04 novembre 2015

LES INTERVIEWS VÉRITÉS DU PILIER (2)

Questions d'internautes, 
la formation, 
André Boniface au Figaro...
Deuxième volet donc du Pilier en interview directe. Le gazier vient de se rafraîchir la glotte en sirotant une boisson pétillante, plutôt dispos et d’humeur enjouée, comme il a débuté. Nous lui soumettons des questions d’internautes postées juste après ses derniers propos. 

Doc XL – Oui Pilier on voudrait revenir sur le fait « qu’on n’est pas sorti du poulailler en hexagonie, tu disais, « ils sont épatés »… « Ils s’emportent »… peux-tu préciser un peu… 
Le Pilier – T’es pas vif mon Sigmund… ok… on entend un peu partout cette phrase « les Blacks nous ont montré que le rugby c’est du mouvement, de l’évitement, qu’il n’y a pas que le rentre-lard etc… » C’est ça qui est remarquable. Il est effarant de constater qu’ils découvrent ces choses alors que les gonzes jouent comac depuis toujours !!! Que l’évitement, la transmission systématique font partie des fondements même de ce sport… à les entendre c’est incroyable, une nouvelle mode, une possibilité… c’est dire s’ils sont complètement à l’ouest !!! Du coup ça palabre sur le grand sud, comme si les gonzes débarquaient de Mars… veulent faire ci ou ça, vont en causer comme un nouveau paradigme, alors que ce n’est que du rugby. Hansen disait il y a quelques jours, on nous prend parfois pour des monstres de puissance, un peu effrayants parfois, mais nous ne sommes que des gens simples qui savent bien jouer au rugby !!! On peut pas mieux dire. 
Doc XL – Apparemment certains s’en rendent compte… c’est déjà ça… 
Le Pilier – D’où notre « on n’est pas sorti du poulailler » !!! Tu piges ? Le Bla nous dévoile tout… on dit pas que ce n’est pas bien de constater quelque chose… on dit qu’après un siècle tu piges à peine ça, t’as du chemin qui t’attend pour accéder aux cimes mon poulet… puisque tu ne l’as pas appliqué… ou laissé tomber… alors que c’est l’essence même de ce jeu. 
Doc XL – Ce n’est pas ce qui se dit dans les écoles de rugby ? 
Le Pilier – Parlons-en tiens… une sympathique lectrice nous a glissé un document riche d’enseignements... thanks girl !!! Rien de nouveau sous le soleil dans un sens puisqu’en avons moult fois causé en ce lieu, mais très bien exprimé par André Boniface copié-collé du Figaro.fr… en lien si cliquez dessus... réalisé par Sébastien Lapaque, qui pour le coup pose de bonnes questions. Pas tous les jours qu’on lit des choses intéressantes sur le rugby, on les remercie pour ça… se sent moins seul. Cela mettra une nuance à notre emphase catégorique qui s’amuse à dire que les Français n’y panent rien au rugby. Une bonne occase de précision nuancée, pourtant toujours en filigrane dans nos affirmations, pour ceux qui savent lire. Quand on tranche net, on exagère, ça fait partie de la figure, mais des saveurs y’en a bien sûr, puisque certains d’entre eux ont fait notre formation… chez les anciens du reste... comme d'autres lisent le Pilier. Arf arf !!! Tiens balance ça avec ta machine… sélectionne car on ne partage pas tout ce que dit le père André. 
Le Figaro - Avant de critiquer le fonctionnement du Top 14, il faut s’intéresser à la formation. N’êtes-vous pas frappé de voir, dans les écoles de rugby, des enfants avec des casques et des protège-dents auxquels ont apprend à faire des mauls, des rucks et des mêlées au lieu de les faire courir en se faisant des passes ? 
André Boniface - C’est le problème principal. Comme partout dans la vie, l’essentiel, c’est la formation. Et les bases du rugby, ce sont les passes. A un enfant qui commence à jouer au rugby, ce sont les choses essentielles, les choses du bonheur qu’il faut d’abord apprendre : courir, passer la balle, attraper un ballon de volée, le transmettre à son partenaire, plaquer correctement en descendant le long du corps jusqu’aux jambes. Voilà les choses importantes que l’on doit apprendre à 10 ans. A cet âge-là, il faut faire jouer ensemble des enfants par catégories de même taille et de même poids, sans différence de postes, et leur expliquer que le but du rugby ce n’est pas de se rentrer dedans. Ils apprendront à plaquer, à faire des passes, à attraper le ballon dans toutes les positions et surtout à savoir bien se positionner par rapport à leurs partenaires. La position sur un terrain, elle s’apprend tout jeune. C’est à 15 ans, quand on aura distingué ceux qui sont costauds et ceux qui sont rapides, ceux qui sont grands et ceux qui sont adroits, que la spécificité de chaque poste s’imposera. Mais celui qui jouera 2e ligne ou pilier n’oubliera rien de ce qu’il a appris auparavant : adresse, passes, vitesse. Il s’en souviendra même toute sa vie... Quand je jouais, on finissait tous nos entraînements par un match à sept, sans touches, sans mêlées, avec du jeu ininterrompu, des cadrages-débordements et des passes croisées. C’est d’abord dans les collèges et les lycées que le VII devrait être pratiqué. Les professeurs de sport qui aiment le rugby devraient s’y investir. Il permet d’acquérir les bases du jeu. Parfois, les avants sont un peu dépassés par le rythme, mais il n’est pas toujours inutile pour eux d’apprendre à jouer comme un trois-quarts. L’autre jour, j’ai été émerveillé par la chistera d’un remplaçant néo-zélandais qui a amené un essai de Kieran Read. Je préfère ces avants qui jouent comme des trois-quarts que les trois-quarts qui jouent comme des avants
Doc XL – Que penses-tu alors des anciens, ce qu’ils disent, parfois dénoncent ? Faut les écouter...
Le Pilier – Bien sûr !!! Pour les plus avisés d’entre eux ont une très bonne vision des choses… même si certains sont dépassés et se laissent emporter par la nostalgie. Tous ne sont pas adaptés non plus à ce temps. Mais on en cause la prochaine fois si tu veux… on doit s’éclipser là. Lisez l’interviouve d’André sur le Fig en attendant, savourez une chopine, méditez, prenez du bon temps... faites c'que vous voulez quoi. © Le Pilier