18 février 2009

LA DISPARITION...


Des grands gaziers !
Certes une alouette ne fait pas le printemps... ni un Shane Williams une équipe de Galles. Pourtant quand il est là le rendement n’est pas tout à fait le même. Contre l’Ecosse par exemple, en sus de planter son essai, il participe grandement à l’élaboration de deux autres en transmettant le cuir de façon parfaite... une accélération qui décale le défenseur pour l’un et pour l’autre une passe dans une position improbable envoyant son coéquipier derrière l’en-but. Nous savons tous qu’un match se gagne devant... on n’y reviendra pas... mais il faut de sacrés modules derrière pour conclure, des grands gaziers, des super-gonzes, comme on peut les nommer chez le Pilier. Shane Williams est de ceux-là. Pièce maîtresse, reine si voulez sur un échiquier, figure de proue, ce genre de gonze assied, rassure, conforte l’équipe dans sa conquête... le boulot fourni ne sera pas vain... à l’instar d’un super buteur, il pèse sur le match et peut changer par sa simple présence le cours des choses. Les grosses équipes possèdent toutes ce genre de joueur, les plus grandes en ont plusieurs. Quand ils sont absents ce n’est plus tout à fait la même chose. De tout temps il en est ainsi.
Une des faiblesses de notre XV de France, parmi celles dont on vous bassine les pavillons avec nos amuse-gueules de vérités, est de ne pas posséder de tels joueurs. Matez le dernier match, rien d’extra derrière, pas de classe sup. Le seul qui pourrait prétendre à cette stature, Florian Fritz, est trop souvent absent... hors lui, pas de joueur vraiment indispensable. C’est une chose visible, imparable, apodictique. Nous avons quelques bons joueurs, mais pas de très grands et ce depuis des années... un bonne décennie. En total vrac : pas de Sella... de Blanco... de Carter, d’Umaga, de Greenwood... de Catt... de Larkham... d'Howlett... d’Habana... d’O’Driscoll... de D’Arcy... de Wilkinson... de Jacobs... etc, etc, etc.
Donc en somme un constat,
une indiscutable vérité :
Disparition totale
des super-grands gaziers
en nos pâtis ratatinés !

A quoi cela est dû mon Juju ? Je vous le demande Fernande ! Du reste notez qu'on n'en cause jamais Dédé ! S’ajoutant au reste, notre huitième place au classement mondial est tout à fait justifiée, sachant le peu d’équipes majeures en lice, Maurice... sommes parmi les dernières en fait, des équipes majeures... pour ne pas se voiler la face et dire la chose uniment... mon Sergent !

Après la disparition des dinosaures il y a des millions d'années, celle des grands gaziers de nos terrains majeurs, quasi seul, le Pilier résiste encore et toujours aux météorites de l'aveuglement général... au ramolli d'l'occipital, à la raréfaction de l'élan vital. Pendant que les fourchettes s'entrechoquent sur le Blog des Niçoises, que les panses pesamment s'affalent sur des sofas digestifs se substituant aux cortex un rien valides encore, distillant leurs deux gouttes de substance méningée venues à grand-peine... quelques rares saveurs* attentifs, veilleurs incomparables, partagent silencieux ces vérités premières... et tournent leurs regards vers des terrains plus verts.
© Le Pilier
* Saveurs : ceux qui savent pardi !