12 juin 2012

MONDIALISATION / ÉVOLUTION

Le choix des nations !
Que du mérinos s’enjoue à brouter les pâtis pesants du Top avec délectation n’est en rien préjudiciable au rugby à proprement parler. Après tout, ya de tout en ce bas monde ! Démocratie oblige, tout bipède a droit d’agiter son fanion, défendre les couleurs du sponsor... pardon, de son clocher... s’approprier la victoire selon la formule consacrée « on nagagné »... et penser que l’on possède le plus beau championnat... des villages !!! Arf !! Non toussa est dans l’ordre des choses communes. Spectacle est là pour griser... à peu de frais... la croquette afflue, les stades sont pleins... ça turbine, fonctionne bien... c’est comac ! Non, non, aucun problème pour nous. Ce qui caractérise le grand démocrate c’est le respect de tous !!!! Arf !!! A chacun son Viandox, son Bonux... son petit sus, sa figure d’heur, son leurre pour alléger un quotidien pas toujours coton.

Non, non, pas d’inquiétude à avoir sur la teneur de notre quinze d’ici, la voie choisie, car ya lurette que le virage a bien été négocié contrairement à ce que pensent les innocents de tout. Ce qu’on a là, est juste la résultante d’un parti pris efficace, consumériste à souhait, où tout le monde participe, et ça fonctionne parfaitement bien. Les inquiets pour notre jeu, sont les ceuss en retard, les utopistes, les impuissants sans râble, qui font mine de découvrir un état de choses auquel ils prétendent ne jamais participer... s’effarent, éructent, exprimant pour certains un profond et naïf dégoût, en pleurnichant sur le niveau affligeant de jeu de nos troupes... accusant l’artiche... ou koikès... comme si c’était un fait nouveau. Mais la moindre CDM replacera tout ce petit monde dans le chemin de l’exaltation, pour peu qu’on ait une veine de grand cocu, un petit moment d’éveil !

On nous tartine à dessein avec la mondialisation, on peut s’en plaindre... mais s’en réjouir aussi, car finalement elle nous permet de sortir de notre enclos terroir et de bénéficier d’une diversité de choix culturels unique dans l’histoire de l’humanité. En effet, autrefois fallait attendre la tournée des Blacks, des Sudafs, des Aussies... les années bissextiles... arf ... pour découvrir qu’il y avait d’autres contrées, une autre galaxie même, qui pratique comme nous, avec le même ballon, des joutes ovales, sport par essence préféré des Dieux de l’Olympe et du Pilier. Oups !! Le même jeu certes, mais pas du tout la même manière de l’appréhender, le concevoir, le faire évoluer, le dominer, le soumettre... le pratiquer. Grâce donc à nos connexions performantes qui transcendent les frontières, on peut jeter notre dévolu sur n’importe quel écran, se retrouver au bout du monde en un seul clic, jusqu’à marcher dans les rues qui mènent au stade, avec Google Earth, et profiter sans mesure de ce qui se fait de mieux en matière de Rugby. Et là, sommes servi ! Non content de nous ravir la carafe, une sensation vitale nous concentre sur l’essentiel, ce qu’on apprécie vraiment, qu’on aime, sans les œillères tricolores qui orientaient jadis notre regard dans une seule direction, réduisant par le fait, notre champ des possibles, notre empan visuel, partant la possibilité d’un savoir polymorphe, évolutif, universel. La modernité c’est aussi ça !!! On s'intéresse désormais à l’objet... on ouvre grand les calots, on se concentre en l’occurrence sur le rugby !!! Supporter farouche du jeu, bien avant la couleur du maillot ! Un grand pas vers l’esthétique en somme... une évolution patente, une éthique... (puisqu'esthétique & éthique ne font qu'un...) insufflant dans nos consciences ce fameux respect dont on nous tartine les esgourdes sans comprendre ses fondements... sa profonde et vertueuse intention... voire même sa définition. 

Preuve du mouvement ascendant, on cause désormais de Super Rugby. Néologisme tout neuf, hips, qui signifie bien que le grand XV n’est pas le simple délire du Pilier ! Arf ! C’est un fait, avéré... qui marque bien la différence entre les uns et les autres et se pratique uniquement en hémisud. Cette galaxie nous en porte preuve du reste par une domination sans partage en la matière. Le terme existe, et n’est pas fortuit !

Alors ? Avons de quoi être sacrément contenté désormais.  
Du rugby y’en a pour tous les goûts... accessible en un clic. y'en a pour les Peugeot, y'en a pour les poêles à charbon... y'en a pour les mamies, les pantoufles, les crampons....Ach ! Si kiffez sur l’intra-muros, XV à charrue, bien de chez nous... si l’équipe nationale vous comble d’un petit exploit tous les dix ans en reproduisant ce qu’elle fait en championnat... zavez largement votre compte en regardant ce rugby du coin d'ici, bien de chez lui !! Si en revanche vous aimez les grands espaces, le Super Rugby si vous préférez investir un emblème national, symbolisant une culture forte, un vrai style performant, en mouvement permanent... pouvez toujours broder sur vos costumes la Fougère divine, l’Antilope zélée où le Kangourou bondissant. Arf !!! 

Qu’un petit coq de basse-cour vous réveille plein d’enthousiasme aux matines pour bien commencer la journée et satisfasse pleinement vos attentes, il a toute licence pour picorer sur un pâtis... de sa catégorie, s'entend ! Ach !  On peut mater et investir ce qu'on veut. En somme on peut choisir sa patrie !!! C'est pas d'l'évolution ça ? Alors pourquoi s'inquiéter de la tournure qu'a pris le cuir du coin quand il correspond finalement à l'attente des mateurs puisqu'ils remplissent les stades comme jamais ? Et que du grand rugby y'en a plein nos zécrans ? Un truc quand même auquel on ne peut échapper quand on évoque les catégories esthétiques : Dis-nous de quoi tu te contentes, on te dira qui tu es... avec respect !!! Arf !!! Ou plus hégélien mon p'tit Quinquin : "A ce dont un esprit se satisfait, on mesure la grandeur de sa perte "
© Le Pilier