20 décembre 2008

LE DIRECT LIVE DU PILIER


...Laissant tomber châtaignes et autres bastonneries, le noblissime Pilier, de l'avent respectueux lui signifiant la trêve, en pleine bénédicité de salaisons, inspira fortement, regarda ses convives et se remémora ses heures de grande sagesse quand il méditait sur l'herbette, loin des hommes... Une pause, s'imposait.
Vint Zig qui demanda :
« Quelle est la véritable Voie ? »
Le Pilier répondit :
« La voie de tous les jours est la véritable Voie »
Zig insista :
« Puis-je l’étudier ?»
Le Pilier répondit :
« Plus vous étudiez, plus vous vous éloignez de la Voie »
Zig à nouveau :
« Si je ne l’étudie pas, comment puis-je la connaître ? »
Et le Pilier dit :
« La voie n’appartient pas aux choses vues ; ni aux choses non vues. Elle n’appartient pas aux choses connues, ni aux choses inconnues. Ne la cherchez pas, ne l’étudiez pas, et ne la nommez pas. Pour vous y retrouver, ouvrez-vous aussi largement que le ciel, respirez ferme, et plongez-vous corps et âme dans les délices de Capoue.»

C'était bô ! Aussitôt dans la salle voutée, les bobines opinèrent, les chopines tintinnabulèrent, les vocalises abusèrent d'harmonies improbables, frisant la dodécaphonie... 
"Une coupe féconde donne toujours grande faconde" s'écria un converti au seul nectar des Dieux. Chacun remâcha son gigot et se lécha les doigts, émoustillé par tant de merveilles, de zen, et de chairs saines... Les femmes pâmées, de stature gironde, rayonnantes comme des fêtes copieusement garnies, lorgnaient les panses pleines et fredonnaient des airs langoureux... c'était l'apéritif qui annonçait l'éveil. La fiévreuse appétence impose dispositions... préparation en somme. Les nuits s'annonçaient longues comme les digestions...

A suivre. © Le Pilier