03 octobre 2007

COURRIER INTERNATIONAL : LA VERITÉ


Arès pour des bleus
Ho ! Ho ! Les audacieux! N’ont pas la langue de bois ceux-là ! Ça fait quand même plaisir d’entendre cette trompettique salve, ce fendant réquisitoire en d’autre lieu que le nôtre. Lisez ce papier franc du collier de Chris Rattue du New Zealand Herald, sur le blog de Courrier International et priez le divin Arès, Dieu de la guerre, fils légitime du grand Zeus et D'Héra, aussi volontaire dit-on, dans ses féminines conquêtes que sur les champs de batailles, pour qu’il nous donne audace, inspiration et courage.

Le Dieu Mars dans les brumes est de Velazquez... sauf les brumes.
© Le Pilier

NGWENYA PLUS BLACK QU'HABANA


Habana grillé
Un épiphénomène, une bagatelle, un fétu cette action durant le match Sud Afrique vs USA ?
Non, un singulier moment méritant clap hands et récordation.
L’ailier du nouveau monde, de la bannière étoilée, de la patrie de R.W Emerson* dont Nietzsche dans la première version de Ecce Homo, ne tarissait pas d’éloges, parlant de lui comme suit :
« Emerson, avec ses Essais, a été pour moi un bon ami, qui m’a rendu ma sérénité aux jours sombres : il y a tant de scepticisme, tant de possibilités en lui, que chez lui la vertu même est pleine d’esprit… Un cas unique !... Enfant déjà j’aimais à l’écouter… »…
Cet ailier droit donc, aussi rapide que son nom est compliqué à prononcer pour nous, s’est permis dans un débordement audacieux, de littéralement griller l’incomparable Habana dans une course de soixante mètres se concluant par un essai.

Takudzwa Ngwenya, le Black Américain, on ne fait pas mieux pour la vitesse, nous a donc gratifié d’une belle figure en manoeuvrant son vis-à-vis de maître compas, le fixant au démarrage par une trajectoire crocheuteuse, obligeant Habana à commencer sa course un rien, mais suffisamment en retard, pour se faire dépasser sur l’aile par plus antilope que lui. C’était beau et parfaitement accompli. Si nous croyez pas, c'est ici.
Les Boks gagnent bien sûr 64-15 et jouent comme on sait.

* Les Essais d’Emerson sont édités chez Michel Houdiard éditeur et valent lecture attentive.
© Le Pilier

02 octobre 2007

DES BLACKS AU PROFOND SOMMEIL


Le Pilier modérateur
Au fond du rêve, peut-être, se débat, en tant que pertes, l’imagination de supporters trop affligés lui refusant un essor quotidien : punition, n’en pas profiter, collectivement, par un oubli au réveil ou quand on revient à soi… ainsi l’utopiste et rêveur éveillé, considérant l’état des forces, s’inflige une grandiloquence démesurable, clamant de fait et partout : « on peut tout », « sont prenables » « on va refaire 99 », fleurs aux crampons et vins de chez nous…

Well well ! Pourquoi pas ! On peut tout dire, faire, parloter, mais trop d’effets d’avant scène, tuent souvent la pièce. Le Pilier, de modération nanti, à contrario d’enfilades de propos magistraux, forcés pour la majorité, par l’imposant écueil que les Blacks s'obstinent à édifier, plaisamment s’offre, en avant goût pépère, la savoureuse perspective de ne croire en rien, de nier pronostics et paris, en attendant l’heure fatale pour quelque uns, sans les nommer, comme il sait ne pas savoir, attentif et désinvolte.
Wait and see et pas plus. Une concentration singulière, à contrôler ces gaspillages incongrus de flux, serait bien indiquée pour nos quinze battants. Plus de mots, de gloses, de fanfaronnades, imposerait l' afférente vertu, insufflant au groupe cette densité vitale, unitaire, tout pour un, nécessaire dans un master combat.

A suivre donc, de fait inévitable.
© Le Pilier

RUGBY HÉMISPHÈRE SUD

Pour une approche au cœur du squad des kangourous, concernant le quart de finale Australie vs Angleterre, et autres futures cognées, cliquez ici pour ceux qui ne voient pas les liens, chez notre confrère et connaisseur, installé au soleil levant. Du précis, de l’affiné, de rugby bien pénétrant avec analyse et poumons du grand Sud.
© Le Pilier

01 octobre 2007

PUMAS FORTS EN GRIFFES


Buenos aires en nos pâtis
Superbes ces Argentins. Le Pilier félicite cette équipe formidable, qui pratique un rugby singulier et mérite cette sortie en quart de finale et premiers de poule. Gageons qu’ils plient ces Ecossais avares de passes et sans tête.
Mais pourquoi donc ces Pumas séduisent les connaisseurs ?
Parcequ’en premier lieu ils pratiquent un rugby à leur juste mesure. Certes ils n’ont pas beaucoup de joueurs de grande exception, encore que… Si la valeur princeps est le groupe ils sont exceptionnels… Juan Martin Hernandez est de noble stature, le capitaine et matois Agustin Pichot un joueur de grande intelligence… d’ailleurs pour l’anecdote signifiante, l’arbitre Néo Zélandais du match, fait unique en son genre, lui a demandé son maillot au coup de sifflet final. Pichot a accepté l’échange. Rien à ajouter.

Ce rugby donc, qui leur va comme un gant, loin de financières gratifications, c’est un rugby de groupe soudé, avec du cœur, de l’engagement, un courage sans pareil. En plus d’être sacrément habiles des mains, les avants nous ont gratifié d’une copie parfaite. Maîtrise dans les rucks, les mauls, suivit immédiat dès le départ d’un des leurs, quasi jamais seuls au contact de l’adversaire, opportunistes dans tous les regroupements, plusieurs fois ils ont chipé la balle aux Irlandais, irréprochables en défense… contournement de l’adversaire en face à face à l’instar des Blacks. En sus et pas des moindres, car la chose est si rare de nos jours, une gestion parfaite du temps, comme une lecture maîtrisée du jeu. Pichot regarde partout. Dirige son pack de main de maître, temporise comme personne, observe tout, lit véritablement le jeu sans n'être en rien embastillé dans des figures rigides. La freedom classe en somme.
Certes ils n’ont pas de grands centres ni d’ailier affûtés comme Rokocoko, Habanna, Howlett ou d’autres, mais tout le monde joue son rôle à la perfection dans une unité gagnante. C’est superbe de justesse. Ils font ce qu’ils savent faire, avec les hommes qu’ils possèdent et c’est tout. Rien à redire.

Hernandez est calme, très bon lecteur aussi, comme les autres, il met la pression où il faut, quand il faut, et lorsqu’il fait un up & under pour sa pomme il récupère sans coup férir la balle, sans précipitation, avec aisance, dans une élégance toute latine. Contepomi n’a pas les cannes d’un centre, c’est un ouverture mais qu’importe, Corletto est bien à sa place derrière et Hernandez aussi. Il s’y colle donc, car ils ne peuvent se passer de lui. C’est un bon joueur, botteur régulier malgré les sifflets du public Français. Nous disons Français car les Irlandais très fair-play ne sifflent jamais l’adversaire comme ils en firent la démonstration lors du tournoi au Croke Parc dont nous rapportions le fait en ce lieu.

Parler de ces joueurs, c’est considérer tous les autres. Les Argentins ne font qu’un et ravissent nos pâtis tricolores encombrés de palabres, de yaka, de-il-faut, de ils-ont-faim, de ya-du-mieux, quand on fait de grands discours en jouant des seconds couteaux, une Namibie d’amateurs réduite à 14 joueurs, une Géorgie fatiguée par un match quatre jours avant de nous rencontrer, une Irlande éteinte et molle comme un trèfle dans la flotte…

C’est un fait sans équivoque. Le rugby du sud domine celui du Nord. Il serait tant de comprendre ce qu’il se passe, de sortir de cette ambiance de copaings, de mettre des têtes pensantes à la direction des bleus. On est sidéré de voir jouer Skrela en place de centre, alors que Florian Fritz n’est même sélectionné. C’est effarant. Laporte et consorts ne comprennent rien à rien. Ils ne savent obsolument pas ce qu’est un centre, sa fonction, sa course, sa particularité… Huit ans que ça dure. C’est assez ! Que fait Sarkozy ? Qu’ont fait les instances dirigeantes ? Une énorme gaffe.
Bravo les Pumas, longue route et francs succès pour la suite.
Dans cette époque d’hyper médiatisation, de publicité exsangues, de démagobaratin, il est bon de constater, même si ce n’est qu’un zéphyr dans la tempête mondialiste, que l’argent ne fait pas le joueur, mais l’homme juste la vraie saveur.
© Le Pilier

FAIR-PLAY À REPASSER


Vertueuse patrie
En cette ère d’ouverture, aux savoureux échanges et partageuses vertus, sans lésiner sur la redondance, on nous a généreusement gratifié l'occiput avec des quintaulitres de valeurs très humaines, que seul le rugby dans sa grande dilection, soi-disant véhicule. Cette fraternité qui l’anime, ce un pour tous, ce courage, cette camaraderie unique et franche comme un homme est un homme, un coq un gallinacé, une cocotte en plumes, enveloppent nos existences d’un parfum salvateur et rare, donnent courage, volonté, franc espoir sinon heur ou clarté à ce quotidien parfois ombrageux.
Mais la must et favorite de ces nobles parades, la valeur maxi qui fait si chaud au cœur, relève toutes les sauces, parfume tous les plats, c’est l’inénarrable, l’insondable, le fondamental et digestif respect. Ho Ho le respect !!! Quoi de plus belle idée ? Quoi de franchement plus cool ? Quoi de maxi fraternel, d’assuré ? Quoi de plus feutral ? De plus doux ? De plus solide ? De plus bolide ? De plus incarnable ? De plus java ? De plus beau ?

Du Staff aux joueurs, du plombier au botteur, de Jean Claude à Julot, du pastaga au verre d’eau… toute une clique joyeuse et convaincante nous a donc distribué, ces derniers temps, gratos et sans mesure, du respect en veux-tu-voilà, du ya-pas-plus-beau-que-ça, du super, du correct, du politiquement direct, qui désinfecte plus blanc que tous les Bonux, vous soudent du Castor et Pollux, vous affirment dans ce digne sentiment qui dissout les solitudes mâles, dessille les paupières les plus égocentriques… grands savoureurs que devenez de la différence de cet autre, votre frère humain, qui est comme vous, avec plein de bonnes choses partageables et comestibles. Il suffit de regarder l’ovale auréole, d’entendre quelque homélie, de comprendre l’enjeu du partage, et vous entrez dans le groupe prisé de ces grands respecteurs de tout. Avé une poignée d’accent dessus, alors là c’est St Pierre assuré, l’éden, la love et maxi communauté des grandes fraternités.

Le rugby c’est tout ça et plus encore.

C’est en effet ce à quoi nous avons assisté avant le match des Argentins contre l’Irlande. La France entière et bien verte, s’est révélée une nouvelle fois, modèle de fair-play. Comme nous le disions ici, les journaux respectueux encourageaient à tout crin cette Irlande que nous aimons tant. Le féal David Skrela, aurait vendu père et mère, reniant ses "amis" Argentins du Stade Français, pour une victoire des verts sans partage afin de ne pas rencontrer les terrifiants tout noirs, All Blacks en titre, qui sévissent en notre belle Europe, tels des hordes Gengiskhaniennes, depuis le début de cette Coupe du Monde.
Durant les hymnes, un autre Français très respect,
s’exclama « chochotes » en voyant ces petits Pumas très émus, verser des larmettes sur le noble terrain des affronts.
Pendant le match, la moindre avancée des Irlandais suscitait moult encouragements hystériques, la moindre pénalité de Comtepomi, des sifflets appuyés, des huées très sonores, Pumas au pilori, conspuages massifs.
Cerise sur notre gâteau, Castaignède lui-même, se coiffa d’un haut de forme en mousse Irlandaise, pour convoler avec sa nouvelle patrie, vers des noces espérées gagnantes et riches de soulagement. C’était beau, c’était fort et noble comme un coq sur un tas de fumier sonnant l’éveil de l’astre majeur et celui de la France endormie dans son poulailler popu. Certes ce n'est qu'un jeu, d'aucuns diront c'est de bonne guerre... il n'y a pas de bonnes guerres, même si ce n'est qu'un jeu.

Oui le rugby d’ici c’est le grand respect, le courage, la fraternité, le fair-play… et tout ça pour ne pas affronter les Blacks, alors que nous sortons de la poule…
Qu’en serait-il si la cause était plus grave, plus urgente ?
La réponse va de soi, le Français rugbyphile vous l’affirme :
Le respect, le respect, il n’y a que ça de vrai !
© Le Pilier