29 novembre 2006

LA DOPE DES BLEUS


Le scoop. Une exclu du pilier rapportée sous le maillot par un éminent spécialiste de la gonflette et savantes conduites addictives, expandeurs volumiques des jambons, qui tient à garder l’anonymat. On comprendra pourquoi…

Professeur Doc, qui circule librement dans les salles appropriées et fortifie nos athlètes, dévoile céans le secret de l’impuissance des Bleus. Des protéines en pâte par trop élavées, mélange suranné de particules d’antan aux extraits parfumés thyroïdiens: la Biophorine Girard…

Est-ce-là raison véritable de notre spongieux mou, de nos crabes mollets, de notre fatigue fin de match ? La cervelle aboulique du cortex de nos entraîneurs est-elle aussi victime de cette substance fadasse, romolleuse, pourtant garantie stimulante ? Ceci expliquerait cela et l’inanité de nos faméliques stratégies. Une bonne excuse cette tisane !
© Le Pilier

28 novembre 2006

LE PILIER MANIFESTE !

LE PILIER N’AIME PAS LA PORTE
BRANLANTE
LA BOBINETTE
GRINÇANTE
LE TRAFFIC
LE POIL  À…
LES LOUSTICS
L’IPECA
LA TRAPPE
LES BEQUILLES
LES POTERNES
LES BADERNES
LES PAILLASSES
LES OBTUS
ET LES VOIES SANS ISSUE.

27 novembre 2006

LA DANSE ET LE SACRÉ


DU SACRÉ AUX GRANDS EFFETS !
Des Blacks unis, des Gallois qui voient rouge !
Sacré match des All Blacks devant des Gallois qui n’ont pas démérité. On les croyait assommés à la mi-temps mais leur fougue a su bousculer d’invincibles adversaires pour inscrire un essai de cœur à l’arrachée et finir sur les cannes 45 à 10.
A l’instar de Hook le talentueux Gallois en poste de centre cette fois, les Reds ont donné une leçon de courage à ceux qui baissent les bras avant le coup de sifflet final.
Pas rien de le dire ! Car il en fallait du jus face à cette équipe rodée, collective, hyper présente en défense, joueuse comme on sait, les faisant reculer sur les attaques comme lors du premier test contre les blous. Un idéal de jeu à servir tel quel dans les manuels pour faire comprendre au monde ovale ce qu’est le rugby, au néophyte la valeur profonde d’un esprit de corps.

Tout y était!
Une défense impressionnante, ferreuse, avec altération des manières de plaquer. Parfois le Black joue l’homme et le ballon, seul ou à deux, parfois uniquement l’homme suivant la nécessité, pressant, tamponnant, bousculant l’adversaire toujours sur le reculoir.
Une fraîcheur physique tout flamme, des relances locomotivantes, des phases statiques imposantes... bref du jus de pas chaussette !! Arf !

Ces diables noirs ( pour l’occase), savent récupérer pour ne pas faire d’efforts inutiles. Leurs têtes fonctionnent même dans la tourmente. Il regardent, observent, font toujours l’effort de transmettre la balle à leurs coéquipiers même s’ils sont pris de toutes parts.
Ils comprennent ce qu’ils font. Ils lisent le jeu et partant l’imposent.

Un joueur perce, les suiveurs sur des trajectoires donnant possibilités de transmission s’organisent. Le porteur lève la tête et regarde malgré la vitesse quelle option choisir avant de penser comme un mulet à l’en but. Rico Gear, pour parler de lui en a fait la démonstration probante. Nous disons, « pour parler de lui », car il est presque gênant de dissocier ce groupe en rapportant l’exploit d’un seul. Même s’il est vrai que les individualités qui forment cette équipe sont tout à fait remarquables, en citer une c’est vraiment les gratifier toutes, tant c’est une entité indissoluble ou chacun apporte sa contribution dans le combat pour construire la victoire.

Oui Carter est phénoménal, oui la pince monseigneur Collins est du meilleur alliage, oui le frénétique capitaine Caw est sur tout les bons coups, oui Sivivatu va vite, oui la première ligne est solide, oui le seconde ligne Williams en place de troisième ligne couvrante vous trouve une touche de quarante mètres d’un coup de pompe magistral, oui le vivace Kelleher insuffle un rythme infernal, jetant des ballons à son ouverture à la vitesse d’un obus, plaquant les plus gros, oui Muliaina est habile, oui Robinson, oui So'oialo, oui pour tous les participants de cette somptueuse leçon, mais surtout, c’est là, la majeure posture, le substrat fondamental, le point décisif, toutes ces têtes ne font qu’un.
Et puis quel entraîneur cet Henry, pour sûr il connaît son job et la rotation sans tournis, où tous participent d’un même jeu. Un roulement de l’effectif boule de neige pour une avalanche de noirs.

Le tout plus fort que la somme des parties. Les Blacks ne sont pas quinze sur la pelouse. Quinze plus l’entité qui les lie, un esprit d’équipe affirmé, galvanisé par le Haka, valeur fondamentale d’un rite, d’une croyance, allégeance au sacré qui habitait nos natures bien avant la mise au pas de l’ordre social. Pour appropriation d’une figure Girardienne sise en son ouvrage d’anthropologie fondamentale « Des choses cachées depuis la fondation du monde », les joueurs s’engagent, existent, vivent, se battent, les uns pour les autres, les uns par les autres, et forment un système doté d’une cohérence interne qui confère à leur culture une unité pas farouche, une entité du multiple coalescent, un corpus qui parait infrangible.

Merci pour cette démonstration qui rend grâce à cette vertu par trop oubliée sur nos terres matérialistes : le sens du sacré, de l’ineffable principe.

Mc Caw vient d'être élu meilleur joueur de l'année par l'IRB.
Les Blacks meilleure équipe, Graham Henry meilleur coach.
Sans rajout.
© Le Pilier

GOODBYE MR ROBINSON !


Tournée rebondissante.
Week-end de revanche pour l’hémisphère Sud qui rentre victorieuse des ses confrontations européennes hors Pacific Islands.
Wallabies dominent l’écosse, Boks les Anglais, Blacks la planète.
Les Pumas confirment leur montée en puissance, même s’ils perdent d’un point contre des Français ennuyeux, ainsi que leur appartenance au cercle des huit meilleures nations du XV.

Après ce tango Argentin bien mené, on attendrait la valse des entraîneurs pour clore un salon d’automne afficheur des faiblesses des uns, France, Angleterre, de l’irrégularité des autres, Boks, Wallabies. Les Anglais limogent Robinson, nous disions depuis lurette que « si Woodward s’en va il faut changer ses lieutenants et non les promouvoir au rang de commandant en chef ! »
Nous n’aurons pas, chez nous une pareille audace ! Virer Laporte et consorts serait un noël de l'avent et donnerait fraîcheur à cette saison d’hiver qui en manque désormais ! Réchauffement de la planète attisant hélas notre exaspération !
L’entraîneur des Boks n’est pas non plus à la fête, celui des Wallabies, lui laisser du temps…

Revenons aux rocking des crampons sur la verte pâture de Twickenham pour introduction.
Les antilopes ont résisté à la, malgré tout, meilleure tenue des Anglais. Certes ces derniers n’ont pas fait de belles attaques qui firent leurs succès les quatre années précédant le sacre, certes leur pack n'a plus la prestance ni la soudure du précédent, certes les centres n'ont pas la classe de l'élégant Greenwood, de l'avisé Catt. Mêmes erreurs cependant que nous dénoncions dans un précédent article, qui ont à voir avec un état d'esprit plus que sur la faiblesse des joueurs. Cet article intitulé « Dieu sauve l’épine » dans le dossier « God save the Queen » sis en notre Blog décapant, dénonçait un état de fait critiquable et rendait hommage au collectif unique des All Blacks. A lire ou relire si nécessaire.

Les Anglais avaient la possibilité de marquer sans bavure, si le centre près de l’en but avait eu dans l’esprit cette vertu fondamentale qui fait la subtile force des Blacks et ne semble pas être intégrée par beaucoup: la transmission avant toute chose !
A sa droite un joueur seul aurait pu porter le ballon dans l’en but sans difficulté. Excusez notre inlassable répétition mais il faut bien enfoncer les clous pour fixer les esprits, espérer se mouvoir au sein d’un édifice analytique simple mais pertinent. Ce qui importe c’est le ballon et non pas celui le porte dans l’en but. Il faut avoir cette idée à l’esprit en permanence. Chaque effort, chaque exploit personnel doit se conclure par une remise de l’ovale convoitise à son partenaire. Sans cette obsession il n’est pas de jeu collectif digne de ce nom.

Une erreur grotesque de Robinson est d’avoir changé en deuxième mi-temps son demi de mêlée Peter Richards alors que ce dernier donnait un élan non négligeable à son équipe avec un Andy Goode meilleur que le soporifique Hodgson. Ça roulait plutôt mieux que d’habitude, faut bien dire, alors ? A moins que Richards ne soit sorti sur blessure, nous n’avons pas saisi ce moment, cette faute d’appréciation semble montrer un entêtement qu’il serait déplacé d’accabler eu égard à cette similaire façon d’agir chez notre emblématique et surprenant duo !

Notons quand même ce parallèle entre cette insistance du coach Anglais à faire jouer Hodgson pendant des années sans résultat, sans vraiment en essayer d’autres, et la façon d’agir de Laporte qui choisit semble-t-il ses joueurs par défaut, c'est-à-dire quand il y a des blessés. Souvenez vous lors de la précédente tournée d’automne, Castaignède n’a pas joué en dix, il aurait été intéressant de voir cette perle à l’ouverture, même d’y tester Damien Traille... au lieu d’attendre la blessure du seul joueur qu’il affectionne et dont nous prétendons que ce n’est pas là son poste.
Ou était ce fameux Vermeulen pendant tois ans ?

A quoi servent donc les tournées si ce n’est à l’instar des All Blacks de faire jouer un maximum de joueurs, mettre même des bons au repos s’il le faut et ne plus entendre cette inanité hélas proverbiale mille fois répétée : On ne change pas une équipe qui gagne.
Beauxis est parait-il un excellent joueur alors qu’attendent ils nos pas Jojo et Bernie de la parlote contradictoire ? Toujours ce récurrent conservatisme sans doute, cet inopérant népotisme, ce désolant copinage, cette désespérante incompétence ? Faites votre choix parmi ces propositions. La vérité sans doute y transpire des gouttes grosses d’un pilier en charge et percussif.

Pour un retour au match, Prétorius fait gagner son équipe sans convaincre. Matfield, Burger et j’en passe manquaient incontestablement pour parfaire une assise d’un pack d’avant qui est la valeur habituelle des Boks. A noter la bonne prestation du jeune Frans Steyn le Sudaf, une place d’arrière assurée sachant que Montgomery n’est pas un manchot. Ils pourront alterner si blessure ou manque de forme de l’un.
On passera sur l’essai de Cueto qui n’y est visiblement pas mais accepté par les mateurs de vidéo. De qui cette erreur ? Des noms, des noms !

En somme et clausule une meilleure prestation des Anglais et des Boks, un match très engagé agréable malgré tout, un Ben Cohen impérial en défense qui a certainement sauvé son équipe du pire.

Bon rétablissement les Rosbifs ! Peut être un nouveau souffle avec le nouveau coach ? Martin Johnson, Warren Gatland où Nick Mallett l’ancien du stade Français, sont les noms qui circulent. Même si l’on sait qu’une équipe est faites de joueurs, que certains moments il y a manque d’entités performantes, l’entraîneur n’en est pas moins la pièce maîtresse qui organise, fédère, construit et choisit ce qu’il y a de mieux pour faire un corps uni, solide, volontaire et enthousiaste.

La visite du site http://rugbysuper12.blogspot.com est bien sûr recommandée pour un regard avisé, sur l’hémisphère sud.
© Le Pilier

25 novembre 2006

BBC FRANCHE !

Franco France, ciel Anglais. 
Le cloître et la modernité. 
Le Pilier regarde souvent les matchs internationaux sur la BiBiCi ou sur Sky Sports. D’excellentes raisons de ne pas subir la démagogie qui suinte sur notre chaîne publique FRANCE 2, l’ignorance, le penchant systématiquement franco bleu, la brosse à reluire, le camouflage, le mensonge, ou chaque mauvaise action des nôtres est «un manque de chance »... un coup de pied mal dosé «un joli coup si ça passe »... la moindre phase sans faute «une excellente combinaison »... la plus anodine des passes qualifiée de «très beau geste »... le moindre ballon porté « une énorme charge » (sic)... des analyses qui la plupart du temps ne correspondent pas à la réalité des choses. Un commentateur ancien joueur qui ne sait que redire ce que vous venez de lire, essoufleur de vide, saturant votre esprit de lieux communs, de phatique, de ce rien qui l’habite et qu’il impose au monde exaspéré des connaisseurs. Pourquoi devrions nous subir en permanence cette médiocratie, ce passage imposé, pourquoi cette hégémonie du démago, du laudatif trompeur, copino conservatoire des incompétences, blabla sans doute, de l’objectivement nul, dissimulateur permanent de la vérité qui s'impose dans le cube TV comme un état des lieux permanent ?

La BBC, comme Sky sont d'un ciel plus moderne, plus didactiques, impartials, les mouvements majeurs sont analysés quasiment en temps réel avec des graphismes montrant la valeur d’une action, les manquements d’une autre. Les ralentis n’hésitent pas à insister sur les erreurs d’un joueur comme sur les finesses d’un autre et ce, quelle que soit l’équipe. A la mi-temps ces analyses sont approfondies avec des invités de différentes nations qui les commentent…
Impensable chez nous embastillés que nous sommes dans notre Franco France, notre cloîtrisme «entre-nous », notre imperméabilité au point de vue avisé, étranger, à la vérité dite, à l’ouverture.

Nous y sommes donc une nouvelle fois ! L’ouverture, problème récurrent qui plombe une équipe sans imagination s’affirme au-delà du joueur manquant comme un trait culturel, une résonance métaphorique figurant plus largement cette pathologie que notre mentalité tricolore se plaît à l’entretien. L’histoire de France très largement pourvue en exemples toutes sortes, toutes époques et milieux, se plaira au grand H de transformer ici le dénonçant essai.

Le Pilier déplore cet état de fait, même s’il reconnaît que la possibilité d’y échapper est à la portée d’un simple clic!

PS : La proposition ouverte, nous rapportait un joueur, d’un entraîneur étranger pour l’équipe de France est perçue comme une hérésie, une traîtrise, une perfidie, une manœuvre insidieuse de l’anti-France qui veut déstabiliser cette franche camaraderie qui règne au sein de nos troupes copines comme Dupont, lard et cochon, foire et canard. Que du Gras koi !
© Le Pilier