV de France pour nous battre… 
Le Pilier - Tiens tu vois… ils ne respectent rien les Anglais… c’est un bleu qui le dit… il était sur le terrain lui... il sait... une bonne analyse... c’est aussi pour ça qu’on n’a pas gagné. Ils en profitent tous. 
Julien - On n’aurait jamais dû t'astiquer… 
Le Pilier - Non non, merci à vous… faut positiver vous aviez raison… aller de l’avant enthousiaste, ne pas oublier le soleil masqué par la gabegie… gobichonner enjoué devant un bol de riz… écouter avec attention la gamelle résonner devant le buffet. Comme dit le penseur émérite, plomb qui coule ne flotte pas… à gambiller la pantoufle n’a pas froid… être sympa c’est mieux que ne l’être pas. 
Julien Max & Charles - ????? 

Nous avons laissé le Pilier en l’état… sans insister… en espérant quand même qu’il retrouve ses esprits. © Julien

30 janvier 2019

ALL BLACKS NÉGUENTROPIQUES

Dans une quinzaine, reprise du meilleur championnat planétaire. Pour nous mettre en cannes, rien de tel qu’un Super XV d’hémisud tout neuf, histoire d'ébranler l’atonie ambiante, s'extraire du roupillon saisonnier, somme toute nécessaire à tout organisme qui s’enquille des joutes de hautes tenues, titulaire à chaque grande rencontre, dans un sofa commode et qui ne lésine pas à confronter ses analyses devant les plus performantes teams du grand sud !!! Arf !!! 
Comme manière d’échauffement on se repasse d’anciennes bastons sur le Tube, revisionne des séquences marquantes, saupoudrées d’échanges avec quelques rares férus de cuir, sensibles à la raison, imperméables aux flonflons, calinotades et autres billevesées qui s’étalent un peu partout dans notre coin d’ici. Pour débuter l’échauffement et préparer en douce la nouvelle saison, on vous livre gratos cette entame avec l’impeccable Frédo, histoire de revitaliser les tuyaux, sans déperdition d’énergie. 

La chronique à Frédo
All Blacks néguentropiques !!! 

Une autre galaxie, NZ plus… pour la nommer, lointaine, qui n’a même pas attendu la fin du XVIIIème siècle pour piger ce qu’est le rugby de mouvement… pléonasme s’il en est, mais que semblent découvrir nos coquillards tricolorés !!! A bon entendeurs !!!
C’est parti !!! La parole est au king, comme l'atome est partout !!! hips !!!



Seconde loi de la thermodynamique - toute transformation irréversible, dans un système isolé ou fermé, entraîne une augmentation de l’entropie. 
L’entropie de l’univers augmente, indéfiniment. 
D'un point de vue philosophique on associe cette théorie à celle du désordre, l’univers tend naturellement au chaos
A l’inverse, sans intervention extérieure, le désordre ne peut devenir ordre. 

Pour répondre à cette vision, toujours philosophiquement, on a inventé alors le concept de néguentropie ou entropie négative. L'entropie étant énoncée comme spontanément croissante en système isolé, la notion de néguentropie est donc nécessairement limitée dans le temps ou l'espace ou ne peut s'appliquer qu'à un système ouvert. 
La néguentropie est ainsi utilisée en systémique comme synonyme de la force de cohésion
Les Blacks sont un système ouvert, on l’a déjà écrit. Adaptable. Darwinien. 
Et les Blacks sont néguentropiques

- Mais vraiment mon bon monsieur ? 
- Vi ! 
- Et c’est grave docteur ? 
- Pour les autres seulement.

Prenons le cas classique du turn-over. 
Les ceux d’en face paument ou se font piquer le cuir, et que passa alors ? Alors simple, les Blacks reconstituent une ligne d’avantage. Les n° dans le dos ne comptent plus car ils n’ont pas d’importance. Comme au rugby à 7 quand il est bien joué (bénis soient les fidjiens quand ils nous régalent la rétine). Chacun se place ou se replace – et tout est dans le placement – comme pointe d’attaque, relais, ball carrier, flèche noire, éclaireur, logistique aval, depuis l’endroit où il se situe sur le pré, quel qu’il soit. 
Ça donne un Codie Taylor qui marque comme ailier ou son alter ego Dan Coles toujours en jambes comme un ¾ et qui tatane au pied des passes millimétrées, un Joe Moody qui cad deb, le géant Rettalick qui enrhume avec son jeu de main, un Ioane en amont de ses centres, un Read en bord de touche, un TJ qui joue gros bras en 1ère ligne de front (comme feu Kelleher), le Savea aux dreadlocks (une vraie anguille çuilà) qui fait des passes à la Sonny Bill, etc etc… 
Dans une situation désorganisée, chaotique, ils recréent immédiatement, instantanément de l’organisation, de l’ordre, un schéma d’attaque (car schéma il y a toujours), « simplement » , car tout le monde sait jouer la partition sur d’autres instruments que le sien tout en gardant le tempo, le good flow, conséquence il y a toujours symphonie. 

C’est pile poil la définition de ce dont on cause. 
Ya des raisons culturelles of course. 
Le rugby s’apprend au pays du long nuage blanc non pas par classe d’âge, mais par classe de poids…et pieds nus. Gros minot joue en centre avec des plus âgés, et sera peut-être pilier later, petit gringalet joue devant avec des plus jeunes, et sera peut-être demi de mêlée plus tard, du coup savent tout faire les gus car formés à tout. 

A courir pieds nus tout n’est pas vitesse, non, pour qu’il y ait décalage, pour que ça fasse prise d’intervalle, tout est dans la trajectoire - regarder courir Mc Kenzie est pour cela un pur bonheur ! Faut voir son essai contre les Boks, course totally intouchable, sur autre planète le gars, un autre espace-temps, la 4ème dimension… 

A l’inverse le steak Chabal savait courir que tout droit… quand il défonce la mâchoire du grand Ali Williams… l’autre l’attend 10m avant à genoux car il savait où il allait atterrir…. de la carne toujours trop cuite tout çà…imbouffable quoi. 
Et c’est pour ça que leur rugby est total, n’importe quelle situation est une possibilité, un levier, une opportunité, qu’on soit arrière ou avant, petit ou big size, à droite ou à gauche, ça cause same language, toujours, ils se comprennent pour spontanément reconstruire, dans une tâche pourtant différente de celle de leur poste « officiel », beffroi, bélier, arbalète, trébuchet, catapulte…et bim attack on the fortress…. et (très) souvent gagner. 
Quand le cavalier sait devenir tour ou le fou être la reine… l’équipe devient alors plus que la somme individuelle des joueurs… 
Comme les Stones période Mick Taylor, Fleetwood Mac quand y’a Peter Green, les Pixies avec Kim Deal… sauf que là, et c’est ça le truc vraiment fort, c’est jamais les mêmes gonzes et pourtant ça le fait depuis des siècles… remember for example un Zinzan Brooke, 3ème poutre de dingue, vrai poisson pilote de ses lignes arrières et de Lomu notamment… © King Frédo

19 novembre 2018

FIERS IRLANDAIS

Le monde est unanime pour reconnaître qu’ils ont livrés un match de haute volée… les Blacks n’ont rien lâché… la joute était remarquable malgré un seul essai. Quelle débauche d’énergie… quel engagement, quel cœur battant. Le trèfle a phagocyté la horde noire de main de maître… cisaillant bien sévère, repoussant le père Retallick et consorts avec une vigueur de tous les diables. Que rajouter, peu, sinon que la victoire mettra du baume dans l’âme irlandaise, et la défaite ne peut que faire du bien aux Blacks. Comme le disait Hansen l'entraîneur, « les Blacks depuis trois ans n’ont pas l’habitude de perdre », cette anicroche va, sans doute aucun, connaissant les gonzes, motiver le groupe pour encore améliorer leur jeu. Il en est ainsi chez les maîtres du pâtis. 
Pas un essai !!! là quand même c’est un exploit de taille… il faut remonter à la CDM 2011 pour voir un score si minus, 9 points, un de plus que lors de cette finale contre les Bleus, mais sans un seul petit try cette fois… preuve de l’efficacité défensive adverse. Les Blacks ayant de plus l’habitude de planter en moyenne 30 pions à l’adversaire, faut reconnaître la rareté du fait et de mémoire immédiate n’avons pas souvenir d’une joute sans essai de leur part !!! 
Certes ces derniers abusent de voyages intercontinentaux, traversent la planète en long, large, et travers… avions carboniques dans l’atmosphère en veux-tu… comme cette avant dernière baston en Argentine chaque année qui leur fait carrément faire le tour du monde… pour rien. Sont toujours fatigués lors de la finale en Afrique du Sud. Par les temps de réchauffement qui courent, l’empreinte noire est pour le moins excessive, sinon stupide… le jeu n’en vaut pas la chandelle… c’est vraiment le cas de le dire !!! 
Les tri Nations ? C’était suffisant. Les Four un vrai délire. La Pampa est au bout du monde, qu’ils bâtissent un championnat sud-Américain et basta !!! Sachant de plus que les Pumas ne sont vraiment pas au niveau, plombent le challenge, comme les Italiens dans les six nations. En sus vont faire du gala au Japon les Kiwis, puis re-traversée pour atteindre l’Europe, l’Angleterre, l’Irlande, samedi l’Italie… une frénésie des turbines à nos yeux démesurée. Bref… si cela n’enlève rien à la victoire des verts… doivent être bien rincés. Vivement les vacances. Trop, est l’ennemi du bien… de la mesure en toutes choses devrait être un adage universel. On peut toujours rêver non ? Pour combien de temps encore ? Arf !!! © Le Pilier

16 novembre 2018

GOOD LUCK IRELAND

La meute antipodienne du long nuage blanc va piétiner demain le vert pâturage Irlandais. Pour sûr on s’attend à quelque chose de solide. Les verts voudront sans doute réitérer l’exploit de Chicago, cette fois-ci at home, devant le peuple le plus fair-play de la planète rugby. Pas un bruit ne sourd quand l’adversaire tente une pénalité… applaudissent le camp adverse qui propose de belles figures... sont toujours enthousiastes, pour preuve cette anecdote vécue dans un rade parisien durant la CDM 2007. Étions cerné d’Irish guys… les Bleus joutaient leur équipe en match de poule. Dès les hymnes retentissants, après avoir entonné gaillards leur Ireland’s call… les gonzes ont poussé la Marseillaise au grand étonnement de notre groupe. Bras enserrant nos épaules... shoulder to shoulder, comme ils disent, pintes en dextres portées au zénith, les solides et joyeux irlandais entonnèrent « Allons-z’enfants… » sans même se planter dans les paroles. Certes l’accent modifiait sévère la comptine originale… mais l’intention, naturelle chez eux, était sans aucun doute de partager ce moment avec les figures d’adversaires du jour… nous en l’occurrence. Un vrai bon moment de rugby, tonifiant, poilant, ou malgré la défaite des leurs, 25-3, avons partagé grandement pichets, entonné moult chant tradi… débuté une nuit qui laissa quelques traces… comme ce souvenir impérissable.
Pourraient bien chez eux donner du sacré fil à retordre aux Blacks… menés par leur vaillant cap'tain Rory Best. On leur souhaite d’y parvenir…  et plus encore. Même si… même si… © Le Pilier 

Come the day and come the hour 
Come the power and the glory 
We have come to answer 
Our country's call 
From the four proud provinces of Ireland 

Ireland, Ireland 
Together standing tall 
Shoulder to shoulder 
We'll answer Ireland's call

13 novembre 2018

MASTER CLASS RUGBY

Ben voilà !!! Ya des gonzes qui disent parfaitement de façon concise, ce que certains n'ont même pas le loisir d'entrevoir !!! Histoire d'affermir la nuance sise dans l'interview d'hier... "tous les gaziers du XV d'hexagonie ne sont pas des branques". King Fredo est un saveur*... sans contredit... une pièce maîtresse de la team Pil. On vous livre son analyse, impec, simple et magistrale... dans la nouvelle rubrique Master Class.
La chronique à Frédo
Remember NZ against les petits z’hommes v’eire, y’a queq temps, qui menaient 19-0 en fin du 1er round. Le game finit à 22 partout sur un essai de Crotty à la dernière minute. 
Commentaire du briton dans le poste ; « My goodness » – oui l’ami, t’as raison , c’est beau, carrément même, pis dans la foulée, analyse in vivo, « Those AB’s, they never stop to believe ». Excellente analyse, qui mérite qu’on s’y arrête, parce qu’elle dit un peu de l’essentiel


Le coup de génie du big captain magic K2R samedi dernier, c’est, pourtant menés 15-0, de prendre une mêlée dans les tranchées adverses. 

Prenons le temps d’analyser ce que cela sous-entend en terme de stratégie, de maîtrise, et de totale confiance en ses ressources. On pourrait gausser ad nauseam sur l’art de la guerre, patati patata, l’ennemi, bref.

Les blacks sont une entité, un organisme vivant, une régulation boucle ouverte. Les cellules qui le composent ont toutes des skills, qui ne sont pas d’un nombre infini d’ailleurs, on peut en citer un peu, l’offload comme religion, des plaquages efficaces position basse, le passeur qui s’intercale à nouveau dans la ligne pour continuer la teuf (jamais on le voit dans l’hémisnord, mais alors jamais, pourtant simple le principe du surnombre), mais c’est pas la substantifique moelle. 

Le principe fondamental est celui d’un cuir vivant, par principe, on ferait du lean on dirait limiter les ruptures de flux, les points d’arrêt, les stockages intermédiaires, les stop and go. Le sang s’oxygène, en permanence. 

Après l’organisme darwinien s’adapte, en faisant varier l’utilisation d’us et coutumes, de schèmes d’activités, au plus juste de ce qui est proposé en face (commentaire du head coach après la défaite contre les Boks, "cela doit nous apprendre des choses, pour nous améliorer encore"

Mathématiquement cela s’approche du principe des factorielles, 5 skills, c’est déjà 120 possibilités, avec 10 on est déjà au-dessus du million… Cette équipe est en permanence stratégie d’apprentissage, on ferait du soft on dirait comme un malware qui mute pour in fine cracker le code, ça s’ouvre, ça s’ouvrira, inéluctablement, irrémédiablement, le verrou saute, hé oui, Paris n’est pas la France, une bataille n’est pas la victoire, un match dure bien 80 minutes, etc etc…

Alors du coup, à 0-15, no stress, this is not over, wait my friend, don’t leave, position, possession, occupation puis blitzkrieg, traversée des Ardennes, bim, try, next round ‘ll be different, hé hé hé…. © King Fredo

* Saveur: qui sait... avec ce quelque chose de savoureux, du fait même de son indiscutable rareté.

12 novembre 2018

PILIER... LE RETOUR ?

Interview exclusive 
Julien S - Hey Pilar… tu reprends la plume ? 
Le Pilier - Rien de mieux quand ça drache sévère… la goutte glisse sur les magrets… coin coin !!! 
Julien S - Oui bon… est-ce pour autant la reprise des crampons ?
Le Pilier - Mais les crampons mon Julot, sont toujours cirés quand ya chicore… 
Julien S - T’as maté les Bleus du coup ? 
Le Pilier - Oulala… c’est pas un divan de psychanalyste non plus cette interview… on devait causer rugby… 
Julien S - Rugby et retour du Pil si t’es raccord. 
Le Pilier - Mouais… 
Julien S - Alors t’as maté les Bleus ? 
Le Pilier - On a vu leurs maillots, la compo… puis on s’est calté vers des cieux plus malins. 
Julien S - T’as pas suivi ? Mais on a failli gagner !!! 
Le Pilier - On faille toujours et encore nous… on connait la musique. 
Julien S - Non mais là c’était vraiment rageant… Brunel est vraiment pas content… t’es pas même au courant ? 
Le Pilier - Non… Brunel tu dis ? Le gazier qu’a contribué à dézinguer notre rugby avec Laporte ? 
Julien S - Non mais tu rigoles ou quoi ? 
Le Pilier - Toi qui vois…
Julien S - Bastareaud est vraiment solide... en défense... bon gratteur... parle-nous de lui tiens... t'en penses quoi ?
Le Pilier - Gratteur ? Devrait jouer au morpion le gus...
Julien S - Alors quoi ? 
Le Pilier - Alors, comme on l’a trop répété, tout annoncé dans nos bafouilles depuis 12 ans… tout dit, tout démontré, à saturer les esgourdes de nos lecteurs les plus accrocs… on va quand même pas refroidir les ceuss qui sont étonnés de nous retrouver… faut pas pousser ma caille… 
Julien S - Rien sur les Bleus, donc ? 
Le Pilier - Ben ya déjà tout ici… mais quoi ? Tu veux ton sus polémique ? Ta sucette, ton petit scandale ? Ton gueuloir comme disait Flaubert… entendre dire qu’ils sont de pire en pire que tout, que le système, commentateurs, journaleux, blablateux, staffeux, entraineux, sélectionneux… on en passe, sont indéfectiblement foireux et contribuent à la déliquescence notoire ? C’est ça que tu veux entendre ? Ben non, on s’en tamponne, on le dira pas !!! 
Julien S - Tu fuis devant l’adversité quoi ? 
Le Pilier - L’évitement pépère... c’est tout, maître du pâtis… l’évitement… parait qu’ils en causent maintenant… c’est pire qu’on a toujours balancé ici… ils découvrent ces truffes ! 
Julien S - Dis z’en plus…
Le Pilier -T’insistes ma loutre… bon, allez, t’es bon zig après tout… pis on a dit ok pour l’interview. 

Long moment de silence, le Pil semble bien agacé quand même, s’enquille quelques frites, souffle, se gratte le poil… s’élance étrangement calme et mesuré. 

Le Pilier - On note que tout ce qui parle de rugby en hexagonie, enfin la plupart des blas bien sûr, est délirant. Ça plombe l’équipe de France qui se porterait mieux sans tous ces balourds. On les fait causer, sont perdus les gus… on retire de leur baratin la phrase la plus crétine pour en faire un titre… Rugbyramages est un foutoir de niaiseries, l’Equipe de buses… pas mieux, sinon pire. Ça tripatouille dans la fange, ça encense un brin de braise… ça descend sottement quand ça leur prend…. Et ça cause statistique à tout crin… heureusement qu’ils ont ça la stat… commentent du pourcentage à déraison. Pour le live du reste on préfère les Anglo-Saxons, comme tu sais… écouter Sir Clive Woodward ou Sean Fitzpatrick est 10000 fois plus rugby que cet empaf de Galthié, qui est par contre à la mesure parfaite de l’incurie, la cocarderie lavasse et générale… 
Julien S - Ça manque de quoi chez nous en somme ? 
Le Pilier - D’impartialité… de justesse dans les propos… de connaissance profonde du jeu… de savoir tout simplement… de compétence quoi… de regard investi sur ce qui se fait de bien autour... la vanité des bas-fonds... et puis ya le ton dramatique, les pleureuses ça plombe… bref… pas Dionysiaque toussa… mais ça ne gêne plus… les Blacks nous ravissent, des moments d’autres joutes aussi… on a notre compte au final. Même si l’on préférerait prendre enfin le taureau par le blair, comme les Irlandais l’ont fait. Souviens-toi ce qu’ils étaient autrefois… c’est quand même pas sorcier cette histoire… ya au bas mot 6 équipes majeures dans le monde… comme depuis toujours… sommes out comme jamais dans l’histoire du XV… bon, en même temps on est devant la Croatie, la Namibie et l’Espagne… Arf !!!! 
Julien S - Bon là, on peut rien dire à ça, en effet… Mais dis-moi...

Le Pilier nous fait signe de couper l’enregistrement. Il n’a visiblement pas envie de causer du rugby hexagonal. « Tu vas gâcher ma digestion » semble-t-il me dire. Pour les lecteurs qui veulent savoir, porte bien, nous parait en pleine forme, même s’il n’a pas voulu dévoiler la poursuite ou non des « bafouilles » jusqu’à la coupe du monde. Fin de la rencontre. Salut !!! © Julien S avec Le Pilier

11 novembre 2018

GUERRE ET PAIX... ÉTERNELLE !!!

Pas de 11 Novembre sans hommages appuyés à l’ancien, grand-père et ses compagnons, de tous les horizons, ayant participé à cette terrible baston. On fêterait bien le centenaire d’une paix éternelle nous. Mais voilà, les zoms sont pas fait pour ça… pas assez de jugeote, d’assise, de cran, de zèle, de jugement… alors on se souvient, hélas, que jadis ça s’envoyait des zobus de gros calibre sur les douilles, des pluies d’acier sur le cassis, des gaz bien moutarde qui monte au nez en vous ravageant les naseaux... déconnectant les tuyaux … et des tas d’autres trucs délirants qui vous amputent à jamais votre joie de vivre, vous outrage le bon sens, l’entendement, la paix intérieure. Pensées du Pilier pour ce qui a été… ne devrait plus être… que l’on conserve en soi… comme un poids... étrange et familier. © Le Pilier

D'UN POIL DE KIWI

Superbe passe de Ben Youngs à la troisième minute de jeu, essai d’Ashton tout frais, sans bavure, le ton est donné. Les 40 premières minutes sont engageantes, sous une pluie battante, peu de fautes de main, à noter, maîtrise collective des deux zéquipes… de l’engagement, correct, deux essais anglais… 15 à zéro un temps… en deux minutes fin de première période les Blacks marquent dix pions… on les connait, font toujours ça. C’est épatant !!! Certes ont gagné d’un poil de croupion de kiwi à plumes les ABs, mais les Bifs ont tout planté en 24 minutes, puis nothing else de more… plus un seul petit pion de rien du tout… un essai refusé à raison… Courtney Lawes était bien hors-jeu… un drop de Barrett bien cadré, une pénalité du même pour les Blacks en deuxième période… et c’est tout !!!
Remercions les deux teams, ce fut une belle première mi-temps, un bel engagement, du rugby plaisant. Le score rincé ? On n'en a cure. En tout cas jouer les Blacks c'est donner le meilleur de soi... les Anglais n'ont pas démérité... plus savoureux que jouter les Boks !!!
Ce qu’on a vu rapido en vrac ?
Les Bifs sortants pour remplacement, malgré la mouille étaient bien séchés… c'était visible.
Pas un seul arrêt de jeu pour blessure chez les Blacks, une nouvelle fois... pour qui s’intéresse au fond des choses. Pas la même chanson chez les Gallois… sinon d'autres... voire tous.
Malgré la drache londonienne bien imbibée, pas ou très peu de vendanges foireuses…
Trop de coup de pompes derrière la mêlée par contre… même Aaron Smith nous a agacé… le stylème du moment, pénible et fatigant, hyper récurrent, à l’instar de l'ultra tataneur du pied Faf De Klerk l’afsudiste, maître es agacement… qu’on ne supporte plus !!! On le révoque ce gus... malgré sa fougue, nous ennui... out, zou, fissa... s'ils veulent progresser doivent le virer !!!
Les trois essais du match étaient parfaits… trois cas d’école.
La glissade bien lancée de Mc Kenzie, vive, dans un trou de souris… sur une petite passe en chapeau melon de Barrett nous a ravi. Incisive !!!
Un Sam Underhill prometteur… cisailleur… auteur de l’essai à juste titre refusé, mais bien mené par le flanker. Si d’aventure un zozo de foireux se perd en ce lieu impartial, rouspète, tempête… on lui dira, que Lawes devait être derrière le dernier arpion du ruck… ce qui n’était pas le cas… comme en jugera l’arbitre vidéo !!! Rien à dire à ça.
Un Brodie Retallick impérial en touche… comme ailleurs…
Percée de Ben Smith comme dab...
Une pelouse du tonnerre de moquette… rois du gazon ces jardiniers de la Reine mère !!!
Pour l'anecdote... les nouveaux maillots des noirs, sans couture… sobres… qui semblent laisser glisser la flotte… Ceux des tricolores en revanche avec des cols pelle à tarte et cravate pas idéal pour l’empoigne… pis deux gallinacés sur le torse, un sur le short... ça commence à faire basse-cour, n’ont pas besoin de ça en sus nos cocottes pour être ridicules !!!! Bref. © Le Pilier

10 novembre 2018

VENT FORT SUR TWICKENHAM

Retour du rugby en Europe. Les Blacks sont là, les Bifs palots idem, Noir et Blanc vont jouter cet aprem pour un tableau qu’on suppute plus Soulages qu’un certain CBSFB de Kasimir !!! Les zamateurs de badigeon apprécieront, les autres ne comprendront pas l’analogie un brin sibylline… sinon douteuse. Mais si on pige, on saisit l’allusion. 
La Couine n’a pas brillé la semaine dernière face aux Boks… d’un ennui sévère ce match, pas même une possibilité bien réelle de planter un try, nos cousins d’en face n’ont plus le vent poupeux, des coups de lattes incessants des demis de mêlée, à vous dégoûter le poilu de l’arc pourtant désintéressé depuis des lustres des choses d’ici-bas… pas une flamme encourageante à retenir. Les Boks auraient pu marquer cependant et remporter le calin, espérons qu’ils vont se ressaisir devant nos cocottes fantoches, ce soir, et démontrer qu’il n’y a de vrai cuir qu’en hémisud !!! 
Quant aux All Blacks, tel qu’en eux-mêmes… toujours… parfaits… époustouflants… la team étalon, les maîtres du ballon… les seuls gaziers qui entretiennent le grand frisson !!! © Le Pilier

20 août 2018

BLACKS TOUJOURS

Les Blacks s’impatronisent dans le Championship sans étonner les amateurs de cuir. Fidèles à leur statut de maîtres es Super Rugby, la troupe de Read s’est comportée comme on pouvait s’y attendre. Un scénario connu, non sans nous rappeler d’autres joutes toutes récentes. L’équipe adverse défend mordicus son coin de pâtis… donne le sentiment de faire bonne figure durant la première mi-temps, puis, à la dernière minute de cette dernière, les Blacks plantent un try imparable, histoire de bien émousser l’espoir, peut-être grandissant, de l’adversaire. (la tof).

Sacrés Néoz… ils usent l’en face durant les 40 premières minutes, lisent, étudient, bousculent, perturbent jusqu’à cet essai systématique. On a déjà moult fois vu ça… on le reverra. Comme beaucoup avons apprécié la course parfaite de Retallick, sa feinte de passe opérative… hé hé… le moins qu’on puisse dire… la distribution impec d’Aaron Smith… les « trucs en plus » de Ben Smith… la vision de Bauden… la soudure du pack… la défense impériale… les cuissots véloces de Naholo... bref des tas de choses qui ne lassent jamais les gobeloteurs de grandes bastons. Bilan final et sans appel, 38-13... ma sœur Thérèse !!!!  La fougue d’Hooper, les bras herculéens de Pocockn’y changeront rien. Il faudrait du beaucoup plus pour faire douter ces gus… sortir enfin des mauvais us… semer la Zizanie dans leur bus… pour ça faudrait un Détritus... sans Astérix !!! Arf !!! © Le Pilier