25 septembre 2011

LES MAÎTRES DU TEMPS

Les Blacks gagnent les Bleus sans forcer 37-17. Proprement, réguliers, des essais superbes... nets. Un peu le même scénario du reste qu’en automne 2009. Les Bleus dominent dès l’entame, dit-on, un brin de temps... disons plus justement, s’engagent franco dans le combat... un rien patauds quand même, une tentative de drop démontrant l’impuissance de conclure. Les Blacks laissent venir, défendent parfaitement, comme l’avons souventefois constaté, puis dès le premier cuir en main plantent un essai... de toute beauté. Un classique... avons tort de penser une réelle domination de la part des Bleus... la baston c’est 80 minutes et les Blacks gèrent parfaitement ce temps. Un des fondements tactique depuis la guerre des Gaules : l’adversaire plein d’entrain balance son jus sans compter... la horde de barbares, au temps de la grande Rome si voulez... César défend, se contente de contenir la fougue... découvre l’attaquant, le scrute, l’étudie, l’observe... mate ses faiblesses... puis dès qu’une brèche s’entrouvre porte un coup rapide, fatal... et prend l’ascendant psycho !!!! Ho ho !!! Le Gaulois vaillant mais fatigué vient de laisser des plumes dans cette débauche peu concluante... n’a pas le temps de réagir bien installé dans sa « domination »... encaisse donc le coup. Exactement ce qui s’était produit à l'automne 2009... même composition cette année... à ceci près que les Blacks ne sont pas dans le dernier match de leur tournée, qu’il y a d’autres chicores à venir... que rien n’est écrit... qu’il faut en garder sous la patte... la finale est encore loin... donc n’ont pas outrageusement forcé !

































 Les analystes de petits calibre, qui scribouillent et baratinent par ci par là, séquencent le match par petits bouts... du bien, du pas bien... en croyant réellement que domination il y avait de la part des Bleus. L’œil acerbe lui a vite constaté leur impuissance, attendait ce moment réactif qui du reste s’est produit occasionnant un coup d’assommoir chez les supporters qui mataient... ne comprenant pas ce qui venait de se passer. Comme toujours. Si on prend le match dans sa totalité la gestion temporelle des Blacks fut quasiment parfaite... jusqu’après même cet essai encaissé en fin de match dont n’avons pas saisi grand-chose, de Trinh Duc... une mêlée semble-t-il devait être jouée... ça discutait... hop, l’opportuniste aplatit... ok malin... ce qui est remarquable c’est plutôt la réaction immédiate des Blacks qui plantent un magnifique essai démontrant par le fait que le temps leur appartient, qu’ils sont les maîtres du lieu, intouchables... nous laissant croire qu’ils peuvent marquer quand ils veulent. Sur le plan psychololo c’est du sacré bon boulot... sur le plan du tableau... une œuvre limpide !
Il faut être sacrément balaise pour bien encaisser ce déchaînement adverse durant l’entame et dès la première possession du ballon conclure de façon si parfaite. Là réside la surpuissance de cette équipe qui sans forcer, on insiste, nous a proposé une copie cohérente, maîtrisée, royale en comparaison d’un en face aléatoire, impuissant, où tout le monde attend, espère, l’exploit d’un seul, toujours possible, mais de plus en plus rare... et d’évidence jamais suffisant. Mermoz intercepte à notre avis hors jeu... mais qu’importe... un épiphénomène au regard du tout !
Qu’importe aussi le score final... ce qui nous a particulièrement fasciné c’est la manière... des essais magnifiques, venus à point nommé... du soutien rapide, efficace, permanent... comme dab de belles passes, un jeu collectif... peu de coups de tatanes... ça jouait à la main dès les 22... et pour parfaire le tout, la clausule conquérante signifiant, « on en a encore sous la pédale ! »
Les maîtres du temps donc... 80 minutes durant, tel Eole dans les nues de son souffle divin baladant le vaisseau d’Ulysse à sa guise par dessus les reflets changeants de son Odyssée... arf arf !!!
© Le Pilier