01 avril 2009

ON RASE GRATIS


Près du pré
Ce geste qui nous sied, souple poignet, main habile saisissante l’objet imparable comme vertu première d’un Blog de bonne tenue... cette volonté tranche-nœud, libératrice du canasson ailé voué à l’ivresse d’un azur sans limite... cette assurance, ce rien de sagacité, ce poumon doux des pinacles printaniers... cette vue pénétrante enjouée des rosées... au joug du signifiant maître s’échinent à labourer tabulaires idées, éradiquant l’ivraie palinodique au profit d’une graine féconde, nourricière, franche, sans parasite ou jarnac.
Quand le stérile baratin éparpilleur de sens ravage nos pâtis, le Pilier, tel qu’en lui-même donc, veille sur l’ovalie, comme un os protège la substance molle des crocs acérés de la bestiole, qui ne cherche que plaisir immédiat dans le son des mâchoires, sans comprendre qu’une tête bien faite supplante un estomac, perpétue le désir en mesurant la joie.
L’objet imparable le voici : Un rasoir mécanique, d’Occam, double lame critique (c’est assez), aiguisé au principe de parcimonie, de simplicité. Précepte épistémologique qui s’emploie au fouillis des pâtis à tondre court l'herbette, virer la tige moche, afin de bien saisir l’ensemble, rendre épaisse couleur à toute l’étendue... ou figurer la grâce d'une Mona Lisa. Fondement empirique où sensible fait loi.
Qui dit parcimonie ne nie pas fermeté, qui dit sensible dit bien, sans trop en rajouter. Plus qu’un Bic, de l’acier... plus qu’un Hic, du Nunc frais, qui expire sa pertinence car il ne ment jamais.

On se plait à prétendre que si un groupe est fait de plusieurs entités constituantes d’un mouvement commun, que le tout est bien plus que somme des parties, un module mauvais à lui seul peut sacrifier l’ensemble. D’aucuns se plaisent à refuser d’accabler un joueur par solidarité, disent que l'équipe a failli, qu’on doit serrer les coudes... pourtant il est dans la colonne du XV des places fondamentales qui faiblement pourvues fragilisent l’ossature générale, anéantissent la force des muscles vaillants, défavorisent les subtils agencements qui engendrent trajectoires inattendues, ouverture d’espace, perpétuelle mouvance. Ne pas avoir en tête la transmission du cuir avant toute chose ne devrait pas être accepté au rugby. Ceux qui ignorent ce principe premier... sur le champ sacrifiés !!! Hop et zou, sans plier ! Nous parlions de Tindall, nous causerons des autres, plus proches de nos clochers.
© Le Pilier