27 novembre 2009

DAN, LE CARTER DES CARTERS

Un geste... un gazier
Une enveloppe de métal servant à protéger un mécanisme. La définition même du petit Robert : le Carter.
Un objet fondamental donc qui tranquillise le bougement des modules, l’activité motrice des gonzes... fait le lien avec le demi de mêlée transmetteur, entre les gros devant et les cavaleurs derrière, lance l’attaque, passe sautée, vissée, croisée, redoublée... tempère, accélère si faut... pousse au reculoir l’adversaire par ses coups de pompes, défend, balance entre les perches le cuir pénalisé car habile des pieds et titulaire du rôle de buteur... bref le Carter a du taf sur un pâtis, si bien qu’on lui assigne généralement le titre de pièce maîtresse du groupe, sans abuser.

Un geste qu’apprécions particulièrement chez le Dan des carters... sa manière de raffut qu’il imprime au niveau du haut thorax de l’adversaire trop droit, se servant même de ce rejet pour se propulser dans la course... il est parfait dans cet acte le gonze...aussi pour le prendre il faut se jeter dans ses cannes systématiquement, jamais au colbac (ne pas l’oublier Samedi soir) ce qu’il fait du reste remarquablement bien aussi (la prise des cannes)

Matez comme il plaque. N’accélère qu’au dernier moment, juste avant l’impact, très impulsif... puis glisse très vite aux chevilles et se relève sur ses appuis pour disputer le cuir... un temps record... un cas d’école pour cette manière classique et très technique de plaquer.  
Du grand art chez lui, car ce placage en plus d’être efficace est beau... pas destructeur, ne va pas au contact tout berzingue comme un fada, mais assure son geste au dernier moment par une réactivité hors norme. Pourtant très cool sur un terrain, dose son effort, ne se précipite pas, quasi dilettante parfois... prend son temps, lit parfaitement le jeu... semble même se faire oublier durant 60 minutes... avons déjà vu cette posture en tri Nations... puis soudain accélère et surprend son monde.
En sus très habile des agacins, meilleur marquer All Blacks de tous les temps entre les perches... et sa carrière n’est pas finie. Une impulsion fugace et ciblée, des cannes de feu, une vista imparable, une belle passe, trés longue si nécessaire... concentré sur son rôle, calme, tranquilliseur, habile, sympathique... une tête qui pense et organise, All Black de surcroît, autant de vertus qui font du Carter le meilleur gazier à ce poste de la planète rugby.












Aux jambes Samedi faut donc le coincer...  
pas s’amuser avec lui à toutouche cravate et paluches comme sur la tof (erreur des deux irlandais, surtout le centre qui aurait du le prendre aux cannes)... sinon c’est l’échappée... il vous déstabilise façon art martial. Classique et évident, votre centre de gravité étant trop haut si zêtes trop droit. On peut causer rugby moderne, les fondamentaux sont éternels... plaquage jusqu'aux chevilles, même les plus gros s'affalent comac, sans douleur, efficace, sûr, facile, agréable, confort... on n'a pas trouvé mieux depuis l'invention du godet, de la pantoufle et du transat à bord de mer. A bons entendeurs. © Le Pilier