31 janvier 2009

PILIER DU CINEMA


Comme il se doit, un pilier digne de ce nom ça côtoie du solide. Le Pilier donc, ne s’intéresse en matière d’art, d’intellos rebonds, pour l’essentiel qu’aux piliers majeurs. On savait ça. Pas une faute de goût douteuse ne saurait désenchanter notre univers imparable, sinon pour nous fendre. Dans notre panthéon esthétique, on ne trouvera, il va de soi, que des pillars pardi... d'où l'assise du gazier.
En attendant donc les chicorées du Tournoi des cinq nations, avons re maté pour la XVème fois environ, un des movies culte du maître Kurosawa, « Rashomon ». Quelle merveille, quelle élégance, un mouvement de caméra très boléro forestier... amicalement raveliste, quoique un peu rébarbatif (le boléro bien sûr, pas le mouv), pour ceux qui connaissent... parmi les feuillages ondulants, les halliers tavelés de rayons solaires caressants, acerbes pour certains... et la pluie, la pluie divine, kurosawaïenne, quand la vérité prosaïque s'exprime laissant place après l’aveu final à l’éclaircie conciliante. Une histoire d’époque ancienne pour une misère perpétuelle... le dernier démon de la porte de Rashomon s’est même calté, écœuré par la cruauté des hommes.
Jeu d’acteurs phénoménal, la pleine jeunesse d’un des plus grands du cinoche, le superbe Toshiro Mifune dans un triptyque érotique à transpirer son tragique émoi, drame, immensonges, fanfaronnades, traîtrises, maîtresses figures tragi-comiques... et son inséparable comparse Takashi Shimura qui joue entre autres le chef des sept samouraïs... sinon dès le tout premier film du maître,
« La légende du grand judo ». A voir du reste impérativement avant le tournoi.
Kurosawa très aimanté par l’occident, se voit récompensé à Venise en 1951 en obtenant le Lion d’or.... et déjà se pose comme un pilier porteur du 7ème art. Ses chefs-d’œuvre imposeront leur hégémonie parmi les bobines des cinéphiles avertis, combleront les esthètes.
En attendant le tournoi, évitez les sots et matez du beau.
© Le Pilier