05 juin 2008

DAN CARTER AUX PETITS OIGNONS


Des truffes pour un champion
Well well !!! Du Carter dans la rade !!! Six petits mois pas plus… empoche son grisbi et retourne au pays. Juste assez pour pas gâter son pied… une sabbatique virée… pour découvrir le fleuron de nos porte-avions sans hélice… faire du ski nautique sans bâtons, boire du pur vrai Picon… épater les sécheurs de goulots… les louloutes en maillot… goûter les spécialités du coin-coin… canard aux fruits de mer… saule aplatie aux pruneaux… huile d’olive au noyau… croupier les gavalies, pétanque avé le petit, car à quoi ça sert la frite si t’as pas les moules, ça sert à quoi l’cochonnet si t’as pas les bou-ou-ou-ou-oules ?
En double ou triplette, pourra enfin apprécier le monument culturel de la côte, la philosophique posture inscrite en nos racines latines, comme le vin appartient au tonneau, la sardine au maqu’reau : la sieste du terroir, l’édredon, l’assommoir…
Tout ça est certes beau, mais ce qu’il lui faut au petit Dan c’est plus d’épate, du grisant ciboulot, une dînette à réveiller les papilles, du sapide à lui faire oublier ses mérinos de l'île de Jade et ses gigots…

Aussi, le Pilier fin testeur des particules alimentaires, pas celles du p'tit Becq bien sûr, le grand cuistot des littératures végétaliennes pour trombines zémaciées, sans calories, sans lardons ni tripoux à la graisse d’ourson dans les gamelles, tristounes comme des pâtes fuyant à toutes jambes le beurre d’Isigny… malingres comme des sommeils chétifs… névropathes, oligophréniques… non non, pas du Becq à granules pour étiques aphasies… mais de la bouche pleine de saveurs, à vous repapiller un repu… donc, reprenons notre fil, votre dévoué, chantre du recevoir, propose céans, afin de ravir d’étonnement ce noble atome du levant, du long nuage blanc, un met de prince à la mesure de son rang. Une fois n’est pas coutume en ce lieu, le Pilier se fera maître queue.

Une recette aphrodisiaque, testée sur le mâle, dont Justine et trois mousmés ont joui des effets.
Des cailles aux truffes noires du Périgord, Tuber melanosporum pour les saveurs, avec petit vin capiteux de nobles souches, servies par des soubrettes, de pas moins noble couche.

Pour ça, vous faut des cailles... bien dodues… qui se les gèlent, c’est bien connu… réchauffez-les !!!! Même si rétives, passez-les sur la flamme après les avoir vidées. Troussez-les avec les quenelles bien repliées sur les cuisses, mais soyez délicats. Farcissez leurs croupions avec leur foie haché et deux truffes, flairées au groin de cochon, votre féal compagnon. Caressez le persil… ajoutez ciboulette, échalotes et du lard. Mettez le tout dans une casserole accordée, avec deux autres truffes pelées de même pesée, un peu d’huile… faites revenir sur le brasier.
Dans un faitout, à côté, glissez tranches de veau et de jambons. Déposez les cailles réchauffées avec un bouquet garni, une feuille de laurier, sel, poivre. Couvrez d’une feuille de papier, faites-les transpirer un quart d’heure, mouillez le tout d’un verre de champ, sinon du blanc. Rincez-vous le gosier à chaque étape. Terminez la cuisson à l’étouffée.
Quand les cailles seront cuicuites, mettez zy du coulis et disposez sur un plat. Intercalez entre les coquines, morceaux de mie de pain frits dans du beurre de belle couleur. Réduisez la sauce à point, déglacez-la, passez-la au tamis et versez celle-ci avec un jus de citron sur les cailles forcement ravies… les truffes et les croûtons. C’est prêt.
Invitez Fernande… Félicie, Eléonore… dites rien à Lulu. Faites gobelets tinter, buvez ferme, entonnez des cantiques… dégustez !
Si vu à la télé ça rassure…
testé par le Pilier ça assure.
© Le Pilier