26 septembre 2013

DERBY BASQUE

Un gazier de bonne tenue a réussi par on ne sait quel miracle à s'immiscer dans notre bastion. Lecteur émérite du Pilier il vient poser sa plume en nos pâtis nous proposant une bafouille sur le derby Basque du Week-end. On dira pas que le Pilier a totalement délaissé le terrain du coin, qu'il se refuse à tout échange, juste because le TOP n'est plus en odeur de sainteté dans son huis. Le rugby transcende les frontières de nos propres opinions... ya du mouvement en hexagonie, preuve en est son témoignage qu'on vous livre verbatim... et sans rajout. 
Comme on se retrouve !
Tout a été plus ou moins dit sur le derby. Les forces en présence, le poids des mots (et des packs), le choc des photos. Tout a été dit… ou presque ! Humeur d’un Grenoblois adopté au Pays. C’est une histoire qui remonterait presque à la nuit des temps puisqu'elle hante les mémoires vives des habitants de ce bel endroit qu’on nomme Pays basque. Des années que les voisines Biarritz et Bayonne s’affrontent. Comme les Basques sont un peuple qui a du goût, ils ont décidé de se mesurer dans le plus beau sport qui soit : le rugby. Des grands noms se sont illustrés au cours de ces joutes homériques. Le sang a coulé, les larmes et la sueur aussi et comme à chaque fois, les équipes se sont séparées bonnes amies.

Seulement voilà, cette année (encore ! disent les mauvaises langues) les cartes sont rebattues. Pointant respectivement à la 14e et la 13e place du top (14 !), le BO et l’Aviron vont se rencontrer à Jean Dauger samedi avec une pression supplémentaire. Pour se sortir de la nasse où maraudent les mauvaises anguilles des bas de tableau, il va falloir (enfin !) que les deux équipes se lèvent l’âme et se mettent à produire un rugby de qualité, ou tout au moins qui fasse gagner : mais le peuvent-elles encore ?

Car il est certains choix parfois incompréhensibles que seuls les dieux sauront expliquer. Ainsi, comment une équipe aussi belle, aussi titrée que le BO a-t-elle rognée à ce point depuis des années sur un recrutement digne de ce nom ? La faute au budget ? Trop simple. L’ivresse des succès de naguère additionnée à une perte de rythme et de vision ? Certainement. Sinon, comment expliquer autrement cette descente aux enfers qui s’accélère chaque année de plus en plus chez des « rouge et blanc » vieillissants ou trop jeunes. Biarritz a des guerriers de qualité, mais l’ensemble est tellement mal harnaché entre les vieux briscards et les jeunes talentueux que l’on désespère du jeu pratiqué par la garde de Faugeron. Ce dernier, trop affairé à sauver les meubles sûrement, manque tellement d’ambition pour ses joueurs que l’on a parfois l’impression de les voir dormir sur le pré. Un Yachvili égal à lui-même : constant, un Traille usé jusqu’à la corde, un Harinordoquy blessé (mais qui devrait jouer samedi)… la vieille garde se meurt. Chez les jeunes, même Lakafia, celui qui a toujours bluffé par la pureté de ses trajectoires, la finesse de ses gestes, la précision de ses plaquages, et son port de tête haut et aérien, même Lakafia le magnifique semble lessivé, essoré ! Ce qu’il manque au BO ? Du jus de crâne et de l’amusement. Les joueurs s’ennuient ferme sur le terrain, et nous avec.

Côté ciel et blanc, les choses sont moins mal engagées avec seulement une défaite à la maison. Sauf que, sauf que… allez savoir pourquoi avec une qualité d’effectif nettement supérieure à son voisin, l’Aviron n’arrive pas à produire un jeu qui ressemble peu ou prou à du rugby. À Dauger aussi on doit sacrément s’ennuyer une fois la balle en main et il semble que le duo des Christian ait eu la gestion de l’effectif un peu légère pour certains matchs.

Avec quatre joueurs blessés, le BO coule ; avec quatre non titulaires habituels, l’Aviron perd. Mais ne croyons pas trop à la malédiction dans ce pays béni ! Il serait temps que les joueurs, les staffs s’inspirent de ce qui se fait ailleurs (au sud évidemment) pour trouver la moelle nécessaire à une sortie de crise. Car arrêtons de nous illusionner, ce n’est pas un budget qui fait les passes, qui saute en touche, qui plaque, qui court, qui rentre en mêlée, qui joue ! Oui de grâce chers joueurs, faites enfin votre métier : jouez !

Il y a une gloire à gagner un derby, une malédiction à le perdre et un honneur à y participer. Mais il ne faudrait pas que les piètres copies rendues par nos clubs de cœur continuent à dégringoler. Auquel cas de Derby, l’an prochain, il n’y aura plus.
© Matth